Regard sur les Accords de paix signés entre le gouvernement et les ex-fronts armés : Notre pays a commémoré mercredi dernier le 18ème anniversaire de la Journée Nationale de la Concorde
Pour rappel, c'est l'accord de paix de Ouagadougou, qui a été signé le 09 octobre 1994, qui a posé les jalons de notre processus de paix. C'est le premier des accords signés entre la rébellion et l'Etat du Niger. Cet accord a été suivi de celui du 24 avril 1995, signé au Palais des Congrès de Niamey. En outre, d'autres initiatives supplémentaires, conduites en étroite concertation avec certains facilitateurs, ont abouti à la conclusion d'Accords Additionnels, notamment le Protocole d'Alger du 28 novembre 1997, et l'Accord de N'Djamena du 21 août 1998, qui ont permis la restauration d'une paix globale et définitive dans notre pays. Ces accords constituent une preuve de la volonté des Nigériens de se donner la main et de bannir la violence armée au profit de la paix et de la concorde nationale. Le dernier accord intervenu dans la longue marche du Niger dans sa quête inlassable de la paix, est celle de 2007 avec le MNJ.
Pour en arriver là, notre pays a bénéficié du concours de nombreux pays amis, en particulier de la République Algérienne, Démocratique et Populaire, du Burkina-Faso, et de la République Française qui avaient accepté de constituer un Comité de Médiation pour faciliter le règlement pacifique du conflit. Depuis cette époque, le gouvernement n'a ménagé aucun effort pour ramener la paix et la sécurité sur l'ensemble de notre territoire national, en optant pour la voie du dialogue et de la négociation.
L'Accord de Paix de Ouagadougou a constitué une étape importante dans notre quête inlassable d'un retour rapide de la paix. Du 27 mars au 15 avril 1995, les 2 parties concernées se sont en effet, retrouvées à Ouagadougou pour parachever le processus de paix sur les questions non encore réglées à savoir : la question des Forces de Défense et de Sécurité et la question du développement économique, social et culturel ; l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu définitif le lendemain de la signature de l'Accord ; la création et l'installation d'un Comité Spécial de Paix qui veillera à l'application de l'Accord de Paix selon un calendrier établi. Il y a lieu de préciser également que ce Comité sera assisté d'un groupe d'observateurs militaires dont le mandat sera de contrôler l'application du cessez-le-feu et de récupérer et de stocker les armes ; la promulgation de la loi sur la décentralisation ; l'adoption des textes relatifs aux unités à statut militaire particulier ainsi que leur mise en place dans l'Aïr, l'Azawak, le Kawar ; le démarrage du programme d'urgence et la mise en œuvre des stratégies de développement économique, social et culturel ; le début d'exécution des opérations relatives à l'intégration, la réintégration, le recrutement d'éléments démobilisés de l'Organisation de la Résistance Armée dans l'Administration Publique, les Forces de Défense, et de Sécurité, les Sociétés d'Etat, les Lycées, l'Université et les projets de développement ; le désarmement de tous groupes et bandes armées ; la promulgation d'une amnistie générale en faveur des éléments de l'ORA, des éléments des Forces de Défense et de Sécurité ; ainsi que des autres agents de l'Etat pour tous les actes commis dans le cadre de la rébellion ; l'institutionnalisation d'une Journée Commémorative de réconciliation nationale à la mémoire des victimes du conflit, au profit desquels seront prises des mesures d'apaisement ; la libre gestion des territoriales en ce qui concerne la réalisation des actions de développement économique, social et culturel d'intérêt régional ou local; la mise en place des centres d'accueil et de sites de réinsertion au profit des personnes déplacées, ainsi que l'organisation d'une table ronde regroupant les pays amis du Niger et les Organisations internationales pour le financement du programme économique et social contenu dans l'Accord.
Les clauses de l'accord de N'Djamena sont, à peu de choses près, similaires à celles de l'accord de Ougadougou. Plusieurs efforts ont été accomplis de part et d'autre, dans l'application de ces différents Accords. Aussi, toutes les parties étant confiantes et satisfaites de la gestion de ces Accords, le processus a été parachevé par la ''flamme de la paix'' organisée en septembre 2000, concomitamment avec l'annonce par les ex-fronts, de leur auto dissolution.
Le monde entier avait alors un regard admirateur pour le Niger, pour son peuple qui a su se surpasser et regarder ensemble vers l'avenir. Les partenaires du Niger, témoins privilégiés de ce dénouement historique d'une crise qui a causé tant de souffrances, considéraient à juste titre, que notre pays était désormais sur la seule voie de son développement économique et social, et la consolidation de son processus démocratique.
La mise en œuvre des Accords du 24 Avril 1995 et de ses Protocoles, s'est déroulée dans un cadre consensuel, à travers une structure ad hoc créée à cet effet, à savoir le Haut Commissariat à la Restauration de la Paix (HCRP). La journée du 24 avril symbolise donc, pour tous les autres Nigériens, la paix retrouvée au Niger. Les Nigériens ont été à la hauteur de leur aspiration pour la paix, en tournant la page triste de la rébellion. C'est une journée qui rappelle aux Nigériens qu'ils forment une même famille et que, plus jamais, il n'y aura de rébellion. Le 24 avril est donc le symbole de la paix retrouvée entre tous les fils de ce pays.