Visite des ministres français des Affaires étrangères et de la Défense au Niger : Quelle urgence a-t-elle fait déplacer les deux ministres français un 14 juillet ?
Publié le lundi 25 juillet 2022 | nigerdiaspora.net
À peine entrés au gouvernement que la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna et son homologue de la Défense, Sébastien Lecornu, ont été investis d’une mission au Niger. L’objectif serait de témoigner de la solidarité et de la disponibilité de la France à répondre aux demandes exprimées par le Niger en matière d’aide humanitaire, de projets pour la jeunesse et l’emploi ainsi que de la sécurité. Selon des échos en provenance de Paris, le pays de De Gauel aurait décidé de changer sa politique sécuritaire au Sahel. Désormais, a laissé entendre Paris, la France resterait plutôt discrète et soutiendrait les choix des pays. Une simple profession de foi ? Tout laisse à le croire.
La mission des deux ministres français aurait pu passer comme toutes les autres dans ce pays où la France est militairement installée comme chez elle. Seulement, les deux ministres français n’ont pas choisi n’importe quelle date pour venir au Niger. C’est un 14 juillet, date commémorative de la fête nationale française. Autant dire une date fétiche pour les Français, pour ne pas dire une date sacrée. Le ministre des Armées français au Niger, un 14 juillet ? Il y a de quoi s’interroger. Certes, les effectifs militaires français sont pléthoriques au Niger. Plus de 2000 soldats et des milliers de tonnes de matériels militaires ! De quoi inciter des visites régulières de la part de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Tout de même, la visite des deux personnalités françaises est loin, très loin, d’être conformiste. S’ils étaient venus un 14 juillet et non un 13 ou un 15 juillet, il n’y aurait si tant à dire. Mais…
Y a-t-il eu une urgence. On n’en a pas eu connaissance. Les deux ministres français se sont même déplacés jusqu’à Ouallam pour visiter, disent-ils, des projets de nature agricole financés par la France. Et comme il n’y a pas deux sans trois, un prêt de 50 millions d’euros et un don de 20 millions d’euros sont annoncés. Des aspects humanitaire et social qui ont servi à enrober ce séjour des deux ministres français sans toutefois lever le doute sur la véritable motivation qui se trouve derrière ce déplacement du Niger. Les autorités nigériennes, elles, se frottent les mains avec cette manne financière qui leur donne une bouffée d’oxygène en ces temps difficiles. Quant aux Nigériens, ils restent sceptiques sur un changement de paradigmes de la France dans leur pays. L’armée française y est perçue comme une armée d’occupation. Et ce n’est certainement pas une poignée de milliards qui vont enrichir l’élite dirigeante qui vont changer cette perception.