On a coutume de dire qu’après la pluie, vient le beau temps. Ce n’est pas le cas à Niamey. En effet, comme dans beaucoup d’autres capitales africaines, circuler dans les rues en ville après une pluie diluvienne n’a vraiment rien d’une partie de plaisir. Pas plus tard qu’avant hier, mercredi, nombreux sont les usagers qui l’ont appris à leurs dépens avec la pluie qui s’est abattue sur la capitale.
En bons Sahéliens, certains Niaméens, ont simplement décidé de se tapir chez eux pour éviter de se soumettre aux rudes épreuves liées aux intempéries. Ceux d’entre eux qui ont osé pointer le nez dehors ont dû subir la loi et les caprices des eaux. Car, en plus des gerbes d’eau qui vous frottent le crâne, il faut surtout apprendre à …naviguer entre les flaques d’eau qui jonchent le sol. Et pour ça, il fallait apprendre à marcher tel …un chat sur un toit de paille ! Il faut s’exercer à marcher sur la pointe des pieds, tout en redoublant de vigilance pour voir où mettre le pied. L’alchimie consiste à identifier et viser les parties les moins boueuses de la route, en sautant d’un point à un autre. Un véritable spectacle de gymnastique sur fond de patinage artistique dans la fange, qui prend souvent des tournures périlleuses, avec des glissades, des pas de géant, des sauts de lapin, de la valse, puis des chutes en demi-flip.
Le calvaire des piétons est pire que celui enduré par les conducteurs de véhicule. D’ailleurs, à certains égards, ces derniers y contribuent beaucoup. En effet, pour les piétons qui redoutent de se voir aspergés d’eaux boueuses, il faut savoir détaler à toutes jambes à chaque fois qu’une voiture ou une moto déboule pendant que vous traversez une flaque d’eau. Ça, c’est pour le centre-ville…
Que dire du cas des habitants des quartiers périphériques non (ou mal) lotis, où la situation est encore plus critique? Là, il faut savoir contourner les ‘’lacs’’ ou se résoudre à papoter dans la boue. Les voies sont quasiment impraticables, la situation est intenable. Voilà pourquoi, par ces temps de pluie, ceux qui habitent ces quartiers mal assainis gardent toujours un regard rivé vers le ciel, histoire de scruter des indices annonçant une éventuelle persistance des manifestations pluvio-orageuses, ce qui est synonyme de la prolongation de leurs souffrances.