Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article
Afrique

Sommet délocalisé de la CEDEAO : L’impossible unanimité se révèle à New-York

Publié le mercredi 28 septembre 2022  |  nigerdiaspora.net
61ème
© Présidence par DR
61ème Sommet ordinaire des Chefs d`Etat et de Gouvernement de la CEDEAO
Le Président de la République S.E.M Mohamed Bazoum participe, ce Dimanche 03 juillet 2022 à Accra, au 61ème Sommet ordinaire des Chefs d`Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
Comment


La CEDEAO est en train de se détruire elle-même par un certain manque de leadership de la part de ses dirigeants et par les approches peu pertinentes envisagées à chaque fois pour faire face aux problèmes qui se posent dans son espace. L’organisation communautaire a perdu depuis quelques années de sa superbe, devenant un machin sans âme à travers lequel les populations ne se retrouvent plus depuis qu’elle s’est réduite à n’avoir qu’une carapace syndicale pour protéger, dans la solidarité de corps, des Chefs d’Etat qui ont quelques pépins ou qui ont cru qu’ils peuvent détourner l’organisation de ses missions originelles qu’on ne cesse de saboter pour ne pas savoir incarner ses valeurs fondatrices d’intégration, de libre-circulation, de bonne gouvernance, de démocratie vertueuse. En défendant des cas contre un autre, à la tête du client, cette CEDEAO des présidents et non des peuples, se discréditent. C’est surtout par le dossier malien que la CEDEAO a perdu de son prestige auprès des peuples lorsqu’incapable de considérer ce qui fait le bien du peuple, elle prenait des discisions pour l’étouffer, l’asphyxier, le détruire, pire, non par son initiative propre, mais par une France qui peut la manipuler pour son agenda contre un peuple que l’organisation oust-africaine est pourtant supposée défendre en toute circonstance. Elle manqué d’autant plus de tact dans la gestion de ce dossier qu’elle s’y est plantée, enlisée même, au point, face aux frictions qui font jour en son sein, de ne plus savoir la conduite à tenir pour sauver la face, humiliée par ses échecs. Deux clans s’opposaient : les radicaux et les modérés c’est-à-dire ceux qui, plus pragmatiques, voulaient un peu de souplesse pour ne pas condamner le peuple dans la volonté irascible de nuire à ceux que la France et sa presse aiment appeler la « Junte ». Or, dans l’espace CEDEAO, il n’y a pas de junte qu’au Mali pour n’avoir de fixation que sur celle-là ! Ce qui est dramatique dans cette conduite complexée de la CEDEAO qui montre qu’elle est incapable de régler les problèmes africains, ou disons de son espace, est cette autre décision que personne ne peut comprendre, quand, profitant de la 77ème Assemblée Générale des Nations-Unies à New York, Umaro Cissoco Embalo de la Guinée-Bissau qui en assure la présidence, décide de délocaliser son sommet aux Etats-Unis pour parler plus du cas du Mali et faire plaisir à la France que de parler de la question aujourd’hui préoccupante de l’insécurité dans l’espace sahélien.

C’est un choix maladroit et les décisions qui pouvaient en être issues ne peut qu’être encore mal comprises de la part des populations qui, depuis quelques années, ne savent plus faire confiance à l’organisation communautaire devenue obsolète, non pas par ses principes mais par l’instrumentalisation qui en est faite depuis que, par les servilités de ses dirigeants, elle devenait un outil au service de l’hégémonie de la France et de sa domination en Afrique.

A New York, les mêmes fissures sont apparues, les chefs d’Etat ne pouvant plus parler d’une seule voix sur le sujet, un autre – l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara -qui a des pépins avec les autorités maliennes, relativement à ses 46 soldats qui sont arrêtés et emprisonnés au Mali, durant toute la session ne pouvait pas avoir de voix, silencieux comme carpe ; sans doute par la peur de détériorer davantage une situation déjà trop difficile qui l’oblige à la sagesse du silence. Du Huis-clos pour parler des sujets qui l’intéresse, la CEDEAO est sortie plus que jamais divisée, avec un communiqué laconique très en déphasage avec les rigueurs les optimismes que le président Bissau-guinéen laissait entendre des jours plutôt. Elle se contente finalement de menaces de nouvelles sanctions, mais annonçant la mission d’une délégation de chefs d’Etat devant se rendre au Mali pour discuter avec les autorités maliennes.

Il est dommage que cette CEDEAO trop orgueilleuse ne puisse pas reconnaitre ses erreurs dans la démarche pour corriger son attitude vis-à-vis des pays qui sont en transition militaire à la suite de coup d’Etat, continuant à croire que face à un Etat tiers souverain, la brutalité peut l’aider, par des mesures coercitives, à régler ses problèmes, plus par ce que la CEDEAO peut lui dicter que par ce que des autorités et leurs peuples peuvent choisir pour leur pays et pour leur démocratie. Pourtant, qui ne sait pas que la meilleure façon d’aider les pays de la CEDEAO à éviter des coups d’Etat et donc l’arrivée au pouvoir de « Junte » est d’encourager les gouvernants à ne pas s’écarter des normes démocratiques et à gérer dans la rigueur et la justice ? Tant que la CEDEAO, tenue par ces solidarités de corps, devra plus aimer défendre des pairs, des hommes non des valeurs, et avec elles, la démocratie, alors la CEDEAO, et à travers elle, l’Afrique, ne sortira pas de l’auberge. On comprend d’ailleurs que d’autres aient trop peur de l’arrivée au pouvoir des militaires…. Les peuples d’aujourd’hui ne sont pas les peuples d’une certaine époque et il faut comprendre qu’à ceux-là, l’on ne peut pas continuer à imposer des choix et des conduites.

