Conseil National du Dialogue Politique (CNDP) : Une prochaine réunion de la majorité au pouvoir et ses adversaires politiques pour amorcer un nouveau départ ?
C’est avec un cœur soulagé que les Nigériens ont appris la convocation du CNDP, le Conseil National du Dialogue Politique, qui ne s’est pas réuni depuis de longues années, consacrant la rupture entre la majorité au pouvoir et ses adversaires politiques. La lettre-convocation signée par le chef de gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou et adressée aux trois blocs politiques à savoir la majorité, l’Opposition et les Non-affiliés, pour une première rencontre sous Mohamed Bazoum, appelle la classe politique à se rencontrer, tous bords confondus, le 9 septembre 2022 prochain dans la salle des banquets de la primature. A l’occasion de cette rencontre-test pour voir si les hommes politiques ont pris conscience des torts qu’ils ont causés aux Nigériens, l’on pourrait apprécier, enfin, qu’ils sont capables, dans un élan patriotique, de taire les ressentiments, pour prendre langue les uns avec les autres, dans l’intérêt supérieur de la nation. Les Nigériens en sont capables, du moins dans l’Histoire. Ce rendez-vous, il ne faudra pas le manquer pour enfin recommencer l’histoire de notre grandeur, de ce que nous sommes capables de nous surpasser, de dominer nos rancœurs et nos rancunes. Il faut regarder ce peuple qui a souffert, et qui garde des larmes aux yeux, du sang du terrorisme sur son corps martyrisé.
Le CNDP discutera de trois points à son ordre du jour, à savoir :
« Informations sur la situation sécuritaire »;
« informations sur les élections des Nigériens de la diaspora »;
et « divers ».
Le dernier point, on l’imagine, ouvre la porte à d’autres débats, notamment pour entendre les préoccupations d’autres acteurs politiques qui n’avaient pas voix au chapitre depuis des années quand leur parole pouvait être ignorée, souvent méprisée.
La tenue du CNDP est sans doute un mérite à reconnaitre au président de la République, qui se veut un homme de paix car, depuis qu’il est au pouvoir, il n’a posé aucun acte qui corse les colères et renforce les haines. On voit d’ailleurs que la lettre, comme une volonté réelle d’amorcer un virage, et d’aller à une décrispation du climat politique, finit avec cette mention capitale : « Vu l’importance de l’ordre du jour, la présence de tous les leaders ou de leurs représentants dûment mandatés est vivement souhaité[e] ».
Nous espérons que c’est enfin le moment de la paix des braves dans un pays fait de rancunes tenaces. Il est possible de faire le grand pas et d’avancer. Dans le rêve du prochain du réveil, il faut entendre les échos d’une parole d’Obama à une Amérique qui voulait sortir de ses doutes : « Yes, we can ! ».