Un homme d’affaire américain a évoqué la situation du continent africain en ce qui concerne les relations avec les puissances occidentales, en ce moment de crise dans le monde. Selon Kyle Szostak, intervenant dans un entretien avec l’agence de presse TASS, un certain nombre de pays africains ont dû réduire la taille de leurs cultures de près de 40% en raison de l’imposition des sanctions occidentales anti-russes à la suite du conflit en Ukraine.
« Le conflit en Ukraine, et les sanctions occidentales anti-russes qui en découlent, ont, sans exagération, porté un coup fatal à la sécurité alimentaire et à la disponibilité des engrais sur le continent africain », a affirmé Kyle Szostak, directeur de la société d’investissement américaine Navigator Principal Investors.
Selon lui, plusieurs pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Zimbabwe, le Malawi, le Congo et la République démocratique du Congo, ont dû réduire la taille des cultures agricoles de 20 à 40% », parce qu’ils achetaient la plus grande partie de leurs engrais à la Russie. Une situation qui a poussé bon nombre de pays africains au bord « de l’effondrement de leur agriculture, ou se sont déjà effondrés » car la Russie est le premier exportateur mondial d’engrais.
« L’Afrique est, en fait, devenue l’otage de l’Union européenne, qui s’oppose à l’augmentation de la production locale d’engrais sur le continent, sous prétexte qu’elle ne respecte pas le pacte vert pour l’Europe », a indiqué l’homme d’affaire américain.
Cependant, dans le même temps, estime l’investisseur, les producteurs européens ont augmenté les prix des produits agricoles. « Pour un certain nombre de produits alimentaires essentiels pour les Africains (huiles végétales et huiles comestibles), l’augmentation des prix peut atteindre 400% », indique M. Szostak.
« L’impossibilité d’un approvisionnement stable et prévisible en provenance de Russie, en raison des sanctions imposées aux assureurs et aux transporteurs de marchandises, est ressentie quotidiennement par les populations les plus pauvres d’Afrique. Il est clair que ces sanctions doivent être levées pour des raisons humanitaires, sinon le continent sera confronté à une famine massive », a résumé Kyle Szostak.