Cet échec est d’autant humiliant pour les chefs d’Etat de la CEDEAO que, quand mêmes les places des trois pays suspendus – le Burkina Faso, la Guinée et le Mali – restaient vides, le Mali, par son Premier Ministre par Intérim, le Colonel Abdoulaye Maiga, pouvait être reçu au sommet des Nations-Unies et même avoir droit à la parole pour s’exprimer à la Tribune de l’Institution Internationale, disant tout ce qu’il a sur le coeur, et, entre autres, toutes les récriminations que le Mali peut porter contre les autorités françaises auxquelles la « Junte » reproche encore un « abandon en plein vol », et un coup de poignard dans le dos. Aussi bien la France que la CEDEAO, face au show malien à la tribune des Nations-Unies pour tenir ces propos qui fâchent ne peuvent que comprendre qu’elles s’isolaient en adoptant cette posture incommode de la radicalité et surtout quand, le faisant, ne serait-ce qu’avec l’Union Africaine dont tous relèvent, l’on ne peut rien entendre de ce qu’on peut reprocher, pour les mêmes raisons, au Tchad et au fils d’Idriss Déby qui ne peut, lui aussi, donner de précisions sur la durée de « sa » transition. Que dit la France si douce à l’endroit de cet autre chef de « Junte ». Aucune récrimination officielle. Et c’est injuste !

Mais alors pourquoi, au moyen de la CEDEAO, la France s’acharne tant contre le Mali et ses autorités ? Peut-elle être plus légitime que des Maliens même issus d’un coup d’Etat pour croire qu’elle soit fondée à décider pour le Mali et pour son peuple ? Les autorités maliennes n’ont sans doute pas tort, au regard d’une telle interférence inacceptable d’évoquer un néocolonialisme de la part de cette France qui, depuis qu’elle perdait le combat avec le Mali, et surtout son emprise sur le pays de Modibo Keita, mobilisait le monde entier pour avoir la peau de ses nouvelles autorités. Les Nations-Unies peuvent, elles, comprendre les dessous de cette agitation de la France pour ne pas s’en mêler à isoler le Mali du monde qui vient là prendre sa place et faire entendre sa voix. Une voix qui ne fait pas toujours plaisir à tous, celle d’un peuple libre et libéré.

Emmanuel Macro, doit d’ailleurs le comprendre à son tour, et dans son intérêt. Plusieurs responsables politiques de son pays, dans leurs tweets, s’indignaient que pendant qu’il prenait la parole au même sommet, la salle était à moitié vide. Aussi, depuis quelques années, des responsables politique italiens, dénonçaient le comportement de la France sur le continent qui ne peut leur permettre d’émerger pour mieux prendre en charge les préoccupations des populations et notamment de sa jeunesse pour se plaindre qu’elle vienne envahir l’Europe et ameuter toute l’Europe à se mobiliser contre ce qu’elle peut faire croire, par ses manipulations, à savoir une invasion des pays d’Europe par ce qu’on autre appelait en France la « misère du monde ».

A New York, la CEDEAO d’Embalo a échoué…

Elle a échoué parce qu’elle n’a pas été capable de parler d’une seule voix ; elle a échoué parce qu’elle n’a pas réussi à prendre les mesures extrémistes de rétorsions que certains de ses membres voulaient contre le Mali ; elle a échoué surtout car malgré qu’elle pouvait refuser une place au Mali – et aux autres – les Nations-Unies, peuvent, elles, accueillir une autorité malienne sur le sol américain, et même lui donner la parole à sa tribune. Et le Mali, comme les autres pays, peuvent compter sur d’autres pays amis qui, au nom leurs intérêts, peuvent commercer avec lui, et ce depuis qu’il est sorti aguerri de l’isolement imposé et surtout de l’embargo économique et politique.

La CEDEAO, en continuant dans une telle démarche, pourrait ne pas avoir d’avenir, appelée à s’effondrer par ses turpitudes lorsque les peuples ne peuvent plus se reconnaitre à travers ses choix et notamment celui de l’asservissement à la France que rien, aujourd’hui, ne saurait justifier. Les animosités qui naissent aujourd’hui, du fait de l’intolérance entre les dirigeants de l’espace, n’arrangent rien à la situation. Lorsque certains responsables de pays membres – les Nigériens surtout – peuvent avoir ces discours peu diplomatiques et discourtois à l’endroit de dirigeants d’un pays souverain, fussent-ils des sanguinaires – et ils ne sont pas seuls – l’on ne peut que craindre une escalade et une situation irréparable au sein de la CEDEAO et dans les relations entre pays. La réponse du berger à la bergère à la tribune des nations-Unies de la part du Mali, traduit ces malaises et surtout le fait que, pour nous gérer, nos dirigeants, ne sont plus dans la magnanimité.

Et la passe d’armes entre Niamey et Bamako n’arrange rien à la situation tant pour la CEDEAO que pour les deux pays que la géographie et l’Histoire condamnent à partager bien de réalités et de préoccupations pour savoir se ménager et préserver les vieilles relations de bon voisinage et d’amitié héritées de régimes antérieurs.

Attention au crime de la détérioration de nos bonnes relations séculaires…

Par Waz-za

Commentaires