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Barrage de Kandadji : Quand le vieux rêve prend forme

Publié le vendredi 29 juillet 2022  |  Autre presse
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© RFI par DR
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Les Nigériens ont entendu parler de Kandaji depuis de longues années, mais aucun régime n’eut la chance de le réaliser si bien que dans l’imaginaire collectif, parler de Kandadji, c’est évoquer tout projet impossible, et donc chimérique. En fait, le projet tel qu’il a été conçu, a connu tellement de péripéties et d’adversité que personne n’eut le courage de le réaliser, craignant sans doute que son choix ne serve pas un certain discours de l’époque alors même que ceux qui gouvernaient pouvaient en avoir les moyens. Pendant des décennies, Kandadji est resté à l’étape de projet car divisant les Nigériens.

Pourtant, c’est un programme porteur pour l’économie du pays, tant d’un point de vue écologique pour la régénérescence de l’écosystème et notamment pour la gestion rationnelle d’un fleuve menacé d’ensablement et de pollutions diverses, que pour le développement de l’agriculture irriguée, la navigabilité du fleuve, très squelettique en certaines saisons de l’étiage, et pour l’indépendance énergétique du pays. Malgré ces évidences, le projet ne manquait pas d’opposants, de personnes qui peuvent faire croire qu’il ne serait qu’un gâchis pour le pays, et pouvaient, par différents moyens, contrarier sa réalisation, moult fois renvoyée aux calendres grecs et pour des motifs farfelus.

C’est la 5ème République, sous Tandja Mamadou, avec Hama Amadou comme Premier Ministre, et Almoustapha Garba que le dossier a été dépoussiéré et présenté aux bailleurs de fonds qui ont fini par juger de sa pertinence et par accepter le programme tel qu’il a été ficelé par les autorités nigériennes de l’époque. Il est d’un enjeu majeur et le régime réussissait à boucler le budget avec différents partenaires qui acceptaient d’y participer.

Mais le projet n’eut pas de chance quand même il a officiellement les fonds nécessaires à sa réalisation. En effet, après le coup d’Etat de Salou Djibo qui chassait Tandja Mamadou du pouvoir, la transition militaire fit le choix controversé d’une entreprise russe qui semble ne pas avoir les compétences requises pour réaliser l’ouvrage. Issoufou Mahamadou qui arrivait au pouvoir après la transition, héritant du dossier Kandadji, pour des raisons populistes sans doute, organisa en grande pompe, le lancement des travaux du chantier, faisant rêver tout un peuple qui croyait enfin voir pour le barrage et ses différents ouvrages connexes le bout du tunnel. Mais c’était sans compter avec le laxisme de l’entreprise russe recrutée. C’est à croire qu’il y avait à l’époque un sabotage de l’ouvrage jusqu’à ce que, face au grand tollé que suscitait la grande lenteur des travaux, l’entreprise russe soit dessaisie du chantier. Mais, après plusieurs années de patinage et de consommation d’une part importante des fonds consentis, il y avait à renégocier des fonds additionnels pour reprendre le chantier qui a alors été remis aux mains d’une entreprise chinoise ainsi que les Nigériens le voulaient dès le départ au regard de leur sérieux et de leur ingénierie avérée dans le domaine.

Là encore, souvent du fait de l’insécurité dans la zone, le chantier avait trainé pendant de longs mois, jusqu’à ce que, alerté sur la situation, le président Bazoum, exprima toute sa colère face au retard qu’accuse la réalisation de l’ouvrage. Sa consigne a alors été ferme et demandait d’accélérer le rythme du travail.

Travail d’hercule…

Les Chinois sont connus pour être de grands travailleurs. Et depuis l’injonction présidentielle, le chantier a repris en intensité, sur un rythme de travail sans repos car désormais, les hommes et les machines sont au travail 24h/24, se relayant avec les nombreuses équipes mises en place.
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