Lutte contre la sécheresse : 6,2 milliards de francs CFA du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) pour prévenir la souffrance humanitaire au Niger
Les Nations Unies, en étroite collaboration avec le gouvernement, ont activé un cadre d'action anticipatoire pour la sécheresse au Niger afin de prévenir et d’atténuer l'impact immédiat de l'insuffisance des pluies liée à ce choc et aux changements climatiques. En appui à ce cadre, le coordinateur des secours d'urgence, Martin Griffiths, a approuvé un montant de 9,5 millions de dollars US (soit 6,2 milliards de francs CFA) du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) au Niger.
Grâce à ces fonds, les Nations Unies et leurs partenaires soutiendront certaines des communautés les plus vulnérables et les plus à risque à travers des interventions humanitaires qui permettront d’atténuer l'impact des conséquences liées au déficit pluviométrique enregistré entre les mois de juin et juillet 2022.
« Notre système humanitaire doit être aussi anticipatif que possible pour prévenir la souffrance.
Cette allocation du CERF devrait être un rappel pour tous, de financer entièrement les opérations en cours et soutenir l'approche anticipatoire », a déclaré Martin Griffiths.
Selon la Coordonnatrice Humanitaire au Niger, Madame Louise Aubin, la communauté humanitaire en collaboration avec le gouvernement, a démontré cette année son efficacité à aider les personnes dans le besoin. « Au 30 juin de cette année, nous avons fourni une assistance à 2,2 millions de personnes pour sauver des vies. Il est temps de s'appuyer sur cette base pour prévenir les souffrances et envisager l’avenir différemment. », a-t-elle indiqué.
Au Niger, les déficits pluviométriques ont un impact sur de nombreux agriculteurs qui ont subi des échecs de semis allant parfois jusqu’à quatre tentatives. Les sécheresses constituent également le principal facteur de détérioration des moyens d’existence des éleveurs dans les zones agropastorales et pastorales, contribuant à accentuer leur vulnérabilité et leur pauvreté.
La saison des pluies en cours est essentielle pour que les agriculteurs et les éleveurs produisent assez de vivres pour subvenir aux besoins alimentaires et de subsistance de leurs familles, leurs communautés et du cheptel jusqu'aux récoltes de l’année suivante. Cependant, des inquiétudes quant à l’issue de cette saison existent dans des localités où les précipitations mesurées entre le 1er juin et le 31 juillet 2022 sont parmi les plus faibles des 30 dernières années, notamment dans la partie le sud-ouest du pays.
Selon le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M Laouan Magagi, l’activation du cadre d’action anticipatoire est plus que salutaire dans le contexte du Niger. « En effet, notre pays est soumis aux aléas du changement climatique se traduisant par une forte variabilité, notamment la modification des régimes hydrologiques, pluviométriques, les températures extrêmes alternant avec les inondations et les sécheresses devenues récurrentes.
Notre pays a été sélectionné en 2021 comme pays pilote et aujourd’hui le seuil déclencheur est atteint pour l’activation du pilote d’actions. Je saisis cette opportunité pour remercier au nom du Gouvernement tous les partenaires qui ont contribué à cette activation qui ouvre grandement la porte du soutien des Nations Unies et leurs partenaires aux communautés nigériennes vulnérables et exposées aux crises et chocs divers ».
La situation humanitaire au Niger reste complexe au regard de la multiplicité des crises qui affectent ce pays. Cette année, 3,7 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire en raison de l'insécurité, des chocs économiques mondiaux et des pluies erratiques de l'année dernière. Selon les résultats du Cadre Harmonisé de mars 2022, 4,4 millions de personnes seraient en insécurité alimentaire pendant la période de soudure qui s’achève.