Le cinquantenaire de l'indépendance algérienne est révolu. En cette année 2013, aube d'un nouveau demi-siècle pour ce géant endormi, un seul horizon, malgré l'actualité marquée par la dramatique prise d'otages d'In Amenas : la présidentielle de 2014, véritable tournant dans l'histoire contemporaine d'une nation qui a raté moult virages. L'anniversaire de l'indépendance n'a pas représenté, en tout cas pas suffisamment, l'occasion de se pencher sur les raisons profondes de la sous-exploitation de ce fabuleux potentiel que recèle l'Algérie - humain, agricole, énergétique, culturel ou touristique. Pourquoi une telle nation s'est-elle ainsi dérobée à son destin ? Une nation qui ne crée de richesse que grâce à son sous-sol et dont la répartition pose évidemment question. Une nation, aussi, à laquelle ses enfants sont extrêmement attachés mais, comble du paradoxe, dont la plupart rêvent de s'évader. Une nation, enfin, qui n'a jamais cessé d'hésiter entre optimisme et amertume, espoir et résignation. Se penchant trop rarement sur son avenir. Affrontant les tempêtes - et elles furent nombreuses -, recroquevillée, les yeux fermés en attendant que le grain passe sans véritablement chercher à l'éviter. On écope, on bricole, on rafistole, mais on ne change point de navire ni d'équipage.