Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Rapport 2021 de la CNDH sur les droits humains au Niger : 890 civils et militaires tués du fait de terrorisme dans le pays au cours de l’année 2021

Publié le jeudi 22 decembre 2022  |  Agence Nigerienne de Presse
Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée Nationale : Le député Alghabit Atta élu membre de la Haute Cour de Justice
Comment


Au Niger, Il ressort du rapport de la commission nationale des droits humains (CNDH) présenté, ce jeudi 22 décembre 2022 devant l’Assemblée Nationale, que ce sont 890 civils et militaires qui ont été tués au cours de l’année 2021 du fait de terrorisme dans le pays.

Le rapport 2021 relève que ce sont au total 890 personnes civiles et militaires qui ont perdu la vie au Niger suite aux attaques terroristes courant l’année 2021.

C’est ainsi que dans la région de Diffa 17 militaires ont trouvé la mort suite aux attaques de la secte Boko Haram ; à Maradi, il a été déploré 31 pertes en vies humaines à travers 81 attaques perpétrées dans la partie sud de la Région ; à Tillabéri, les attaques simultanées de Tchiomabangou et Zaroumdarey ont fait plus de 100 morts parmi les populations civiles et celle de Darey dey ayant fait 64 morts.

Dans la région de Tahoua, l’attaque de Tillia du 21 mars 2021 a fait 141 morts auxquels s’ajoutent les 16 victimes de l’embuscade tendue le 1er mai 2021 aux éléments de la Garde Nationale et de la Gendarmerie Nationale.

En ce qui concerne les droits à l’intégrité physique et morale, le rapport relève aussi des cas de viols, d’enlèvements de personnes avec demande de rançons, de menaces diverses, de destruction et pillages de biens, de vols aggravés, d’incendie d’habitations et de locaux administratifs et à usage collectif dans les régions impactées par l’insécurité.

A titre illustratif, il a été enregistré au cours de l’année 2021, 311 cas d’enlèvements qui ont concerné 754 victimes civiles et 136 victimes parmi les forces de défense et de sécurité.

Le secteur de l’éducation également n’a pas été épargné avec la fermeture ou l’incendie de nombreuses écoles. Selon les statistiques fournies par les Ministères en charge de l’éducation, ce sont au total 855 écoles primaires qui sont fermées en 2021 avec un effectif total de 65.552 élèves dont 34.020 filles ; au niveau du secondaire, ce sont 33 établissements qui sont fermés en 2021 avec un effectif de 5.280 élèves dont 2310 filles.

Le droit à la santé a aussi été impacté, en raison de l’inaccessibilité aux centres de santé par les citoyens pour ceux qui ne sont pas pillés ou détruits par les terroristes (76 CSI sont fermés à la date du 30 novembre 2021 selon les sources d’OCHA publiées dans son rapport intitulé « aperçu sur la situation sanitaire au Niger en novembre- décembre 2021).

Le droit à la liberté d’aller et venir également touché à cause des nombreuses attaques sur les routes qui sont souvent minées donc rendues impraticables et le droit au travail à cause du déplacement des populations obligés d’abandonner champs, marchés et bétail, et points d’eau.

Il faut noter aussi qu’au cours de l’année 2021, les mesures prises par les pouvoirs publics pour faire face à la pandémie de la COVID-19 et l’insécurité grandissante ont également impacté la jouissance par les citoyens d’un certain nombre de droits humains fondamentaux notamment : les droits civils et politiques avec les interdictions systématiques de manifester (plus de 11 arrêtés d’interdiction de manifester ont été pris en 2021 par les autorités municipales) avec des interpellations, voire des arrestations de journalistes, acteurs de la société civile, syndicalistes, des responsables politiques consécutivement à la crise post-électorale de 2021 suivies de poursuites judiciaires.

Le même phénomène a également concerné des acteurs de la société civile ainsi que de citoyens soupçonnés d’appartenir aux groupes terroristes ou de pactiser avec eux.

La Commission Nationale des Droits Humains fait également dans son présent rapport une évaluation de la mise en œuvre des recommandations formulées dans son rapport précédent.

Il s’agit pour la période 2019-2020 de quatorze (14) recommandations relatives au droit à la vie, aux atteintes à l’intégrité physique et à la dignité humaine, aux droits des personnes privées de liberté, à la protection des défenseurs des droits humains, au droit à la propriété, à l’amélioration du système éducatif dans les zones affectées par les conflits, à la sécurisation des espaces pastoraux, à la promotion de l’emploi rural et urbain, aux droits de l’enfant, de la femme, des personnes handicapées, des personnes âgées, des migrants et à la lutte contre les pratiques esclavagistes.

La CNDH relève, à cet effet, un faible taux de mise en œuvre de ces recommandations et note avec satisfaction les efforts grandissants que déploient l’Etat et les partenaires techniques et financiers en vue de réduire la violation des droits humains au Niger.

Selon toujours ce rapport, pour combattre l’insécurité qui est la source principale de la violation de ces droits dans au Niger, le Gouvernement continue de doter les forces de défense et de sécurité d’importants moyens en ressources humaines, matérielles et financières.

Des mesures ont également été prises pour garantir l’accès à l’école d’une manière générale avec la création de centres de regroupement au profit des enfants déplacés des zones affectées par l’insécurité notamment dans les régions de Diffa, Tahoua, Maradi et Tillabéri.

Au terme de ce rapport, la CNDH recommande un élargissement de l’espace civique rétrécis par des interdictions systématiques de manifester à travers l’adoption d’une nouvelle loi plus protectrice des libertés publiques ; l’effectivité du droit à l’éducation, l’accès à la santé des populations en général et particulièrement celles vivant dans les zones d’insécurité qui ont de multiples difficultés à accéder aux centres de santé et aux points d’eau.

Elle demande également pour une prise en charge humanitaire des personnes déplacées internes et des personnes retournées dont les sites d’hébergement ont besoin de plus de sécurité ; une mise en œuvre des activités agro-sylvo-pastorales en raison des menaces terroristes pesant sur les agriculteurs et éleveurs, des enlèvements fréquents du bétail et du rétrécissement des champs de culture et des aires de pâturages, une amélioration de la chaîne pénale en raison du surpeuplement des établissements pénitentiaires, des retards injustifiés accusés dans le traitement des dossiers judiciaires, le respect du droit des migrants en raison des conditions inhumaines dans lesquelles certains migrants sont expulsés de certains pays voisins du Niger.

La CNDH demande, enfin, une poursuite de la lutte contre les pratiques esclavagistes qui continuent de survivre dans certains endroits du pays et le respect des droits des personnes handicapées qui ne jouissent pas encore pleinement des droits qui leur sont reconnus par les instruments juridiques nationaux et internationaux.

ADA/AS/ANP 0184 décembre 2022
Commentaires