L’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN) a rejeté, ce mardi 04 Août 2022, dans une déclaration rendue publique à Niamey, la décision du gouvernement de l’augmentation du prix du Gasoil et exige sans délai et sans condition son annulation pure et simple.
Cette sortie médiatique des centrales syndicales membres de l’ITN, composées notamment de la CGSL-Niger, la CNT, l'USTN et l'USPT a pour objectif, selon les initiateurs d’examiner la situation née de la décision ‘’inique et unilatérale’’ du gouvernement d'augmenter le prix du litre de gas-oil et des conséquences graves que cela aura sur la vie des travailleurs et de l'ensemble du peuple nigérien, l'intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN) fait la déclaration dont la teneur suit.
l’ITN de rappeler que dans une sortie ‘’médiatique controversée’’, le Ministre du commerce annonçait le prix du gas-oil qui passe ainsi de 538 à 668FCFA à la pompe, soit une hausse de 130 f correspondant à un taux de plus de 24%.
« Cette décision inattendue et antisociale prouve à suffisance, l'insouciance du gouvernement face aux souffrances des populations tenaillées par la famine consécutive aux mauvaises campagnes agricoles successives et l'insécurité grandissante d'une part, et la situation de précarité des travailleurs dont les revenus sont restés inchangés depuis 10 ans d'autre part », ajoute la centrale .
Après avoir souligné que dans un contexte où le sac de 100 kg de maïs est vendu sur le marché à 27.000 F et plus, le sac de 50 kg de riz à 23.000 F et le sac de 100kg de mil à 35000F, « que cette hausse subite du prix du Gas-oil à la pompe aura, sans nul doute, des répercussions sur les produits de premières nécessité », alors même que le Salaire minimum inter professionnel garanti est de 30,047 FCFA.
Les initiateurs de cette déclaration se demandent, par ailleurs, ce qui a pu motiver une telle décision quand on sait que le pétrole est extrait du sous-sol Nigérien, raffiné au Niger puis commercialisé par la SONIDEP, une société d'Etat Nigérienne , « contrairement aux arguments fallacieux et sans fondement, développés par le Ministre du commerce cherchant à faire une corrélation avec la guerre en Ukraine ».
A travers cette déclaration, l’ITN de faire comprendre que la réduction des prix des hydrocarbures est une doléance des centrales syndicales depuis 2012 et qu’ à cet effet, un comité technique chargé de réfléchir sur la commercialisation des produits pétroliers a été dès lors mis en place au niveau du ministère du commerce.
« Les résultats des travaux de ce comité, longtemps attendus, devaient faire l'objet de concertation regroupant l'ensemble des acteurs dans l'espoir d'une baisse généralisée du coût des hydrocarbures », explique –t- elle avant d’ajouter que « C'est donc contre toute attente qu'on assiste, médusé, à une décision insultante, tombée au nez des citoyens ».
Et c’est pour toutes ces raisons que l’ITN décide de rejeter catégoriquement cette décision d'augmentation du prix du Gas-oil et exige sans délai et sans condition son annulation pure et simple.
Aussi, l’intersyndicale Informe le gouvernement qu'elle n'acceptera en aucune façon une quelconque augmentation du prix des hydrocarbures et regrette que le gouvernement ne se soit soucié ni de la stabilité du climat social, jusque-là apaisé, ni même du bien être des populations.
« En tout Etat de cause, les centrales syndicales membres de l'ITN sont prêtes à engager des actions énergiques et d'envergure si le gouvernement s'entête à maintenir cette décision et le tient pour unique responsable de ce qui adviendra », prévient –t- elle.
Avant de rassurer les travailleurs nigériens et au-delà l'ensemble des citoyens de « sa détermination à faire échec à toute velléité de précarisation de la vie des populations déjà meurtries par une situation sécuritaire mal maitrisée et une insécurité alimentaire chronique, l’ITN demande à l'ensemble des travailleurs et toutes les forces vives de la Nation de « rester mobilisés pour des actions éventuelles».