Noël est la célébration de la naissance du Christ. Les chrétiens nigériens, unis à leurs évêques et leurs pasteurs ont célébré la messe de l’avènement du Messie à travers des chants d’allégresse. Mais si la joie de la venue du Christ est perceptible à travers les témoignages, celle-ci est troublée par le contexte international marqué par des crises.
Au Vatican, le Pape François a célébré, le samedi 24 décembre, la messe de la nuit de Noël à la basilique Saint-Pierre, une messe au cours de laquelle, le Souverain Pontife réaffirme que Noël est l’occasion pour chaque chrétien de «revenir à l’essentiel de sa vie» en commençant toujours par «se souvenir du bien».
Lors de ses vœux à la Curie, le Pape a évoqué aussi la paix en parlant de la guerre en Ukraine, «martyrisée». «La guerre et la violence sont toujours un échec. La religion ne doit pas se prêter à alimenter les conflits», a-t-il déclaré. «Là où règnent la mort, la division, le conflit, la souffrance des innocents, nous ne pouvons que reconnaître Jésus crucifié. Construire la paix, c’est un processus qui commence dans le cœur de chacun de nous», explique le Pape François.
Le thème de la paix a aussi été développé par l’Archevêque de Niamey, Mgr Laurent Lompo qui a souligné, Noël 2022 à nouveau fêté dans un climat détérioré par l’insécurité généralisée dans notre sous-région. «Plusieurs de nos paroisses restent fermées. Nous pensons aux communautés chrétiennes qui célèbrent cette fête dans la discrétion où qui sont privées d’Eucharistie à cause de l’insécurité. Nous pensons aux milliers de personnes déplacées qui vivent sous la peur ; qui dorment sous des paillottes en cette période de vent et de froid ; ces personnes qui vivent du strict minimum et souvent moins de deux repas par jour ; à ces milliers de déplacés des villages vers les villes, dans l’incertitude totale d’un retour au bercail ; à ces milliers d’enfants qui ne peuvent plus bénéficier de l’éducation qui est un droit pour tous, à cause des écoles fermées ; à ces milliers de personnes privées de soins médicaux à cause de cette insécurité grandissante ; à ces marchés fermés, affaiblissant l’économie des petites gens ; à ces milliers de jeunes ruraux dépourvus de toute possibilité d’organisation pour préparer leur avenir» a souligné l’Archevêque de Niamey.
Mais au-delà de l’angoisse du présent, Noël est aussi une fête d’espoir. «Le message du prophète Isaïe comme celui de l’ange aux bergers dans l’Evangile, vient redonner force et courage à l’humanité. Dieu parmi nous, appelé Emmanuel, vient nous apporter la vraie lumière, celle qui est capable de repousser le mal qui rôde autour de nous», a dit Mgr Laurent Lompo. «Dieu vient parmi nous pour nous apporter la paix. Mais sachons que la paix, n’est jamais définitivement acquise. Nous devons la construire chaque jour à travers notre comportement en famille, dans nos lieux de travail et dans la société en général», a-t-il souligné. «Si nous voulons la paix, a-t-il soutenu, ne fermons pas les yeux devant les injustices criardes qui se creusent entre les riches et les pauvres, la corruption qui gangrène très souvent les institutions même internationales ; le pillage et le détournement des biens publics ; les violations quotidiennes des droits fondamentaux de la personne humaine ; l’indifférence des nantis face à la misère des populations ; les violences, les attaques et les massacres des vies humaines pourtant sacrées», a-t-il continué.
Selon, l’Archevêque de Niamey ces contre-valeurs qui tendent à devenir des normes dans la vie quotidienne nous éloignent de Dieu d’une part et d’autre part elles occasionnent les guerres entre les peuples. «Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux, de croiser les bras, de garder le silence et de dormir tranquillement si nous voulons transformer le monde. Engageons-nous pour la transformation du monde et prions pour notre pays le Niger. En ce moment d’insécurité généralisée. Que le Prince de la Paix nous accorde la grâce de vivre en paix», a insisté Mgr Laurent Lompo.