La gouvernance du PNDS Tarraya a rabaissé la qualité de l’animation de la démocratie nigérienne. Depuis le début de la démocratie multipartiste, les Nigériens ont essayé de garder de la hauteur, refusant de mêler certaines questions au débat politique, les en éloignant autant que possible pour éviter le mélange des genres et ce afin d’anoblir la politique car quoi que puisse penser certains irréductibles du parti présidentiel, la politique est noble et elle repose sur des valeurs, sur une morale, sur une éthique à laquelle l’on ne saurait renoncer sans l’avilir. Comment peut-on d’ailleurs en dénier à la politique, cet art qui gère les hommes, un être fondé sur la rationalité et des valeurs qui, seules, peuvent lui permettre de dominer la part animale de son être ? Depuis 2011 que le PNDS est arrivé au pouvoir, rien des principes démocratique n’est respecté et pour détruire politiquement un autre, ou dans sa gestion de l’adversité politique, l’on a vu le débat politique ramené à l’injure, notamment sur les réseaux sociaux, au point de dégoûter bien de Nigériens de la politique telle qu’elle se vit dans le pays, sous le magistère des socialistes qui avaient pourtant fait croire qu’ils sont les meilleurs intellectuels du pays, capables de changer et de faire mieux, de gérer et de protéger la démocratie. Ils en sont devenus les pires prédateurs.
Jamais dans le pays, la famille, les enfants et le mariage qui en est le socle, n’ont été touchés, pour être mis au centre des débats politiques, la famille étant sacrée et de l’ordre du privé. Ainsi l’on s’était gardé d’en faire un objet politique. Mais que n’avait-on pas vu et entendu sous les socialistes : des familles et des enfants trainés dans la boue et ça continue avec cette affaire fade de la succession de Maman Abou. Une autre saison, sous anonymat s’ouvre depuis des jours, pour faire payer à un autre, la promotion à laquelle peut avoir droit son épouse, comme si les postes dans la République sont taillés sur mesure.
Mais voilà que ce parti a goûté aux ors du pouvoir, et depuis, pour s’y maintenir, il est prêt à tout, même à l’immoral, pour dominer, survivre à ses avanies, prospérer même dans la médiocrité. Un camp qui semble s’inquiéter de perdre de l’influence, revient alors à la manoeuvre, usant de pratiques surannées pour porter l’opprobre sur d’autres et sur un autre, ne voulant pas les voir monter dans l’échelle, gravir les échelons, occuper des places de prestige, mériter la confiance de la nouvelle autorité du pays, et on ment, et on fait de l’intox, en se servant de montages grossiers, éhontés, pour leur nuire, sans doute pour trouver les moyens, dans la perspective du prochain congrès du parti, d’éloigner des gens qui gênent des structures décisionnelles du parti, et ensuite, conséquemment, de la sphère du pouvoir. Le positionnement de certains hommes dérange, et pour d’autres, ces places ne peuvent revenir «naturellement » qu’aux leurs, le pays étant devenu leur vache à lait qui ne doit exister que pour leur seule réalisation, pour leur seul confort.
Consensus impossible ?
Pour aller au prochain congrès, visiblement, il est difficile au parti, face aux enjeux et aux différents positionnements, notamment face à un clan qui a dirigé pendant dix ans et qui souffre de perdre de l’influence et de l’espace, d’aller sereinement dans le congrès. Il est évident que Bazoum Mohamed peut comprendre les dessous de toute l’agitation observable dans le parti et dans le pouvoir et de tout ce qui se trame presque sur son dos, avec des « amis » – s’ils le sont encore vraiment – pour lire avec lucidité, ce que vise un entourage de l’ancien président devenu encombrant pour sa gouvernance. Il est donc clair, quoi que puissent penser un autre et notamment les caciques du pouvoir, très allergiques à la critique, il y a quelques malaises dans le parti.
