Rien ne va plus dans l’entourage de l’Association nigérienne de défense des droits de l’homme où circulent des soupçons persistants de détournement des fonds accordés à l’association par les partenaires.
La plus vieille association traverse des moments difficiles. Problème de gestion, grave incendie qui a ravagé le service comptabilité de l’Association, le tout avec comme toile de fond des soupçons de détournement, l’Anddh ploie aujourd’hui sous un épais stock de factures de créanciers alors que ses comptes sont presque tous au rouge. Mis en cause, le bureau sortant dirigé par l’ancien coordinateur de l’Anddh Pr. Halid Ikhri qui est sorti également de sa réserve le samedi dernier pour charger le comptable Chitou Kader. C’est en tout cas un pavé lourd dans la mare de l’association que vient de jeter son nouveau patron Pr. Djibril Abarchi au cours d’un un point de presse mercredi 3 Avril dernier sur la situation financière de l’Anddh.
Signe symptomatique de la gestion quelque peu trouble de l’Association, aucun bilan financier de gestion n’a été présenté par le bureau dirigé par Khalid Ikhri lors du congrès de Diffa, a relevé Djibrill Abarchi. Il faut rappeler que l’incendie qui a consumé des documents importants du service de la comptabilité il y a quelques temps était intervenu précisément à la veille d’une journée de travail au siège de l’Association au cours de laquelle le nouveau bureau devait demander la communication des documents comptables sur les différentes dépenses. Lors de son intervention du mercredi 3 Avril, le coordonnateur de l’Anddh a parlé d’une organisation mourante et qui se trouve au bord de la banqueroute.
L’Anddh est aujourd’hui incapable de faire fasse à son lourd passif, et nous avons été obligé de suspendre une partie de notre personnel, a annoncé Abarchi qui a laissé planer des soupçons de détournements de plusieurs millions de francs CFA accordés à l’Association et pour lesquels on ne retrouve aucune trace. C’est au terme d’un travail d’investigation préliminaire que le nouveau bureau va parvenir à déceler certains soupçons de malversation importante dans la gestion des ressources financière de l’Anddh. En l’absence de tout document comptable, dira Djibril Abarchi, nous sommes allés vers les partenaires bancaires où sont logés les comptes de l’Anddh pour vérifier les écritures bancaires et sur les 7 comptes 6 présentent un solde négatif.
Faux, a rétorqué Khalid Ikhri dans son point de presse du samedi dernier, invoquant des manipulations d’écritures du comptable Kader Chitou. Une situation plutôt scabreuse qui ne maquera pas d’éclabousser l’ancien coordonnateur si les soupçons venaient à être confirmés et qui déjà repose la question sur la nature exacte de l’incendie qui a ravagé la comptabilité de l’Anddh. Incendie accidentel ou d’origine criminelle ? La question revient sur le tapis. Et l’on apprend pour l’instant que deux procédures judiciaires sont en cours sur cette affaire de l’Anddh, l’une relative à d’éventuels auteurs de l’incendie et une deuxième sur accusation de détournement. Toutes ces affaires tombent au plus mauvais moment pour l’ancien patron de l’Anddh Halid Ikhri qui vient récemment de prendre le mandat des organisations de droits humains comme commissaire au sein de la future Commission nationale des droits de l’homme.
Au cours de son point de presse d’ailleurs le Pr. Khalid Ikhri a solennellement annoncé sa candidature à la Présidence de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, estimant que toute la campagne développée autour de cette affaire visait à compromettre son élection à la tête de la CNDH. Jusqu’avant ces révélations, Khalid Ikhri jouissait d’une image de simplicité derrière son éternel boubou blanc traditionnel et d’une intégrité à l’abri de tout soupçon, contrairement à une large majorité des responsables des associations et ONG où le détournement de «l’argent des blancs» est devenu depuis longtemps une bien gentille gymnastique.