Une tenue, la veille, pour le ‘’patin kauyawa’’, et le jour ‘’J’’, un bazin brillant et craquant pour les cérémonies de la fatiya, une autre tenue pour le grand gala du foyandi, encore une autre pour l’accompagnement de la jeune mariée, et enfin une tenue spéciale pour le cocktail… Vous avez déjà deviné : ça parle des uniformes des réjouissances de mariage à Niamey ! Un véritable casse-tête décrié par tous, mais entretenu et perpétué par les femmes qui sont pourtant les premières à en souffrir, aussi bien dans leur âme et que dans leur sacoche.
Aujourd’hui à Niamey, les choses sont telles que, mine de rien, il faudra pour les proches et les amies d’une jeune mariée, au moins quatre uniformes pour célébrer le mariage. C’est dire à quel point, en cette période de vacances où les mariages sont légion, l’hémorragie financière est à son comble pour les femmes et pour tous ceux qui sont appelés à les épauler face à l’impératif des charges liées aux uniformes. Toute une panoplie de dépenses inutiles à supporter absolument, et à n’en point finir, qui grèvent gravement les budgets des gens !
Voilà pourquoi la pratique de l’uniforme est devenue de nos jours une source réelle de stress pour nos sœurs, mais également de discorde entre elles, leurs amies et leurs bien-aimés. Il est indéniable que l’uniforme figure parmi les premières causes des incompréhensions qui surgissent au sein des plus beaux couples d’amoureux, voire dans certains foyers. Car, les hommes ont beau vouloir ‘’assurer’’, ils finiront par crier leur ras-le-bol face aux interminables sollicitations liées à l’achat des uniformes. Entre les filles et leurs petits copains, ça commence par des petits jeux de ping-pong pour dégénérer en refus catégorique de donner l’argent de l’uniforme, installant ainsi un climat de malaise ou de séparation entre des ‘’âmes sœurs’’.
Les effets sont encore plus dévastateurs entre les femmes elles-mêmes. Combien de belles amitiés entre des jeunes mariées et leurs camarades ont été assombries par le seul fait que le jour de leur mariage, telle amie, sœur ou cousine n’a pas pu se procurer du précieux uniforme requis ? Dans certains cas, la pression est si forte que, faute d’avoir l’uniforme, certaines préfèrent tout simplement ne pas assister au mariage. Une autre source de mésentente !
Pour éviter de tels écueils, certaines filles sont prêtes à mettre la main dans un trou de serpent pour se procurer l’indispensable uniforme. D’autres n’ont pas d’autre choix que de s’endetter, au risque de paraitre comme des vraies ‘’dargantés’’ aux yeux des vendeurs auprès desquels les impayés de dette se sont accumulés. Tout cela fait beaucoup de malaise et de tourments, mais pour nos sœurs, c’est avant tout une question d’honneur personnel…