Depuis le début de l’année, le Niger a accueilli sur son territoire 14.554 Nigérians qui ont traversé la frontière pour trouver refuge dans la région de Maradi. 7.940 Maliens et 4.102 Burkinabés sont aussi arrivés dans la région de Tillabéri en raison du conflit dans le sahel central. 13.726 Maliens et 9.553 Nigérians sont arrivés dans la région de Tahoua selon la mise à jour opérationnelle mensuelle de juin 2022 de UNHCR Niger.
La situation sociale et sécuritaire dans le Sahel entraîne des déplacements massifs de population. Pour fuir les exactions commises par les troupes djihadistes et autres, ou pour une meilleure vie sociale et sécuritaire, de nombreuses populations prennent le chemin de l'exil. Face à ce péril humain, le bureau du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) du Niger ne chôme pas. C'est du moins le constat qui se dégage après la lecture de son rapport d'activités paru en juin dernier.
Le HCR Niger pour l'inclusion sociale
Rien que pour le premier semestre de cette année 2022, des dizaines de milliers de personnes ont franchi les frontières de leur pays pour se lancer sur les sentiers de l'exil. Le rapport du bureau du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) du Niger, dénombre 14554 Nigérians, 7949 Maliens et 4102 Burkinabè dans la seule région du Tillaberi. Ces populations cherchent à échapper aux conflits actuels dans le Sahel central.
La même situation est notée également dans la région de Tahoua où les services du HCR Niger ont enregistré 13726 Maliens et 9553 Nigérians.
Grâce à la vérification biométrique le HCR a pu recenser 291629 réfugiés parmi lesquels 69% de Nigérians, 21% qui viennent du Mali et 5% du Burkina Faso et d'autres contrées du Sahel ou du voisinage.
Parallèlement, les populations nigériennes, elles aussi sont victimes de ce phénomène. Fuyant les exactions des Groupes armées non étatiques (GANE), trois cents mille nigériens ont abandonné leur localité.
Face à ce péril humain, le bureau du HCR Niger s'est fixé pour objectif de procéder à "la protection, à l'assistance" et d'apporter des "solutions avec une approche communautaire ". Aussi, il tend la main aux autorités nigériennes pour des "solutions durables" face à cette crise. Car aussi dure que soit la situation, les autorités du Niger n'ont jamais fermé les frontières et accueillent les populations en situation de détresse. C'est par exemple le cas à Tahoua où 7996 ménages ont été déplacés. Dans la seule région de Tillaberi par exemple sur un total de 2340 logements sociaux prévus, le HCR en a achevé 1566, alors que 396 étaient en cours de construction au mois de juin dernier.
Dans la région du lac Tchad, des déplacements massifs de population ont été enregistrés avec 129835 réfugiés, 67817 personnes déplacées, 35445 rapatriés et 2114 demandeurs d'asile.
Cette mission d'assistance aura également permis au HCR Niger et à ses partenaires de procéder à la réinstallation de 4522 personnes dont 3341 ont été évacuées de la Libye, car étant en situation de détresse dans ce pays à partir duquel, ils voulaient rejoindre l'Europe via la Méditerranée. Ces actions s'inscrivent dans le cadre des actions conjointes organisées par le HCR et le gouvernement nigérien dans l'optique d'une "stratégie commune d'intégration des réfugiés".
A Agadez, l'orientation stratégique globale du HCR est de "relocaliser les communautés de réfugiés, loin de la frontière pour assurer leur sécurité", sans oublier d'appuyer les communautés d'accueil. Ainsi 3972 ménages, soit 17713 personnes ont pu bénéficier de cette initiative. Ces réfugiés ont également bénéficier d'un système d'adduction à l'eau avec l'installation de trois stations de pompage.