Le conflit entre occupants illégaux des espaces aéroportuaires et les autorités du ministère des Transports est désormais ouvert. L’appel, lancé aux occupants des espaces de l’aéroport de Niamey par les autorités du ministère des Transports, est tombé dans les oreilles de ses destinataires.
Déjà, à la réception du message bien parvenu, les personnes concernées se sont organisées pour voir par où prendre le taureau. Une situation conflictuelle aux lendemains incertains par rapport à laquelle il faut, dès à présent, prendre des dispositions nécessaires. Depuis quelques jours, au niveau du quartier Pays-Bas, on assiste à une levée des boucliers des occupants des espaces incriminés qui ont fait bloc pour contrecarrer la décision ou la menace du ministre en charge des transports. Un communiqué du ministère des Transports en date du 9 avril 2013, qui a défilé sur les écrans des télévisions et dans les colonnes de plusieurs organes de presse, sommait tous ceux qui occupaient certains espaces aéroportuaires de la zone de l’aéroport, de déguerpir d’ici le 5 mai 2013.
Un délai à partir duquel, les autorités se chargeront d’appliquer la loi sans ménagement, ‘’pour libérer et sécuriser le domaine aéroportuaire afin de préserver la sécurité des vols, des personnes transportées, des installations aéroportuaires et des habitants’’, indique- t-on. ‘’Il nous a été donné de constater une recrudescence de la pression foncière irrégulière et la prolifération des appropriations et occupations illégales du domaine aéroportuaire réservé de l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, malgré les interdictions.’’, libellait le communiqué.
«Considérant le danger que cela représente pour la sécurité de la navigation aérienne et pour les populations environnantes, nous demandons aux personnes responsables de cette anarchie de mettre fin à cette situations en arrêtant immédiatement les implantations, constructions et autres habitations illégales sur le domaine réservé de cet aéroport.», poursuit le communiqué qui sommait les occupants de ‘’ce domaine protégé par des titres fonciers’’, de quitter les lieux. Ce message, pas du tout favorablement accueilli, a vite suscité la colère de certains dignitaires du canton de Saga et quelques habitants du quartier Pays-Bas. Dans une déclaration rendue publique le 14 avril dernier, ‘’propriétaires terriens’’ et ‘’propriétaires des maisons’’ du quartier Pays-Bas qui se sont sentis concernés par la menace, ont exprimé leur ras-le-bol face à cette décision qui visait à déguerpir les occupants illégaux des espaces aéroportuaires de la capitale.
Ce n’est pas une guerre à proprement parler, même si dans un passage on voulait faire croire aux Nigériens qu’il s’agissait là d’un ‘’autre foyer de tension’’ que les autorités de la 7ème République voulaient créer, en dépit de ceux existant dans les pays frontaliers avec le Niger. Les pleurnichements ne dépassent pas une simple quête d’indemnisation de ceux qui se considèrent comme les propriétaires terriens et/ou des maisons et qui, à chaque fois, profitent de la confusion et la naïveté des acquéreurs des parcelles, pour gonfler leurs portefeuilles. Le rappel de certaines dispositions légales relatives à l’expropriation d’un terrain privé, en dit long sur la tactique qu’utilisent certains esprits malins du quartier Pays-Bas pour qu’à chaque fois, se tirer du jeu et saisir d’autres belles occasions pour aiguiser encore leurs appétits.
La situation de confusion entretenue par les mairies et les propriétaires terriens pas du tout sérieux sur cet espace jusqu’ici non loti de Niamey, ajoute un peu à la cette situation conflictuelle de longue date et complique davantage la tâche à chaque fois qu’il s’agit de mettre de l’ordre et ou de sécuriser les pistes des avions et les espaces aéroportuaires. Il y a environ une dizaine d’années, le déguerpissement des populations a provoqué une grande échauffourée entre habitants du Pays- Bas et forces de l’ordre, avec au finish un abandon des autorités publiques qui n’ont pas pu empêcher aux maisons de continuer de pousser comme des champignons, malgré le danger qui a continué à guetter les populations au quotidien. Apparemment cette fois-ci, au vu de la teneur du communiqué, les autorités sont décidées à aller jusqu’au bout pour en découdre, une fois pour toute, d’avec cette situation d’escroquerie savamment entretenue qui n’a que trop duré.
Et par rapport à laquelle, il faut dorénavant mettre des sérieux garde-fous.