Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Lutte contre le travail des enfants au Niger : Les acteurs appellent à une synergie d’actions

Publié le jeudi 10 novembre 2022  |  Le Sahel
Le
© Autre presse par DR
Le travail des enfants en Afrique
Comment


Le travail des enfants est toute activité qui porte atteinte à leur intégrité physique et mentale. Au Niger, ils sont nombreux les jeunes de bas âge qui exercent des activités outrepassant leur capacité. Ainsi pour remédier à ce phénomène, les pouvoirs publics et plusieurs associations locales et internationales mènent des actions de protection des enfants. C’est le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant et de l’ONG École Parrainage et Action Développement de Base (EPAD-Niger).
Cette association mène des activités de sensibilisation, d’accompagnement, de formation et de l’éducation dans le cadre de la protection des enfants. «Nous nous assurons que dès que l’enfant est né, il est déclaré à la naissance parce que le premier droit de l’enfant, c’est d’abord l’identité. Nous sensibilisons les parents pour qu’ils comprennent que l’enfant a des droits notamment le droit à la santé, à l’éducation etc. Nous accompagnons les enfants eux mêmes dans le cadre de la participation effective pour qu’ils connaissent leurs droits et qu’il ait ce qu’on appelle la notion de père éducation.», a confié le coordonnateur national de l’ONG EPAD Niger, M. Sidikou Moussa.
L’ONG EPAD Niger contribue aussi, aux côtés de l’Etat, à la formation professionnelle avec le soutien du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA). «Nous accompagnons également les enfants qui sortent du système scolaire ou qui n’ont eu la chance d’aller à l’école dans la formation professionnelle pour qu’ils aient des acquisitions de compétences qui leur permettent d’être aussi actifs dans la société», a dit M. Sidikou avant d’ajouter que l’ONG EPAD Niger a mis en place des comités de protection de l’enfant au niveau des tribus, des villages, des communes, des départements et des régions. Avec la démographie galopante au Niger, il est impossible pour l’État d’avoir des acteurs dans chaque commune. «C’est pourquoi, nous responsabilisons les communautés pour qu’elles comprennent les perceptions de ces communautés et qu’elles mettent des mécanismes communautaires de protection des enfants», a-t-il expliqué.
Selon M. Sidikou Moussa, l’ONG EPAD Niger dispose actuellement d’un centre de transit et d’accueil à travers lequel il y a des travailleurs sociaux qui font l’écoute, l’accompagnement physico-social et la recherche de famille. «Il nous arrive aussi de prendre en charge des enfants provenant de Côte d’ivoire, de la Gambie, du Cameroun, qui se retrouvent au Niger en situation difficile», a indiqué le coordonnateur de l’ONG EPAD.
Appui du ministère dans la protection des enfants
Selon M. Daouda Sani de la direction de la protection des enfants, l’exploitation économique des enfants est condamnable car l’enfant exploité ne bénéficie pas d’une éducation, d’un développement et il est soumis à tous les risques de la rue. Il peut apprendre à voler, à consommer de la drogue. C’est pourquoi, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant met en œuvre une politique de protection de l’enfant avec le document cadre de protection de l’enfant. Pour que la protection des enfants soit à tous les niveaux, «nous avons des services de protection de l’enfant qui mènent toute une batterie d’activités de sensibilisation, de détection active. Ils visitent les lieux dangereux pour les enfants comme les gares ou les endroits où on fait travailler les enfants. Quand on détecte un enfant qui est en danger dans la rue, on rentre en contact avec lui jusqu’à l’élaboration d’un projet de vie à travers un appui socioéconomique», a-t-il relevé.
En plus, M. Daouda Sani souligne que le Ministère a aussi développé une nouvelle approche communautaire de protection de l’enfant. «Dans cette approche, nous formons les communautés à créer les conditions de la protection de leurs propres enfants c’est-à-dire que les membres de ces communautés deviennent des acteurs de la protection de leurs propres enfants», a-t-il indiqué.
