Une session du Conseil national de dialogue politique (CNDP) est convoquée pour le 9 de ce mois de septembre 2022 pour débattre de la crise sécuritaire à laquelle se trouve durement confronté notre pays depuis 7 ans et l’organisation des élections législatives partielles en vue de pourvoir aux 5 postes vacants des représentants des Nigériens de la diaspora à l’Assemblée nationale. Le CNDP existe-t-elle encore alors qu’on le donnait pour définitivement mort ? Ça fait aujourd’hui des années en tout cas que ce cadre de dialogue entre les acteurs de la classe politique, créé à l’entame du 2e mandat du regretté président Mamadou Tandja, a cessé de fonctionner normalement avant de s’installer dans une paralysie totale durant le processus des élections générales 2020-2021 pour des raisons que tout le monde connait, à savoir la caporalisation de la structure par les partis politiques de majorité au pouvoir. Pour un cadre de dialogue mis en place avec le concours du PNUD et d’autres partenaires techniques en 2004 pour concourir à l’apaisement du climat politique et social à travers la recherche de consensus sur toute question engageant la vie de la nation, le CNDP, comme on le sait, a été transformé en instrument de légitimation des désidérata des partis de la majorité. Sa vocation initiale à savoir la recherche du consensus a été abandonnée, les partis de la majorité d’en faire une structure où les modifications des textes comportant des enjeux électoraux se prennent par vote. Du fait de cette situation inacceptable, depuis pratiquement 2016, l’opposition a entrepris de boycotter systématiquement les sessions du CNDP, histoire de ne pas cautionner les forfaitures du pouvoir. Voilà que soudainement son secrétaire permanent décide de convoquer une session pour débattre des deux sujets : la crise sécuritaire et les élections de la diaspora.
A propos du premier sujet, c’est pour faire quel débat encore à partir du moment où le gouvernement et sa majorité parlementaire mécanique ont cautionné l’implantation de la force militaire française Barkhane et d’autres forces occidentales sur notre territoire contre la volonté d’une frange importante de la population ? Une décision qui leur est imposée sur la base d’une simple révision de la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, au mépris de la procédure régulière en pareille circonstance. Est-ce un accord de défense militaire en bonne et due forme qui a été signé avec la France et les forces étrangères présentes actuellement sur notre territoire ? Non ! Nul ne sait les clauses précises sur la base desquelles ces forces, qui ont lamentablement échoué au Mali après dix ans de présence au Mali, ont été autorisées à défaire leurs paquetages sur notre sol. Tout ce qu’on sait, ce qu’elles sont là et vont certainement restées longtemps, aussi longtemps que ce régime des renaissants sera au pouvoir. Quel débat y a-t-il encore à faire autour de la question sécuritaire avec les acteurs de l’opposition à partir du moment où tout est scellé ? C’est tout simplement de la diversion. Tout comme d’ailleurs le deuxième point aussi sur l’élection des représentants de la diaspora. Le pouvoir n’a aucune volonté d’organiser ces élections qui devaient se tenir depuis longtemps. Dans un premier temps, la pandémie du Covid a été invoquée comme argument par la CENI pour justifier leur report. Sur quoi les échanges vont-ils porter ? Est-ce que le CNDP, dans son fonctionnement actuel, est-il crédible pour débattre de ces questions-là ?