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Paroles de Renaissance III : Bazoum, les actes se font attendre…

Publié le dimanche 6 novembre 2022  |  nigerdiaspora.net
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© Autre presse par DR
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Voici plus d’une année que les Nigériens attendent de voir du concret par rapport à ce que promettait le candidat Bazoum une fois qu’il sera élu à la tête de l’Etat du Niger. Plus d’une année après, espérant le meilleur qui ne vient pas, les Nigériens doivent se contenter de ce qu’ils ont eu de l’homme jusqu’ici : des discours et des promesses. Au pouvoir, les discours ne sont plus d’une grande utilité. Ce que le peuple attend, ce sont des actes. Au lieu de parler, il faut agir. C’est la seule façon de faire bouger les lignes. Mais ça coince, ça stagne. La Renaissance acte III joue le surplace, plombée dans une inertie depuis qu’elle est prise dans l’engrenage de ses contradictions et des forces contradictoires qui la traversent, son action se trouve contrariée par le manque de cohérence au sein d’une mouvance hétéroclite, tant dans son alliance qu’au sein même du parti présidentiel aujourd’hui grignoté par des visions divergentes, presque irréconciliables aussi bien par rapport au socialisme qu’il faut incarner que par rapport à la conception que les uns et les autres peuvent avoir de la gestion de l’Etat. C’est peutêtre trop dire que de prétendre que sur tout, rien ne bouge, rien ne change.

Dialogue politique

Il faut reconnaitre, malgré des velléités d’inimitié survivante qui couvent encore dans certains milieux, notamment sur l’échiquier politique et au niveau de la société civile, qu’il y a quelques baisses de tensions, comme qui dirait, un certain vent de décrispation dans le pays qui pourrait n’être qu’une stratégie de la part de Bazoum Mohamed d’amadouer ses adversaires dont il connait la hargne et l’irrésistible combativité. Mais, pour les analystes les plus avertis, la situation actuelle pourrait n’être que trompeuse en ce qu’elle pourrait juste être une ruse de la part des socialistes pour endormir les forces qui pourraient les contrarier pour les empêcher de gouverner plus sereinement, sans grande contestation. Quand on voit le rythme des pas sur lesquels avance le CNDP dans ses travaux, l’on ne peut que douter d’une volonté réelle d’apaiser et d’aller à une réconciliation de Nigériens que tout a divisés depuis 11 ans de socialisme. On voit d’ailleurs que même là, il y a les irréductibles, les plus radicaux qui ne mordent pas à ce hameçon de la Renaissance III, doutant fort de ce que la Renaissance soit disposée réellement à décanter le climat politique dans le pays.

Au plan des relations avec la société civile, la situation n’est guère plus reluisante. Il est vrai que dès son entrée en fonction, le président élu, initiait des rencontres qui l’ont conduit à prendre langue, face à face, avec les acteurs de la société civile nigérienne qui était en d’autres temps qualifiée de « putschiste » et avec laquelle, il n’avait pas eu des relations faciles. On se rappelle que sortant de la conclave, les leaders de la société civile étaient rassurés, nourrissant des espoirs d’une ère nouvelle qui souffle sur le pays depuis que l’homme qu’ils avaient cru être si fermé, changeant au pouvoir, imprimait un style nouveau de gouvernance fait d’élégance politique et de fair-play pour laisser à chacun, dans l’espace démocratie, le droit d’occuper et d’animer le champs qui leur est dédié.

Comme on le voit, même avec des signes que l’on peut lire à ce niveau comme des signes de détente politique, force est de reconnaitre que la situation reste fragile et même volatile, quand, par toute étincelle, la situation pourrait déraper. Les signes sont d’ailleurs venus avec le débat autour du bilan de l’intervention aérienne de l’armée sur le site clandestin d’orpaillage de Tamou où l’on annonçait officiellement quelques sept (7) morts. Quand on voit le ton sur lequel, la MRN, presque dépitée par ce que demandait l’opposition pour apporter plus de lumière qui apaise des tensions sur l’appréciation de ce qu’il est convenu d’appeler le « drame de Tamou », l’on ne peut qu’avoir peur pour ce pays et ses blessures profondes qui risquent de le rattraper un jour ou l’autre du fait d’intolérances qui viennent cristalliser les positions dans le pays, rendant difficile toute rencontre avec l’autre, toute paix, et toute réconciliation avec ce dernier. Jamais les Nigériens n’ont été aussi compartimentés, stratifiés et ce depuis que le socialisme érigeait des murs hauts qui les séparaient et des barrières qui les faisaient craindre l’un de l’autre. Mais ce n’est pas que là que les choses semblent ne pas avancer. Il se trouve que même sur le plan d’une des grandes annonces du nouveau Président que l’on peut prendre sur ses mots à l’occasion de son discours d’investiture, les choses piétinent. Gravement.