Toutes les actions menées par ces structures cadrent parfaitement avec le document-cadre de protection de l’enfant. En effet, le Document précise que malgré les efforts fournis par l’État et ses partenaires pour assurer la protection des enfants, les enfants nigériens restent encore exposés à diverses formes de violences, d’abus et d’exploitation. De ce fait, le besoin d’une action publique concertée en matière de protection de l’enfant se fait sentir davantage. C’est dans ce sens que le Gouvernement a pris l’initiative d’élaborer avec ses partenaires ce document-cadre d’orientation générale pour renforcer le droit de l’enfant. Ce document a vocation de servir de politique gouvernementale dans ce domaine et s’adresse à tous les intervenants actuels et potentiels. Il fournit de façon détaillée les stratégies et les orientations opérationnelles pour la mise en place d’actions de prévention et de prise en charge à travers le renforcement du système national de protection de l’enfant.
Malgré la protection fournie par les familles, la société et l’État, les enfants continuent à subir diverses formes d’abus, de violence et d’exploitation. Cette réalité est confirmée par des études et fait l’objet de consensus parmi les professionnels de l’action sociale, de la justice, de la santé et de l’éducation, tout comme parmi les enfants et jeunes eux-mêmes. La violence contre l’enfant se présente sous des formes multiples : négligences graves, agressions physiques, abus sexuels, pratiques dommageables liées à la tradition, violences morales, tout comme diverses formes de travaux pénibles et d’exploitation. La violence se manifeste dans la famille, le milieu scolaire, la communauté, les lieux de travail, la rue, au grand jour ou de manière dissimulée. Les diverses formes de violences, abus et exploitation touchent différemment les filles et les garçons, en particulier à partir de l’âge de la puberté.
Les fillettes sont ainsi victimes de diverses formes de discrimination, de pratiques traditionnelles néfastes, etc. Les causes de ces phénomènes sont multiples. Les causes profondes d’ordre structurel demeurent liées au contexte socioculturel, économique et politico-institutionnel du pays. Toute forme d’abus, violence et exploitation de l’enfant représente une atteinte grave aux droits fondamentaux de tout être humain et une violation du droit de l’enfant à la vie et au développement, incompatibles avec l’État de droit. Toutes les violences compromettent l’avenir de l’enfant. Elles provoquent souffrances, dommages physiques (retards de croissance, handicap physique, fistule), dommages psychologiques (perturbations, traumatisme). Elles contribuent à la déperdition scolaire et sont souvent à la source des comportements à risque de la part de l’enfant (agressivité, fugue, délinquance, prostitution, alcoolisme, drogue). Toute violation provoque la perte de capital humain et engendre des coûts élevés pour la société toute entière. La violence à l’égard de l’enfant en vient ainsi à représenter à terme une menace pour le développement.
Les interventions menées pour contrecarrer ces phénomènes demeurent, à ce jour, insuffisantes et il y a urgence de mettre en place une action publique globale et concertée dans ce domaine. Le Document-cadre sur la protection de l’enfant vise justement à fournir le cadre de référence global pour que les différents secteurs qui interviennent dans la protection de l’enfant, développent davantage les actions de prévention et de réponse. L’enjeu fondamental est celui de renforcer l’État de droit pour les enfants, réaliser leur droit à la protection et protéger le capital humain au service du développement du pays.
Certains jeunes exercent des activités malgré eux…
Djibo Boubacar, âgé de 12 ans, vend des sachets d’eau de ‘’pear water’’ aux alentours des feux optiques ddu rond point Maurice Delens. Malgré les risques qu’ils encourent, le jeune Djibo se faufile entre les voitures pour vendre ces produits.Il dit exercer cette activité pour le compte d’une dame moyennant un salaire mensuelde 15.000F le mois. «L’argent que je perçois chaque mois, je l’amène à ma maman qui, au besoin, m’achète de nouveaux vêtements», a-t-il affirmé.
Moussa un autre jeune de 15 ans rencontré augrand marché conduit un vieux pour se livrer à la mendicité. Il dit être contraint par son père pour guider ce vieux qui se trouve être son propre tonton. Avec lui, il sillonne les marchés, les rues et les mosquées. Les difficultés rencontrées par le jeune Moussa sont multiformes. D’abord il confie qu’il n’aime pas vraiment ce métier. «Et c’est à cause de mon père qui m’oblige toujours à accompagner ce vieux pour mendier. Chaque jour avec ce vieux, c’est la bagarre entre nous. Des fois, je peux passer toute une journée sans manger et à la fin de journée, il ne me donne rien du tout et c’est toujours à mon père qu’il rend compte», a-t-il déclaré.


Yacine Hassane
Commentaires