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Le pari du général Salou Djibo PJP Doubara : La saignée continue

Publié le dimanche 11 septembre 2022  |  nigerdiasporat
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© Autre presse par dr
Le PJP Doubara de Salou Djibo dément toute négociation pour rallier la majorité et confirme son affiliation à l`opposition politique
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Le pari du général Salou Djibo, ancien patron de la compagnie d’appui et auteur du coup d’Etat qui a renversé Tandja Mamadou, et ancien chef de l’Etat, va mal. Alors que le parti, à sa création faisait grand bruit, des rumeurs le présentant favori pour les élections de 2021, juste après les deux mandats d’Issoufou Mahamadou l’on a vu des foules se bousculer à partir à l’aventure. Beaucoup d’observateurs, redoutaient une érosion dans certains partis politiques, face à l’engouement que suscitait le nouveau parti, s’inquiétant pour certains partis, notamment le MNSD et le Moden Fa Lumana, sur les platebandes desquelles le nouveau parti semble ratisser. Une telle posture annoncée, en a fait un parti très côté vers lequel beaucoup de Nigériens, pour la plupart des opportunistes, se bousculaient, chacun voulant se faire voir et reconnaitre proche de l’ancien président. Son premier test électoral a été fait lors des dernières élections du pays et la moisson a été plutôt maigre, très décevante, loin des espérances. Comme dirait l’autre, la souris a accouché d’une souris. Le score du jeune parti du Général était pourtant prévisible quand on considère les conditions de sa création et les bases sur lesquelles le parti s’est structuré.

Mais d’abord avant les élections…

Depuis que certains on vu Issoufou aligner et soutenir un cadre dans son parti, ceux qui rêvaient d’un pacte qui redonnerait le pouvoir à l’ancien putschiste sur un plateau d’argent, ont fini par déchanter et comprendre que leur champion, en fait, avait été grugé et qu’on ne pouvait plus compter sur un retour de la manivelle pour lui remettre entre les mains, par gratitude, un pouvoir que le PNDS, en 2011, recevait des mains du Général qui avait eu tort de trop croire à une amitié accidentelle, artificiellement créée par des hommes qui voulaient juste abuser de sa verdeur politique. Depuis cette époque, beaucoup de ses militantes et militants, avaient commencé à s’éloigner de son aventure, conscients qu’il n’avait aucune chance d’émerger au milieu de dinosaures quand son parti, lui, à l’occasion de ces compétitions électorales, ne faisait que son baptême de feu. Dans les structures qui se mettaient en place, souvent jusqu’au niveau de la diaspora, les hommes et les femmes qui se bousculaient pour investir les instances dirigeantes du parti, commençaient à s’en aller, convaincus que le pacte révélé ne devrait plus fonctionner car quelque peu Puis, une autre situation est venue décourager davantage les militants.

Elections et résultats squelettiques…

Le Général ne semble pas s’être préparé pour son aventure car, comme dans beaucoup de partis politiques, on n’entend que le même refrain : « on n’a pas les moyens ». Et beaucoup d’acteurs politiques avisés se demandent s’il est possible, sous nos tropiques, dans un contexte d’ignorance et de pauvreté, de faire de la vraie démocratie avec seulement le débat d’idées, dans l’élégance intellectuelle des contradictions ? La réponse est sans doute non quand, même le face-à-face des deuxièmes tours, nos intellectuels ne peuvent être à mesure de nous en donner l’opportunité pour apprécier ce qu’ils peuvent valoir dans le débat d’idées et mieux connaitre la vision qu’ils ont pour le pays et pour la démocratie. Le manque de moyens, quand d’autres, sur les mêmes espaces disputés, partaient avec des millions souvent des milliards, que peuvent certains hommes peu lotis financièrement pour se faire entendre parmi les leurs qui luttent pour la survie ? Tout ne se fait pas avec de l’argent, il est vrai, mais il faut un minimum pour affronter sur le terrain d’autres qui ont l’arrogance de la prodigalité pour ameuter des électeurs, et détourner leur conscience. On doit sans doute relativiser quand on sait qu’à la dernière élection, l’Opposition, avec seulement le « coeur », avait réussi le miracle à mobiliser les Nigériens qui n’aspiraient alors qu’à un changement, un idéal pour lequel, ils donnaient tout, accompagnant des leaders, non sans frénésie dans leur reconquête de l’électorat même si par la suite, cet engagement, certains de ceux qui l’avaient incité ont fini par le trahir.

