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PNDS –Tarraya : Issoufou cherche-t-il à déblayer le terrain pour son fils ?

Publié le lundi 10 octobre 2022  |  nigerdiaspora
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© Autre presse par DR
Vacances «présidentielles» d’Issoufou Mahamadou : Le bicéphalisme au sommet de l’État prend une tournure tragique pour Bazoum Mohamed
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Il est unanimement reconnu que malgré le fait que le PNDS se targue d’être porté par des démocrates, il reste qu’il est le moins démocratique, géré d’une manière qu’on ne retrouve dans aucun autre parti du pays. Géré comme une caserne, le parti socialiste nigérien est gouverné dans une rigueur militaire qui trompe sur les convictions réelles des socialistes nigériens qui font de leur leader, abusivement appelé le camarade Issoufou, une idole, un homme vénéré qui a imposé sur le parti sa vision et son image, se servant d’un culte de la personnalité qui déborde des normes, frisant l’idolâtrie, voire la divination. L’on sait que depuis sa création, il en a fait sa chose, travaillant à présenter le parti comme étant l’émanation de sa région natale, ne dépendant que sa seule personnalité hors de laquelle, il ne saurait survivre. Sa voix seule compte dans le parti, pour décider pour le parti, se donnant un droit de véto que rien ne peut expliquer si ce n’est sa volonté de personnifier le parti, configuré à sa taille. On l’a vu tout dernièrement, quand il s’est agi de désigner un candidat du parti, alors que d’autres candidatures s’annonçaient au nom de la démocratie et de la contradiction qui en est l’essence, lui seul, de manière brutale, décidait d’y mettre fin, cassant un candidat obligé à vivre la quarantaine dans le parti pour lui faire payer son insoumission avant de le réhabiliter pour revenir dans les rangs et observer la discipline militaire à eux imposée par le « seigneur » Issoufou.

Aujourd’hui, plus qu’hier, le débat revient avec force par le fait que, même après avoir quitté le pouvoir, Issoufou Mahamadou, s’active de manière souterraine à ne pas perdre la main sur le PNDS-Tarayya comme s’il devrait continuer à lui servir d’instrument pour sa promotion. L’on peut, à juste titre, relever que pour y arriver, stratégiquement, avant de s’en aller – non loin du pouvoir, restant avec sa famille à quelques distances du centre des décisions où il prend ses quartiers – il imposait à son successeur des collaborateurs de son sérail qu’il lui prête, non dans une perspective d’efficacité de la gouvernance afin d’aider l’Ami à réussir mais juste pour s’assurer de contrôler tout ce qui se fait dans le nouveau pouvoir et être sûr que rien ne peut lui arriver pour lui faire payer sa gestion dont il a conscience des tares. On n’oubliera pas comment, se pavanant dans son Tahoua natal pendant que le Président Bazoum partait en vacances, il s’offrait en spectacle, accompagné du Fils et d’autres militants zélés du parti, nourrissant son « Anogo » de bains de foule qui réveillent en lui la nostalgie du pouvoir qu’il perdait par ses propres choix ne pouvant comprendre à l’époque qu’on ne peut gouverner par un autre, ni à deux. Dans un bateau, prévient l’adage, il n’y a jamais deux capitaines... On sait également que c’est pour la même préoccupation qu’il mène une certaine campagne à influencer, par le truchement de son plus fidèle, le sieur pierre Foumakoye Gado, le prochain congrès du parti à l’occasion duquel il voudrait l’avoir à la tête des structures du parti pour, dans un premier temps s’assurer d’un certain soutien qui pourrait plébisciter l’Ami Pierre à la tête du parti, et d’autre part s’en servir à faire chanter le président de la République en lui faisant entendre, par la mainmise sur le parti, qu’ils peuvent défaire son pouvoir.

Mais alors, pourquoi cette obsession à vouloir contrôler indéfiniment le PNDS ?

Est-ce le seul moyen par lequel lui peut exister politiquement, ou le veutil pour un autre agenda caché ?

Veut-il alors le parti pour lui et pour une réémergence politique que le « anogo » commande pour un homme qui ne peut toujours pas se défaire du vertigo ?

Pour certains observateurs, en voyant comment Issoufou joue à la doublure autour du pouvoir, c’est qu’il pourrait avoir regretté d’avoir cédé le pouvoir depuis que, par les propos de Bazoum Mohamed qui a eu un discours peu rassurant pour protéger ceux qui ont mal géré, il a commencé à douter de la fiabilité du camarade pour compter sur autre chose que sa capacité sinon sa volonté à lui assurer l’impunité surtout à un moment où, dans le pays, à travers les manifestations de rue qui commencent, la société civile demande sans arrêt des comptes pour sa gestion, appelant à sa mise en accusation pour « haute trahison ». L’ancien président sait ses propres fragilités d’un point de vue pénal eu égard à sa gestion, pour laquelle, en temps normal, il devrait répondre de bien de choses notamment par rapport à la gestion de l’armée et de la guerre avec en toile de fond le lourd tribut que payait la société nigérienne au terrorisme, souvent dans des situations obscures qui n’ont jamais été élucidées aux Nigériens.

