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BUDGET 2023 / Croissance : fragiles espérances…

Publié le mercredi 26 octobre 2022  |  nigerdiaspora.net
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© Autre presse par DR
Assemblée Nationale : Le député Alghabit Atta élu membre de la Haute Cour de Justice
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A la présentation du budget pour l’exercice 2023, quand on écoute le ministre des Finances, avec la hausse de 11.58% annoncée triomphalement pour poursuivre la transformation et le renforcement de la résilience du pays, l’on ne peut que croire à une réelle maitrise qu’aurait la Renaissance de la gestion économique du pays. Les chiffres annoncés péremptoirement et les optimismes débordants mais débridés qui ne tiennent pas trop compte de pondérables peu maitrisables, ne sont, pour les plus avisés du domaine, que du bluff. En vérité, ce n’est que de la poudre aux yeux que de faire croire que l’annonce chiffrée d’une progression d’une année à une autre, de 2022 à 2023, pourrait à elle seule justifier, par la croissance théorique rêvée des chiffres fantaisistes, une croissance réelle, visible dans la vie des Nigériens. Combien de fois, tablant sur une croissance qui serait la meilleure attendue dans la sous-région, la Banque Mondiale, débordant d’optimisme intéressé, faisant les meilleurs pronostics économiques pour le Niger, obligée de flatter un régime proche de Paris pour faire que son soutien et celui de la France, auraient un impact positif sur la qualité de vie, sur les progrès économiques d’un pays qu’on ne cesse pourtant de classer, sans discontinuer, sous Issoufou Mahamadou, dernier de la terre. Ces incohérences vendues aux Nigériens, ne pouvaient pourtant pas tromper quand, dans les vies, quotidiennement, les populations ne font que tirer le diable par la queue, précarisées à dessein, par un socialisme fantôme, qui a sucé le peuple, dévalisé les caisses de l’Etat, ruiné le pays, pour n’en laisser qu’une administration nationale corrompue et paresseuse.
Progrès artificiel…
C’est en jouant sur des chiffres fantaisistes que l’on veut faire croire qu’au Niger l’économie est en train d’engranger de grands progrès, que le pays va mieux, que des perspectives heureuses se présentent à son économie que l’on sait pourtant exsangue. Il n’y avait qu’à voir comment le niveau de vie des Nigériens, pendant les dix dernières années, s’est dégradé au point où, aujourd’hui, dans notre société, les ménages ne sont pas nombreux à pouvoir s’assurer les trois repas journaliers. Combien sont-ils, les Nigériens qui peuvent aujourd’hui s’offrir des vacances avec une famille, ne serait-ce que pour passer une semaine ou deux, dans une capitale voisine de la sous-région ? Combien sont-ils, ceux qui peuvent aujourd’hui s’offrir par mois des places de spectacle pour donner des moments de détente à une famille ?
Il n’y a d’ailleurs qu’à regarder un phénomène qui prend de l’ampleur sans que notre société n’en prennent conscience, et ce jusqu’à ce que cela atteigne le seuil de l’irréparable. Cela fait des années, que la presse occidentale, fait écho de ce qu’elle appelle les SDF qui, manquant de logis et d’accompagnement dans une société où les solidarités ont cessé de fonctionner, grelotant dans les nuis d’hiver, sans manger quand le Restau du coeur ne peut les secourir, meurent dans le silence et l’indifférence d’un pays pourtant riche qui s’en moque si gravement de la misère de certains de ses enfants laissés sur les bords de la route. Ce qu’on voyait ailleurs est bien là, depuis quelques temps, se déroulant sous nos yeux aveugles, peu sensibles à la misère humaine. Quel spectacle, de bon matin s’offre aux passants de la voie express, à partir de rond-point Eglise, jusqu’au grand marché avec ces jeunes, souvent des enfants, qui passent la nuit sur les bords périlleux de la route, faisant de l’asphalte leur lit et leur confort gratuits de nuits passées à la belle étoile. Souvent, ce sont même de grands garçons que l’ont voilà là, encore plongés dans leur sommeil, quand d’autres, dans le confort de leurs étages et de villas douillettes, ne peuvent regarder pour voir la misère qui s’étale là, aux flancs de leurs maisons et de leurs insouciances, grave et pitoyable.
Le Niger, à regarder de près n’est pas l’Eldorado qu’Issoufou s’évertuait à décrire dans ses discours, le dépeignant comme le nouveau Doubaï sahélien qu’envieraient les économies africaines les plus performantes, à savoir le Nigéria, l’Afrique du Sud. Pourtant, depuis qu’Issoufou découvrait le Rwanda, tombant sous le charme du succès unanime reconnu du grand homme d’Etat qui réinventait son pays, il ne rate aucune occasion d’aller à Kigali, regarder ce que le sérieux des hommes, lorsqu’ils le veulent, peut produire. Au même moment, il laissait les hommes voler et piller et la société nigérienne, par un tel laxisme, ne s’est jamais aussi paupérisée que sous son règne. Il ne peut en être autrement quand, la mal-gouvernance que l’on a connue pendant ses dix années, n’a jamais eu cours dans le pays avec les multiples scandales impunis qui se chiffraient, au bas mot, au milliard.