Faire attention…
Bazoum et son camp doivent comprendre que des hommes – et au sein de leur camp – ne semblent pas vouloir leur faciliter la tâche, leur mettant les bâtons dans les roues car anxieux à perdre des complicités et des proximités dans le pouvoir, des faveurs et une impunité que leur garantissait l’ancien système. Certains observateurs n’avaient sans doute pas tort, au regard d’une telle situation, de dire que l’opposition que Bazoum Mohamed doit plus craindre est à ses côtés, dans son parti et dans le pouvoir qui est censé être le sien. Il faut donc faire attention à certaines manipulations auxquelles, des hommes de son parti, présentés comme des stratèges, mènent pour créer les conditions de leur émergence et notamment de leur survie politique pour prendre le pouvoir du parti et ensuite, ainsi que les Nigériens ont l’impression, pour lui prendre le pouvoir et faire de lui rien qu’un figurant, une marionnette qu’ils peuvent manipuler à leur guise. Ce boucan autour de vacances farfelues de l’ancien président, ne viset- il pas à montrer à Bazoum que Tahoua qui aura fait de lui le président qu’il est, pourrait n’être qu’un moyen de faire du chantage sur son pouvoir afin de s’imposer pour imposer leur régence, leur dynastie en construction.
Personne ne peut convaincre qu’il n’y a pas de problèmes au sein du PNDS. Bazoum à qui une position oblige de la noblesse et de l’élégance dans son style pour se mettre au dessus de la mêlée et pouvoir gouverner comme président de tous les Nigériens, s’il adopte une attitude sereine, ne s’invitant pas sur le débat dans lequel certains comportements de ses camarades voudraient le pousser et contenant ses hommes, sait bien ce qu’il fait : il sait qu’il faut laisser les autres se détruire auprès de l’opinion par leur comportement, pour trouver à justifier, demain, certaines de ses prochaines décisions qui pourraient déranger dans le parti, notamment toute cette pègre et toute cette horde de voleurs qui ont peur d’être rattrapés par leur gestion. Sur Presse Plus de la radio et télévision Bonférey, les Nigériens ont pu voir comment les vacances d’Issoufou Mahamadou, ancien président, ont pu tant agacer les panélistes qui ne peuvent pas comprendre, comme beaucoup de Nigériens d’ailleurs, pour quelle raison, l’homme pouvait-il s’autoriser de telles extravagances, une telle mise en scène qui sort de toute normalité et qui, finalement, le couvre de railleries.
Attention donc à ceux qui veulent faire feu de tout bois…
Quand des hommes, pour des causes inavouées, presque perdues, peuvent user de certaines manipulations pour n’avoir que la veulerie pour s’affirmer sur le champ politique et notamment dans la future restructuration du parti, usant de mensonges et de colportages et de diffamations dangereuses, il faut reconnaitre que l’on fait courir de graves périls à la démocratie. Les accusations graves qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, peuvent-elles être fondées, pour ne pas avoir le courage de citer nommément les mises en causes ? Les images horribles montrées sur les réseaux sociaux et associées à une dame qui dérange depuis qu’une semaine plus tôt, elle prenait la place d’un autre pour la gestion d’une structure étatique, non sans faire du bruit et gêner ceux qui peuvent croire qu’ils sont en train de perdre le pouvoir et du terrain, ne peuvent être lues, lorsqu’on a de la lucidité, que comme la suite logique des agitations d’hommes qui ne se remettent pas de leur déchéance, de leur perte de pouvoir dans le pouvoir. Mais de là à aller dire des choses graves, il y a, lorsqu’on a un peu de scrupule, des sommets à ne pas atteindre dans la vilenie. Quelle personnes agressée, si blessée profondément ainsi que le montrent des images utilisées à de desseins de malveillance et de propagande, peut ne pas porter plainte, devant des structures appropriées ? Il faut arrêter ces manipulations de l’opinion.
Ce Niger qui a tant de problèmes, a mieux à faire qu’à se laisser aller à de tels machiavélismes de mauvais goût.