« 18 ans après la concorde, quel est l’impact de l’évolution socio-économique et politique du Niger en général et de la région d’Agadez en particulier ?» C’est le thème d’une conférence débat organisée hier 24 avril 2013, à l’occasion de la 18ème Journée nationale de la Concorde par les étudiants ressortissants de la région d’Agadez à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Pour l’occasion, deux ex combattant et figures de prou de l’ex rébellion armée, à savoir Kaoucen Maiga et Rhissa Boula étaient invités à partager leur expérience et à donner leur point de vue sur l’application des accords de paix du 24 avril 1995, qui ont servi de point de départ à la célébration de la Journée nationale de la paix.
D’ores et déjà, actualité oblige, le premier conférencier à faire le parallèle entre l’approche politique nigérienne et celle du Mali en ce qui concerne le règlement des conflits qui ont pris corps dans les deux pays, pratiquement pour les mêmes revendications. Ainsi, devait expliquer Rhissa Ag Boula, « l’approche politique nigérienne est différente de celle du Mali du moment où au Mali, dès 1963, c’était la répression tandis qu’au Niger, il y a eu des combats, il y a eu de l’animosité et même mort d’hommes de part et d’autre mais malgré ses moyens, l’armée nigérienne n’a jamais procédé à une quelconque répression encore moins à l’attaque des villages touaregs dans l’Aïr ».
Après ces explications s’en est alors suivi un chapelet de révélations. Notamment, le fait, selon les conférenciers que la première rébellion était partit de 13 personnes avec juste trois fusils. De ce point de vue, une précision de taille, ces derniers sont formels il n’y a jamais eu de soutien français à la rébellion armée au Niger. Les conférenciers du jour se sont même rappelés les deux longs mois de travail et les innombrables nuits blanches qui ont été nécessaires pour rédiger les accords de paix de Ouagadougou. Accords qui seront signés à Niamey le 24 avril 1995 entre 16 groupes armés et le gouvernement du Niger.
80 à 89% des accords de paix ont été appliqués selon ces derniers. 1700 ex combattants sont sous les drapeaux alors que dans le même temps, 11 milliards de Fcfa ont été injectés dans le cadre de la réinsertion… Malgré tout, beaucoup reste à faire par rapport aux attentes de la génération d’après rébellion. Tout de même, devait conclure l’un des conférenciers, « il faut être les ambassadeurs de la justice avant d’être ceux de la paix ».