Chaque année au Niger, la saison des pluies met à nu les nombreux dysfonctionnements dans la collecte et la gestion des déchets ménagers. Populations et pouvoirs publics partagent la responsabilité de cette situation.
Chaque matin sur certaines artères de la ville de Niamey, l’on peut observer des équipes de la communauté urbaine en plein curage des caniveaux. Les déchets qui en sortent sont principalement solides et plastiques. Leur collecte, elle, nécessite une meilleure organisation.
«Nous travaillons par équipes de deux. Il y a ceux qui enlèvent les déchets et ceux qui les éloignent des caniveaux avant le ramassage pour empêcher qu'ils se retrouvent à nouveau à l'intérieur», explique Issaka Ousmane, agent de la communauté urbaine de Niamey.
Un peu plus loin, nous faisons le même constat, les déchets solides pullulent dans plusieurs caniveaux attendant sûrement d'être nettoyés. Nous sommes au mois d'août au Niger, c’est-à-dire en pleine saison des pluies. Les eaux de ruissellement drainent, à chaque précipitation, tout ce qu’elles trouvent sur leur passage. Et vous l’aurez sans doute deviné: les déchets solides et plastiques sont les plus nombreux.
L’incivisme des populations est le plus souvent pointé du doigt. «Vous verrez dans la circulation des automobilistes descendre les vitres et jeter des déchets sur la voie. Et très souvent, ce sont des personnes instruites qui posent ces actes qui ont tendance à se généraliser. Vous comprenez alors que c’est de l’incivisme», s'indigne Djibo Karimou, étudiant à Niamey.
La gestion des déchets à Niamey répond, selon le service Hygiène et assainissement de la communauté urbaine, à une organisation bien structurée. Sekou Abdoul Aziz, chef de ce service, explique: «La gestion des déchets urbains est une science et ça requiert beaucoup de priorités. Dans la stratégie de gestion des déchets, nos services techniques mettent à disposition des populations ce que nous appelons des points de transit, des bacs à ordures selon le standing de la ville de Niamey, ainsi que de la fréquence d'enlèvement et d’acheminement.»
Même si l’incivisme des populations est une réalité, la ville de Niamey reconnaît cependant que ses moyens sont limités pour traiter le flux important de déchets produit par les ménages. «C'est vrai que la ville de Niamey n’arrive pas à couvrir tous les besoins des populations en matière de gestion des déchets. Vous allez donc constater que certaines parties de la ville échappent à notre contrôle. A ce déficit, vient s’ajouter le comportement souvent irresponsable des populations», poursuit Abdoul Aziz.
Tout le monde s’accorde à dire que les pouvoirs publics devraient non seulement mettre l’accent sur l’éducation des populations pour un changement de comportement, mais également assainir les villes en se donnant les moyens et en impliquant le secteur privé dans la gestion et l’élaboration des politiques en matière d'assainissement.