On sait aussi que son camp n’apprécie pas les rapprochements de Bazoum avec certains milieux politiques et de la société civile, toutes choses qui peuvent davantage l’agacer pour douter de ce que qu’une telle démarche puisse lui réserver lorsque, réconcilié avec la classe politique et devenu réellement fort, Bazoum Mohamed lui réserve des surprises désagréables en décidant de l’écarter de son chemin et de son pouvoir, parce que constituant l’obstacle qui ne lui permet pas d’avancer, et donc pouvoir par une telle manière se retirer une épine dans le pied qui lui dénie la plénitude de son pouvoir.

Issoufou Mahamadou sait tous les grands dossiers sur lesquels les Nigériens voudraient qu’il rende compte car, par leur gestion, l’on sait tout le mal qu’il aura fait au Niger. Jamais l’armée n’aura été fragilisée et fragmentée, souvent compartimentée qu’en son temps, et surtout lorsque cupides, les siens peuvent se servir de la guerre pour s’enrichir et exposer des soldats, le plus souvent trop jeunes et inexpérimentés, à la violence terroriste. Le tort d’Issoufou Mahamadou c’est d’avoir considéré le pouvoir comme une licence à tout faire, lorsque pour lui, la délégation de pouvoir que lui donnait un peuple, pouvait lui permettre de considérer le pays comme un bien hérité pour en faire ce qu’il veut sans écouter personne, et surtout pas le peuple à qui, en réalité, appartient le pouvoir.

Quelle chance, dans ces conditions, a-t-il à revenir au pouvoir si tant est que c’est le rêve démesuré qu’il poursuivrait par cette précaution à vouloir garder le parti dans son escarcelle comme un bien personnel où seule sa parole compte, réduisant les autres au rôle roturier de sujets politiques. Il sait bien que s’il ne se serait maintenu au pouvoir qu’au forceps et qu’il ne peut avoir de chance, par la profonde désaffection des Nigériens vis-à-vis de sa personne, à s’imposer à nouveau à eux pour mieux assoir sa dynastie rêvée et préparer le terrain pour le fils qu’il coache depuis quelques temps, de son cabinet jusqu’à au gouvernement d’Ouhoumoudou dans lequel il le confie à Bazoum Mohamed.

Mais, de part une autre lecture plus pertinente, pour d’autres analystes, les garde-fous que prend l’ancien président ne visent qu’à faire passer le fils à terme à la tête du gouvernement dans l’espoir peu rationnel dans un pays comme le Niger de le propulser à la tête du pays pour que par une logique héréditaire, il prenne à la suite du « Tonton » le pouvoir.

Cherche-t-il donc à déblayer le terrain pour son fils ?

Les Nigériens en parlent beaucoup et pour eux, ils n’ont pas tort de le penser quand, sans pudeur, dans ce pays si attaché à certaines valeurs, le père peut, dans le mépris de tout ce que l’on peut en dire, faire de son enfant un de ses collaborateurs immédiats, le préférant aux militants du parti pour travailler avec lui dans son cabinet. A l’intérieur du parti même, ils sont nombreux à le penser, et même à le redouter, s’effrayant d’un parti à l’intérieur duquel, finalement, seuls les liens de sang comptent pour émerger, jamais l’engagement militant et la compétence. On a vu comment, depuis le temps où le PNDS arrivait au pouvoir, les enfants, et souvent leurs mamans, sont promus dans le mépris de l’engagement de certains autres militants ignorés dans leur investissement dans le parti et dans ses combats, les forçant ainsi à ne plus croire au socialisme.

On a entendu qu’en marge de leur séjour à Tahoua – le Père et le Fils – Abba Issoufou aurait parcouru la région, allant à la rencontre de militants qui pouvaient l’assurer par le « Saye ka yi » que son tour viendra de diriger le pays, lui passant ainsi la salive à la bouche pour le goût du pouvoir. La manière est sans doute gauche – mais pas de Gauche – pour croire qu’en continuant à jouer sur sa terre natale, il puisse croire qu’on peut diriger une nation, un Etat. C’est d’autant plus compliqué pour l’Enfant que celui dont il se réclame comme l’héritier légitime n’a laissé aucun bon souvenir aux Nigériens.

Dix ans de crimes impunis à la tête du Niger…

L’héritier ne peut que porter l’héritage lourd de dix années de crimes immenses restés impunis qui ont marqué le passage du Père à la tête de l’Etat. Et quand on sait que profitant des faiblesses que le Père a pour le Fils, ce dernier invitait un certain nombre de ses amis à prendre place dans le « wassosso », pour saccager les deniers publics, les Nigériens savent que le Fils ne pourrait être meilleur au Père. S’il devrait être meilleur sans doute qu’il l’aurait conseillé, vu leurs complicités familiales, parentales dans la gestion du pouvoir, afin d’éviter que certains actes de mal-gouvernance ne se produisent, notamment sous ses pieds avec cette affaire qui a défrayé la chronique du désormais célèbre Ibou Karadjé qui n’est qu’un cobaye, une victime expiatoire de la gabegie instituée sous Issoufou.

L’on sait que les crimes sont nombreux, et la société civile en a dressé la liste qui circule souvent sur les réseaux sociaux.

Les Nigériens, malgré les discours qu’il avait portés dans son parcours, n’auront rien vu de bénéfique à la majorité avec le Père, ils ne peuvent compter sur le Fils pour faire mieux.

Mairiga
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