Après le bombardement russe du port d'Odessa samedi, l'accord conclu la veille entre l'Ukraine et la Russie, et prévoyant des couloirs sécurisés pour exporter par la mer Noire 20 à 25 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, est fragilisé, sinon caduc. De quoi doucher les espoirs des pays africains de voir se calmer les prix de leurs importations alimentaires et de leurs engrais.
L'Afrique pouvait attendre de l'accord entre l'Ukraine et la Russie une baisse des cours mondiaux des céréales, en particulier du blé. Mais selon le spécialiste des matières premières, Philippe Chalmin, le bombardement d'Odessa remet en cause les espérances du continent. « C'est vrai qu'avec un accord, les prix auraient eu logiquement tendance à baisser. Et qu'à la suite du bombardement du port d'Odessa, le mouvement [de baisse] va être enrayé. Manifestement, ce n'est pas demain ni même après-demain que des céréales ukrainiennes vont pouvoir librement sortir des ports ukrainiens », estime-t-il.