Justice et lutte contre l’impunité

La lutte contre l’impunité, un des grands échecs d’Issoufou qui a brillé pendant dix ans par ses laxismes face à la mise à sac des deniers publics et l’enrichissement illicite et ostentatoire des siens, continuité oblige, est en train de devenir, pour Bazoum Mohamed, au fil des mois, l’autre échec dont il ne peut se défaire parce qu’il se trouve obligé de gouverner sous le contrôle et les injonctions de son prédécesseur, ainsi que le lui reprochent ses détracteurs. Les Nigériens gardent en mémoire le beau discours de Mohamed Bazoum, un speech qui sort du lot de ce à quoi Issoufou Mahamadou avait habitué les Nigériens, pour aborder les vraies attentes des Nigériens dont la plus importante : leur désir de justice. Ce discours avait donné à beaucoup à espérer, à croire enfin, que les Nigériens, sur l’essentiel, pouvaient être capables de construire le consensus minimal qui puisse les amener à faire avancer la démocratie sur un de ses grands piliers, à savoir la justice. Tous les Nigériens, sauf ceux qui pouvaient avoir à se reprocher quelques fautes dans leurs gestions et dans l’accomplissement de leurs responsabilités, avaient applaudi cette parole assez audacieuse par laquelle, le Philosophe annonçait que, désormais, plus personne ne sera d’aucun secours pour un autre, et que chacun devra s’assumer pour répondre seul de sa gestion, son parti, son ethnie, sa région, ses amitiés politiques, ne pouvant rien pour l’en soustraire. Mais depuis plus d’un ans que les Nigériens attendent, ils ne voient rien de ce qu’il leur promettait, n’ayant que peu touché au dispositif judiciaire que son prédécesseur mettait en place pour ne lui laisser aucune marge de manoeuvre pour choisir tant pour la justice que pour la sécurité, les hommes auxquels, lui, pourrait faire confiance, ces derniers pouvant ne pas être forcément ceux que pouvait aimer Issoufou.

Quand plus rien ne se dit autour de dossiers emblématiques connus des Nigériens et qui ont enrichi bien d’hommes et de femmes du sérail d’Issoufou, l’on ne peut que désespérer de ce côté-là aussi quand aucun signal fort ne peut être donné à ce niveau. Lorsqu’aucun cadre connu du PNDS – et ils sont ceux qui ont le plus volé et spolié l’Etat – ne peut être inquiété jusqu’à ce jour, c’est que Bazoum Mohamed, traduit là son impuissance à donner une suite judiciaire à des dossiers sur lesquels l’impartialité que lui commande son rôle de « Président de tous les Nigériens » lui impose dans ses fonctions actuelles. Il est vrai que pour tromper l’opinion, au tout début du mandat, spectaculairement, un cobaye fut sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité avec cet Ibou Karadjé qui devrait payer pour tous, brandi comme un trophée de la Renaissance Acte III dans son combat pour faire justice dans le pays. Quand on imagine toute la machine qui se cache derrière les actes que posait Ibou Karadjé qui agissait à la présidence sous les pieds d’Issoufou qui ne devrait rien soupçonner de ce que fait son chef service des transport et de son train de vie que tout le monde sait à Niamey car fait d’ostentation et de prodigalités inconsidérées de la part d’un « enfant gâté » qui n’était pourtant qu’un salarié de la présidence devenu un playboy aux fantaisies démesurées. Puis, sous Bazoum même, que n’avait-on appris au niveau de la SONIDEP, avec souvent des bureaux vandalisés pour y soustraire des documents compromettants et ce, sans qu’à cette date, l’on entende quelques agents ou responsables qui soient inquiétés pour un tel acte qui frise le gangstérisme. En vérité, et tous les Nigériens ont fini par le comprendre, Mohamed Bazoum, n’a pas les moyens de sa politique quand sa seule volonté ne peut plus compter pour faire bouger les lignes. Et l’inertie se lit aussi ailleurs.

Investissements et infrastructures

Bazoum, dans sa campagne électorale, avait beaucoup promis aux Nigériens. Il n’avait pas le choix, car face à la rude adversité de la campagne, il lui fallait faire monter les enchères pour promettre aux Nigériens l’Eldorado, les nourrissant de chimères pour « leur prendre le coeur ». Et il a misé gros : le jeu en vaut la chandelle, dira-ton. Sauf qu’il doit savoir que s’il doit ambitionner un second mandat, des promesses ne compteront plus pour faire la différence avec de nouveaux adversaires, lui ayant l’avantage ou la malchance, d’avoir passé à la table pour être apprécié à l’oeuvre. Il doit alors plus faire valoir un bilan pour justifier qu’il soit bon pour espérer rempiler. Que n’avait-il pas promis aux populations d’Agadez, de Dosso, de Tillabéri, de Niamey ? Où sont les routes promises aux populations ? Croit-il encore disposer de beaucoup de temps pour réaliser pour tant de régions, des infrastructures d’envergure pour changer la vie des populations ? Tient-il compte de l’ennemi-temps qui ne peut plus être un allié pour lui ?

Les populations n’ont donc rien oublié des promesses qu’il leur faisait. En plus d’un programme défendu pendant la campagne, il y a ces promesses isolées faites à des populations qu’il rencontrait lors de sa campagne électorale.

Les Nigériens regardent et jugent, en silence.

Mairiga
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