Quand, au sortir des élections le parti de Salou Djibo ne peut même pas atteindre les 2% de l’électorat, l’on aura compris qu’il est impossible de miser sur un tel parti et cette autre situation est venue davantage rajouter aux déceptions des militants dont beaucoup, dès la proclamation des résultats, désertèrent le parti, annonçant avec fracas leur démission du parti, toute chose que des déclarations du parti minimiser l’hémorragie ne purent éviter l’érosion et tous les jours qui passent, le parti ne fait que se vider de son petit monde, devenant au fil des jours un truc triste comme peau de chagrin.

C’est dans cette situation que l’on apprend le départ d’un des grands lieutenants du Général, et proche du président du PJP Doubara, Seyni Idé, ancien militaire lui aussi qui annonce, sans doute face au manque de lisibilité de la posture de l’opposition, son départ du parti, regagnant les prairies roses. La nouvelle a fait un choc dans l’opinion avec des hommes qui se demandent, finalement, où peuton, dans ce vaste Niger, trouver de grands hommes, capables de rester eux-mêmes, de vivre dans la dignité, de croire à ce qu’ils font et à ce qu’ils disent. Tout le monde peut se rappeler d’un audio de l’ancien responsable de la Ville de Niamey qui demandait au Général Galou Djibo qu’il tentait ainsi de récupérer pour n’avoir confiance qu’à lui seul de faire attention à tous ceux qui sont autour de lui car, tous, peut-il rassurer, ne venaient que pour l’argent et indirectement, voudrait qu’il compte plus sur lui qui, imagine-t-on, ne voudrait pas d’argent même lorsqu’il vient faire de la politique.

Une défection pour quelle garantie ?

Il est évident que si Bazoum Mohamed ne consent pas à changer, à réadapter sa gouvernance pour qu’elle réponde aux aspirations légitimes des Nigériens, et donc à s’entourer de cadres intègres et travailleurs, personne ne peut avoir raison de partir. D’abord, parce qu’il y a tellement d’alliés, souvent non servis encore, il y a du bouchon atour de la gamelle rose, un certain encombrement qui ne peut permettre d’être servi dans l’urgence surtout quand on vient par un autre, discret dans le parti, et sans doute peu influent depuis qu’il quittait son ANDP. Faut-il donc croire que le Colonel à la retraite Seyni Idé, s’est rassuré de la fiabilité de son choix avant de prendre sa décision car à quoi cela peut-il servir si l’on doit partir juste pour se compromettre auprès des siens, et aller jouer aux figurants, en complément d’effectifs quand, dans le fait, on ne peut souvent jamais faire recours à vos compétences, n’ayant de rôle qu’à meubler les foules de certaines déclarations comme c’est le cas de certains acteurs de l’opposition partis plus tôt, aujourd’hui trop tristes car ils n’ont jamais eu encore, les gros morceaux viandés qu’ils espéraient de l’aventure.

Dans de telles conditions que reste-t-il à Salou Djibo à jouer en politique ?

La carrière politique de Salopu Djibo semble définitivement compromise et quand, regardant autour de lui, il ne peut voir qu’un grand vide, sans doute qu’il se rend compte que son monde s’effondre et qu’il est difficile de renaitre de cette expérience malheureuse surtout quand on sait qu’il manque cruellement de talents politiques pour espérer émerger sur l’échiquier. Pourquoi peut-il avoir quitté son métier de soldat de valeur qui lui va bien pour un métier qui n’est pas fait pour lui. Chaque homme doit être fait pour quelque chose et il va sans dire que Salou est mieux fait pour l’armée que la politique. Mais alors l’avait-on fait tant rêver d’un come-back en politique alors que pour son héroïsme, il aurait pu s’en limiter à cela pour construire un mythe sur le soldat qu’il est et qui a montré, à midi pile, de quoi il peut être capable pour décider de restaurer une démocratie menacée par les visées tazartchistes et monarchistes d’un homme qui avait tort de croire qu’il peut tout imposer aux Nigériens.

Aujourd’hui, son parti ne vit que par la seule voix de Hamma Hamadou, technocrate émérite et Secrétaire Général du parti qui joue à l’opposant, portant un discours qui accable la gouvernance actuelle. L’homme, tout le monde le sait, respectable dans son domaine, est un bel esprit. C’est peut-être la seule perle qui lui reste dans le parti. Dommage qu’un tel homme n’ait pas un cadre politique viable et propice pour s’affirmer.

Gobandy
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