En jouant sur des chiffres qui sont loin de refléter la réalité, notamment quand, dans leur vie quotidienne, les Nigériens ne peuvent rien voir qui change leur vie, vivant dans leur chair, l’éprouvante vie que le socialisme est venu leur imposer, l’on ne peut croire à ces espoirs démesurés. Peut-on faire croire qu’en faisant passer le budget, en 2022 de 2908 milliards de francs CFA à 3245 milliards en 2023, la Renaissance acte III réussit l’exploit de booster l’économie nationale alors qu’il n’en est rien ? Quand, le budget 2023, compte sur un rehaussement de la dette à travers notamment les emprunts obligataires, de loin les plus importants comparés à ceux de 2022, et ce sans doute pour faire face aux contraintes budgétaires qui, immanquablement, devront se poser au cours la prochaine année, l’on peut lire là, la conscience que le gouvernement a lui-même des facteurs contraignants qui risquent de contrarier ses espérances. Quand on peut voir la part du lion accordée à la présidence – plus de cent milliards – sevrant l’Assemblée Nationale, peu lotie dans ce budget, l’on ne peut que douter de la pertinence qui aura guidé l’élaboration de la nouvelle loi de finances.
Cependant, il faut reconnaitre que ce budget, par un autre choix, parait pertinent et cohérent au moins par rapport à une priorité fixée dans le programme de Renaissance acte III. En effet, l’on relève un rehaussement sensible des crédits accordés au secteur de l’Education pour lequel le président de la République accorde un intérêt particulier pour sortir l’école de la crise qu’elle vit depuis des décennies.
Pour le reste, il ne s’agit plus que d’un copier-coller qui ne donne aucune place à l’innovation, à l’inventivité pour se donner un budget-programme autour duquel s’articulent des actions qui peuvent hâter des mutations escomptées dans la société, et à travers différents domaines de la vie économique nationale.
D’ailleurs, peut-on avoir d’efficacité budgétaire quand la mauvaise gestion n’est réprimée ?
On ne peut pas promouvoir la bonne gouvernance quand, les mauvaises pratiques de gestion ne sont pas combattus, pour n’être que répertoriés, sans que jamais, ceux qui y sont cités, à un titre ou à un autre, ne répondent de leurs actes. Le gouvernement aura beau intégrer dans son texte – le budget – les montants qu’il veut, rien ne peut justifier chez lui du réalisme qui les aura fondés pour croire qu’il puisse réellement mobiliser les ressources contenues dans ses prévisions. Pour réussir, il n’y a qu’une chose : promouvoir la bonne gouvernance qu’il ne peut réussir sans aller à la pédagogie de la sanction, pour d’une part promouvoir ceux qui innovent et réussissent des prouesses et punir, avec la rigueur de la loi, ceux qui sont défaillants, médiocres.
Le gouvernement ferait face, ces derniers temps, à de tensions de trésorerie…
Comment croire à des annonces trop optimistes quand déjà, le gouvernement fait face à des difficultés financières ? Quand, on voit comment, la présence policières sur les artères de la capitale est renforcée pour traquées des usagers, infligeant sans pitié des contraventions, l’on ne peut qu’être sûr qu’avec l’imminence de la fin du mois et la tension de trésorerie que certains prétendent aigue, il ne reste plus au socialisme que cette débrouille pour arracher aux pauvres les moyens d’assurer la survie de l’Etat. Chaque fois que la Renaissance est en difficultés, même quand ce sont ces enfants qui ont mis à terre l’Etat dépouillé de ses ressources, c’est aux pauvres qu’elle demande de rembourser pour protéger les fortunes illégales de ses enfants.
Mais il à craindre pire…
Les études du Fonds Monétaire International, ne peuvent, dans un tel pays, qu’inquiéter davantage. En effet, le rapport du Fonds Monétaire International, FMI, pour l’Afrique est très pessimiste. Et le Niger qui évolue dans le chaos de la guerre au Sahel, ne peut que redouter dans un tel contexte encore difficile le pire. Dans un article qu’on peut lire sur le site de rfi « Les perspectives économiques préoccupantes du FMI pour l’Afrique », l’on apprend que « Dans une note publiée ce vendredi 14 octobre, le Fonds monétaire international (FMI) partage des perspectives peu encourageantes pour l’Afrique. Le FMI note un ralentissement de la croissance passée de 4,7% en 2021 à 3,6% cette année et les autres indicateurs relevés par l’institution sont également jugés préoccupants ». Le rapport relève, pour mieux comprendre l’ampleur, que « plus d’un tiers des pays africains enregistrent une inflation à deux chiffres et les populations voient leur pouvoir d’achat s’éroder ». N’est-ce pas d’ailleurs le cas du Niger aujourd’hui où, tous les jours, les prix, sur les marchés, ne font que monter en flèche. Or, cette situation ne peut que présager, lorsque le gouvernement ne peut faire face à la crise avec les réponses appropriées, des conflits sociaux qui pourraient générer une instabilité dans les pays. C’est pourquoi, prévient le FMI sur « Un contexte économique favorable aux tensions sociales, affirmant que l’on entre dans ʺune nouvelle période d’instabilité avec des risques de dégradationʺ » de plus en plus probables. Et ainsi qu’on le vit au Niger, notre le Fonds Monétaire International, « Avec 123 millions de personnes déjà en situation d’insécurité alimentaire aiguë, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie mettent davantage en péril de nombreuses vies ».
Et comme nous le disions plus haut, la seule façon de conjurer le désastre que l’on craint pour les pays africains du fait de ces facteurs conjugués, est de gouverner dans le respect des normes. C’est pourquoi, relève Rfi, le « Deuxième point mis en exergue par l’institution internationale [est] la consolidation des finances publiques dans un contexte de durcissement des conditions de financement. Il conseille de ce fait aux États d’accroître les recettes, de prioriser les dépenses et de gérer la dette avec soin. Cela passera notamment par la restructuration de la dette de certains pays […] ».
Comme quoi, il ne suffit pas que de poser des chiffres dans un texte pour croire que ce faisant, l’on réussit à avoir une bonne maitrise de son budget. La maitrise des éléments perturbateurs, souvent imprévisibles, qui impliquent des réactions, une improvisation « calée », seule, peut permettre de conduire de manière responsable une économie pour en déterminer tous les ressorts…
ISAK


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