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Aviation : la grève des contrôleurs aériens de l’ASECNA paralyse le ciel africain

Publié le samedi 24 septembre 2022  |  actuniger.com
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© Autre presse par DR
PRÉAVIS DE GRÈVE DES CONTRÔLEURS AÉRIENS DE L’ASECNA : le comité des ministres demande la poursuite du dialogue et la levée immédiate du préavis de grève de l’USYCAA
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Ça grogne à l’ASECNA ! L'espace aérien couvert par l'ASECNA est secoué par des perturbations suite au mouvement d'humeur des "aiguilleurs de ciel". Malgré la volonté des Etats membres de l’ASECNA de trouver une solution avant le déclenchement effectif de la grève des contrôleurs aériens et avec toutes les assurances données par les Autorités compétentes, les syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA réunis au sein de l’USYCAA ont mis à exécution leur préavis de grève de 48H ce vendredi 23 septembre 2022, dans la majorité des Etats africains membres de l’agence.

L’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) avait pourtant rassuré dans un communiqué de presse en date du jeudi 22 Septembre 2022, les Etats membres de la continuité du service public de sécurité de la circulation aérienne dans ces espaces. L’espace aérien sous la responsabilité des centres de l’ASECNA ou des pays notamment : N’djamena (Tchad), Lomé (Togo), Mauritanie, Abidjan (Côte d’ivoire), Madagascar, Brazzaville (Congo), Niamey (Niger) et Dakar (Sénégal) ne seraient pas impactés par la grève selon communiqué de l’ASECNA qui précise que la grève est interdite par la loi ou les tribunaux du travail de ces pays.

Pour palier à la situation de grève, les autorités de plusieurs pays membres de l'ASECNA ont envoyé des réquisitions et des ordonnances pour que les personnels puissent assurer le service. Mais, se basant sur l'ampleur de la grève, on peut dire, sans risque de se tromper, que les agents réquisitionnés par les autorités, n'ont pas répondu favorablement à l'appel.

Sur le terrain force est de constater que ces mesures n’ont pas porté leurs fruits. En effet, la grève des contrôleurs aériens observé depuis ce 23 septembre continue de paralyser plusieurs aéroports ouest-africains dont : Niamey, Abidjan, Cotonou, Brazzaville, Mali, Burkina Faso, Dakar etc...

Perturbations de vols voire annulés

Dans plusieurs pays de la région, les vols ont été perturbés voire même annulés malgré des décisions de justice interdisant la grève. L'exception n'a été de mise au Niger. La grève de l'ASECNA a paralysé l'aéroport International de Niamey, avec pertubations de plusieurs vols voire annulés. Il en est de même au Bénin. A l'aéroport de Bamako, la situation est palpable. Certains voyageurs programmés, n'ont pu effectuer leur vol, conséquence de la grève de l'ASECNA.

"Aucun vol n'a décollé, ni atterri aujourd'hui", a indiqué une source au sein de l'aéroport d'Abidjan, qui a souhaité garder l'anonymat. "On ne peut pas opérer. Tous nos vols sont annulés", a confirmé le responsable de la communication de la compagnie Air Côte d'Ivoire, Yacouba Fofana.

Des passagers entre tristesse et espérance

"J'ai rempli les formalités administratives requises, mais à la dernière minute, on m'a notifié que les vols sont suspendus", a tristement déclaré à ActuNiger, un homme qui s'apprêtait à voyager. "J'avais des affaires urgentes. Cette annonce de suspension m'a déçu, je ne sais à quel point", a-t-il ajouté.

Mariée et mère d'un enfant, M. S, s'apprêtait aussi à voyager. Ce qui n'a malheureusement pas été effectif. Mais elle ne se plaint pas trop: "Dieu merci que ce n'était pas si urgent", a-t-elle confié, tout en espérant que la mesure de suspension des vols sera incessamment levée.

Des négociations en cours….

Les négociations se poursuivent entre les différentes parties prenantes de la crise pour une issue favorable. Au regard de la gravité de la crise qui touche notamment le secteur économique, il ne serait étonnant de voir des autorités politiques les mieux placées, intervenir pour un dénouement dans de meilleurs délais.

Dans un communiqué, la Fédération des Associations des Cadres Techniques de Maintenance de l’ASECNA (FACATEM-ASECNA), a invité les différentes parties prenantes de ce conflit, à " privilégier le dialogue et à respecter les mécanismes de dialogue social au sein de notre Agence, ledit mécanisme bien que perfectible, restant et demeurant le gage d’une très grande stabilité sociale qui permet l’atteinte des performances opérationnelles reconnues par l’ensemble de ses clients et partenaires ".

Décrédibilisée, l'USYCAA reste droite dans ses bottes

Alors que l’ASECNA porte à l’attention de l’opinion publique internationale que l’USYCAA est une organisation clandestine qui n’est reconnue par aucun des Etats membres de l’Agence, l'USYCAA dénonce l'usage de moyens non conventionnels par " des Représentants désemparés du Directeur Général de l'ASECNA, dont l'unique obsession demeure la conduite des Contrôleurs Aériens à se désolidariser du préavis de grève de l'USYCAA ".

Dans son communiqué, l'USYCAA a aussi dénoncé la séquestration de deux agents contrôleurs aériens par le représentant de l'ASECNA en République du Congo qui, fustige le communiqué, est allé "au-delàs du seuil de la tolérance".

Par conséquent, le Bureau Exécutif de l'USYCAA a invité l'ensemble des Contrôleurs Aériens de l'ASECNA, jusqu'à nouvel ordre, à se tenir loin de toute procédure ou document relatif à la grève qui sera initié, conduit ou acheminé par leurs administrations locales.

"Chers camarades Contrôleurs Aériens, l’avenir de notre métier dépend de notre mobilisation et de notre détermination. Sachez donc que pour la restauration de notre dignité bafouillée, le Bureau Exécutif de l'USYCAA, ne laissera prospérer aucune entrave à notre légitime combat", a conclu l'USYCAA qui reste droite dans ses bottes.

Pour rappel, un premier préavis avait été suspendu il y a quelques semaines, dans l'espoir de trouver un terrain d'entente à la crise. Malheureusement, les négociations entreprises fin août entre la Direction Générale et le Syndicats des controleurs aeriens qui reclament entre autres : la revalorisation des primes, ou encore la formation continue des contrôleurs, n'ont pas été satisfaisantes.
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