7ème Rencontre politique du Cadre de Concertation sur la Migration : Plusieurs recommandations formulées en vue d’une bonne gouvernance de la migration au Niger
La 7ème rencontre du Cadre de Concertation sur la Migration (CCM), s’est tenue le vendredi 5 août dernier, sous la co-présidence du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Hamadou Adamou Souley et de la Cheffe de Délégation de l’Union Européenne (UE) au Niger, Mme Denisa-Elena Ionete. Cette rencontre vise à partager les informations et les bonnes pratiques entre les différents acteurs intervenant dans le domaine de la migration. Par ailleurs, les participants ont aussi, au cours de cette rencontre, réfléchi de manière inclusive et consensuelle sur les défis, les priorités et les solutions à apporter sur les questions de migration en mettant en exergue les trois axes de la Politique Nationale de Migration.
Les travaux se sont surtout basés sur les trois axes stratégiques de la Politique Nationale de Migration (PNM) et ont couvert les questions sur l’exploitation des opportunités liées à la migration ; la protection et l’assistance aux migrants, aux réfugiés et aux populations d’accueil et la gestion des flux migratoires. Plusieurs recommandations ont été formulées en vue d’une bonne gouvernance de la migration au Niger. Ainsi, à l’issue des travaux, il a été recommandé entre autres de réviser les textes régissant le CCM ; de renforcer les capacités des trois Ministères en charge de la tutelle des axes de la PNM ; de poursuivre les discussions avec les partenaires en vue du financement de la construction du Secrétariat Permanent du Cadre de Concertation sur la Migration ; de faire une analyse institutionnelle des cadres de concertation existants au niveau des régions ; d’appuyer le fonctionnement des Cadres Régionaux de Concertation sur la Migration (CRCM) et les Groupes Techniques sur la Migration (GTM) existants et de redynamiser ou créer des observatoires de migration auprès des collectivités territoriales.
Plus spécifiquement, les participants ont recommandé de l’élaboration d’un inventaire des études menées sur la diaspora et partager les résultats ; la mobilisation les différents PTFs en vue d’appuyer l’élaboration de la cartographie et l’organisation de la diaspora, la sensibilisation de la diaspora à faire des investissements productifs dans les régions ; la formation des élus locaux, des chefs et leaders d’opinions sur leurs rôles dans la mobilisation des investissements (phase pilote) ; la réduction des coûts de transfert de fonds du système formel ; l’organisation d’un forum de capitalisation des acquis en lien avec la petite irrigation et l’exploitation des opportunités économiques locales ; la responsabilisation des Collectivités Territoriales dans le suivi et l’accompagnement des jeunes porteurs de projets ; la poursuite et/ou l’intégration de la thématique migration dans les PDR et PDC ; l’adaptation de la méthodologie et les outils d’intégration de la migration dans les PDC et PDR des zones fragiles en prenant en compte le contexte sécuritaire etc. Concernant l’axe ‘‘Protection et assistance aux migrants, aux réfugiés et aux populations d’accueil’’, les participants à cette rencontre ont recommandé de mettre des informations fiables à la disposition des migrants ; de renforcer le ciblage et la coordination des services de protection ; d’orienter et accompagner les femmes, les enfants migrants et les personnes migrantes en situation d’handicap ; d’assurer un continuum de protection transfrontalière des enfants migrants ; d’accélérer l’adoption du plan d’action national de lutte contre le trafic illicite de migrants 2022-2026 et l’adoption de la réforme de la loi 2015-036 relative au trafic illicite de migrants ; de former les acteurs sur les textes régissant la gouvernance de la migration au Niger ; de mener des activités de sensibilisation sur la coexistence pacifique ; d’initier des activités socio-culturelles.
S’agissant de l’axe ‘‘Gestion des flux migratoires’’, il a été recommandé de faire un recensement exhaustif des axes de contournement ; de sensibiliser les populations sur les dangers liés au contournement des axes formels ; d’utiliser les nouvelles technologies de surveillance (drones) ; de renforcer les patrouilles mixtes et conjointes ; d’améliorer l’accès aux services sociaux de base ; de renforcer la discussion entre la CEMAC, la CEDEAO, l’Algérie et la Libye par rapport aux expulsions croissantes, spécifiquement pour la problématique de la frontière algérienne ; d’impliquer les PTFs dans la prise en charge des refoulés nigériens et les autres nationalités ; de moderniser le système d’état civil ; de mettre en place une base de données biométriques d’identification des personnes physiques ; d’équiper les postes de police frontaliers en logiciel d’enregistrement automatisé ; de signer des accords de coopération transfrontalière etc.