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Renaissance Acte III : Prisonniers politiques, un héritage ‘encombrant’ pour Bazoum ?

Publié le jeudi 20 octobre 2022  |  nigerdiaspora.net
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© Autre presse par DR
Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Mohamed Bazoum, a reçu mardi après-midi 4 octobre 2022, M. Tomas Ulicny, Envoyé Spécial de la République Tchèque pour le Sahel.
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Sauf report de dernière minute, le procès des personnalités politiques des oppositions interpellées et placées en détention préventive pour certaines d’elles, suite aux violences post-électorale de février 2021, est prévu pour le 28 octobre prochain. Il s’agit du Général de l’armée à la retraite Moumouni Boureima, de Saidou Tahirou Mayaki [tous deux cadres du parti Moden Fa Lumana] et de Djibrilla Baré Maïnassara, qui comparaît librement, ayant bénéficié d’une liberté provisoire lors de leur première comparution en justice. Le nom de l’autorité morale du Lumana, Hama Amadou ne figure pas sur la liste, l’instruction de son dossier ne s’étant pas déroulée pour des raisons connues de tous. Il a bénéficié d’une autorisation pour aller se soigner en France, après juste quelques semaines de détention à la maison d’arrêt de Filingué. Depuis lors, le président Hama n’est plus rentrée au bercail, avec la bénédiction du régime des renaissants que cette situation arrange apparemment. C’est un secret de polichinelle, Hama est l’adversaire le plus redouté par les Tarayyistes qui ont déployé, durant les deux quinquennats de l’ancien président Issoufou Mahamadou, tous les moyens - même les plus abjects- pour parvenir finalement à neutraliser politiquement à l’occasion des dernières élections générales de 2020-2021. Conscient qu’avec un Hama Amadou actif dans l’arène politique, ils ne peuvent pas gérer l’Etat selon leur bon vouloir au détriment des intérêts du peuple, comme c’est le cas présentement, ils ont savamment planifié la stratégie leur permettant de se débarrasser de lui par le truchement d’une justice qu’ils ont placée sous coupe réglée. Faute de dossier de malversations présumées de deniers publics par rapport à sa gestion de l’Etat, le régime d’Issoufou Mahamadou a monté, on se rappelle, un dossier dit de ‘’supposition de bébés importés du Nigéria’’ dans lequel sa deuxième épouse est impliquée pour l’atteindre de plein fouet et mettre un coup d’arrêt à ses ambitions politiques. Au détour de sa condamnation ferme à un an dques, une sentence que le régime exploitera a fonds en le disqualifiant de la course pour le fauteuil présidentiel lors des élections de 2020- 2021. Comme si cela ne suffisait, le régime d’Issoufou qui souffre de le voir libre de ses mouvements et toujours actif sur le terrain malgré la déchéance dont il est victime, le régime d’Issoufou a trouvé un nouveau prétexte pour le renvoyer en prison à Filingué. Pour des propos de mise en garde qu’il a proférés à l’endroit des Tarayyistes durant la campagne électorale contre toute forme de tentative de fraudes lors des scrutins, des actes de violences postélectorales qui se sont produits dans certaines régions du pays et principalement à Niamey suite à la proclamation des résultats globaux provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Hama est à nouveau inquiété et placé dans le collimateur de la justice.

Le système Issoufou la vite indexer comme étant le principal auteur de la crise postélectorale avec l’ancien chef d’Etat-major général des armées, le Général Moumouni Boureima, qui a décidé de militer au sein du Moden Fa Lumana après avoir pris sa retraite dans l’armée. Un autre cadre dudit parti en l’occurrence, Seydou Tahirou Mayaki, également inquiété dans la même affaire et c’est leur dossier qui sera jugé le 28 octobre prochain. Nous ne parlons pas encore de ces dizaines de jeunes manifestants parmi lesquels des innocents qui sont aussi en détention depuis plus d’un an et demi sans savoir à quelle sauce ils seront mangés par le système. Si nous avons fait tout ce développement sur les leaders politiques de l’opposition arrêtés et emprisonnés dans le cadre de la gestion de la crise postélectorale, c’est pour montrer le vrai visage des Tarayyistes et principalement de leur gourou, Mahamadou Issoufou, qui clament la face du monde qu’ils sont des démocrates convaincus, soucieux du respect des droits et libertés collectives et individuelles des citoyens. Une image qu’ils sont loin d’incarner au regard du nombre important de prisonniers politiques enregistrés dans le pays durant les deux quinquennats d’Issoufou Mahamadou.

Opposants politiques, acteurs de la société civile, officiers supérieurs et subalternes de l’armée, journalistes, etc., le régime a fait des prisonniers dans tous les corps sur la base souvent de montages grossiers et la complicité active d’une justice acquise entièrement à sa cause. Pour peu qu’ils vous soupçonnent d’être une menace pour leur régime, ils montent rapidement un dossier contre vous et vous expédient en prison pour une durée plus ou moins longue. Lorsqu’ils sont interpellés sur la question, la parade facile mais qui ne convainc personne consiste à présenter les victimes comme des prisonniers de droit commun. Et la justice sous contrôle fait le sale travail. Combien de temps cette situation d’insécurité judiciaire à laquelle sont exposées tous ceux des Nigériens qui refusent de se soumettre à la pensée unique, au diktat des Tarayyistes, va-t-elle duré ? Nul ne saura le dire ! Pour sûr, le président Bazoum Mohamed qui succède à son mentor Issoufou a promis de consolider et avancer sur les traces de la renaissance ACTE I et II. Tout le monde est unanime que c’est lui, certes, le président de la République mais que ce n’est pas lui qui gère véritablement l’Etat. C’est le gourou Issoufou qui continue encore à assumer cette mission, en imprimant sa touche sur toutes les grandes orientations à prendre dans la conduite des affaires de l’Etat. Tous les cadres politiques de l’opposition qui croupissent aujourd’hui en prison le sont du fait de sa volonté. Ce sont ses propres prisonniers politiques et nous voyons mal dans ces conditions comment le président Bazoum peut décider de les élargir sans son consentement. Il faut même craindre que lui-même ne fasse aussi ses propres prisonniers politiques avec le temps pour consolider son régime par la répression et des emprisonnements.

Tawèye
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