A la veille du lancement de l’enrôlement des Nigériens de l’extérieur sur le fichier Electoral, le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) au Niger s’est réuni vendredi dernier, autour du Premier ministre, Chef du gouvernement, président du CNDP, M. Ouhoumoudou Mahamadou, dans la salle de réunions de la Primature, afin de procéder à l’installation officielle du Comité Ad ‘hoc chargé de réfléchir sur le décret portant création du CNDP et de son règlement intérieur. Cette étape importante pour le renforcement de la démocratie dans le pays, appelée de tous depuis quelques années, a rencontré l’approbation unanime de l’ensemble des acteurs politiques.
Avant de procéder à l’installation officielle du Comité ad ‘hoc, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a tenu à rappeler le rôle important que joue le Conseil National de Dialogue Politique dans la consolidation de la paix et la stabilité des institutions de la République. Il a souligné le rôle de cadre permanent de prévention et de règlement des conflits politiques mais aussi, de concertation autour des questions d’intérêt national entre les partis politiques et le Gouvernement que remplit le CNDP, qui est composé des partis issus de la majorité au pouvoir, de l’opposition politique et des groupes des partis non-affiliés.
Le Chef du Gouvernement s’est particulièrement réjoui de la présence effective des membres du CNDP gage, selon lui, de leur attachement à la culture de la concertation et du dialogue. «En effet, notre processus démocratique gagnerait davantage en efficience lorsque la concertation et le dialogue qui sont des modalités de la démocratie, sont au cœur de l’action quotidienne des acteurs de la vie publique», a-t-il indiqué. M. Ouhoumoudou Mahamadou a, par ailleurs, assuré les membres du Comité ad ‘hoc de son soutien pendant la durée de leur mission qui est de cinq (5) jours.
Les chefs de file des partis de la majorité parlementaire et de l’opposition politique ont, au nom de leurs coalitions respectives, insisté sur la nécessité de donner un cadre plus formel au Conseil National de Dialogue Politique à travers son institutionnalisation par un décret et sa dotation avec un règlement intérieur lisible. La création du comité ad ‘hoc afin de réexaminer les textes organiques du CNDP a été entérinée lors de sa session du 9 septembre dernier. Un travail a été fait dans un précédent comité technique tripartite en 2019 et dont le travail a été stoppé net par la suspension de la participation d’une des composantes du CNDP.
Le représentant des partis membres de la majorité, M. Foumakoye Gado, a exhorté les membres du comité ad ‘hoc à «bien tirer» les leçons de l’existence du CNDP et les problèmes qu’il a rencontrés afin d’apporter les amendements nécessaires à sa redynamisation dans la perspective de lui insuffler «un nouveau souffle». Il a rappelé l’épineux problème de la représentation des partis non-affiliés qui siègent actuellement au sein du CNDP avec deux (2) groupes différents contre un seul pour les partis de la majorité et de l’opposition politique. «Il faut qu’on puisse définitivement à travers cette révision, trouver une solution à cette question», a insisté M. Foumakoye Gado.
Intervenant juste après son collègue de la majorité, le leader de l’opposition politique, M. Tahirou Seydou, a insisté sur l’obligation faite aux membres du Comité ad ‘hoc, et même aux membres du CNDP dans sa composition actuelle, de faire preuve d’un sursaut patriotique pour l’intérêt unique de la Nation. «J’ose espérer que, les membres de la commission vont aller jusqu’au bout dans leur travail. Nous sommes disposés, nous à l’opposition, à travailler ensemble pour l’intérêt de notre pays, et non pour l’intérêt de quelqu’un», a-t-il martelé. M. Tahirou Seydou espère ainsi faire mentir les pronostics qui prédisent déjà un échec du comité et exhorte avec insistance ses membres à honorer leurs engagements à produire un travail de qualité dont le pays a tant besoin pour consolider le jeu démocratique.
L’engagement de l’Etat et du Gouvernement réitéré
Dans son allocution, le Premier ministre, M. Ouhoumoudou Mahamadou, président du CNDP a déclaré que, le Conseil National du Dialogue Politique a fait ses preuves, particulièrement à l’occasion des processus électoraux à travers des réflexions sur le cadre juridique et organisationnel des élections, mais aussi sur le suivi du déroulement des différents scrutins. «Ce travail a significativement contribué à aplanir certaines divergences au niveau de la classe politique et à réduire les risques de conflits postélectoraux», a-t-il poursuivi. Le Chef du Gouvernement a appelé à consolider cet acquis précieux qu’est le CNDP et qui fait école sur le continent africain ‘‘pour conforter notre processus démocratique’’.
L’engagement des autorités en faveur d’un dialogue politique constructif a été réitéré par le Premier ministre qui, à plusieurs reprises, a salué l’unanimité autour de la réforme du Conseil National de Dialogue Politique au Niger. Il a rappelé l’engagement du Président de la République, SE Mohamed Bazoum à faire du dialogue ‘‘un élément déterminant pour une Gouvernance vertueuse’’ et à ‘‘promouvoir une atmosphère saine et apaisée dans le débat public, notamment par un dialogue permanent entre les partis politiques, les medias et la société civile’’.
Cet engagement du Chef de l’Etat a été ensuite repris par le Chef du Gouvernement dans sa Déclaration de Politique Générale dans laquelle il confirmait l’ambition de la majorité parlementairede faire du Niger un Etat démocratique, stable et fort, en mesure d’assurer la sécurité des personnes et des biens et de garantir les libertés individuelles et collective. Selon Ouhoumoudou Mahamadou, les partis politiques ont le devoir d’accompagner cette forte volonté du Président de la République et du Gouvernement, car, l’objectif final de tous demeure la victoire du Niger.
A la fin du travail du Comité ad ‘hoc chargé de réfléchir sur le décret portant création du CNDP et son règlement intérieur, la composition du Conseil et ses attributions devraient être définies ‘‘sans ambiguïté’’ dans son texte fondateur qui est le décret portant sa création. De même, a précisé le Chef du Gouvernement, «le règlement intérieur qui sera revisité doit être précis sur les définitions des notions de Majorité, Opposition et Non-affilié, sur les modalités de fonctionnement ainsi que sur les questions de discipline, de quorum, de l’unanimité, de consensus et de réserve», a conclu le président du CNDP.