Les ministres de la Défense des désormais 4 pays membres du G5 Sahel ont tenu, le 10 janvier 2023 à N’Djamena au Tchad, une session extraordinaire élargie aux Chefs d'Etat-major des armées des pays membres. A l'issue de cette rencontre, les ministres ont réitéré la volonté de leurs pays de continuer à combattre ensemble le terrorisme dans toutes ses formes au sein du G5 Sahel à travers notamment la montée en puissance de la Force conjointe (FC G5 Sahel), le redimensionnement de son commandement et le renforcement des capacités du combat. En ce sens, en plus de la création d'un Etat-major de coordination (EMC) basé à Niamey, 14 nouveaux bataillons seront désormais opérationnels dont 5 au Burkina et 5 autres au Niger. Les ministres ont également renouvelé leur souhait de voir le Mali réintégrer le G5 Sahel dans l'intérêt commun des pays membres.
Le G5 Sahel n'est pas définitivement mort et sa Force conjointe (FC G5 Sahel) est en train de renaitre de ses cendres pour une nouvelle montée en puissance en appui aux armées des pays membres confrontées à l'amplification des attaques terroristes. C'est en substances, les principales décisions de la réunion que vient de tenir à N'Djamena au Tchad, qui assure la présidence en exercice de l'organisation, les Ministres en charge de la Défense nationale des pays du G5 Sahel à savoir le Burkina, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. La réunion à été précédée par la rencontre du comité de défense et de sécurité du G5 Sahel, a permis l'élaboration et la validation d'un nouveau concept stratégique de la Force Conjointe (FC G5 Sahel), qui vise à adapter les différentes actions de la Force au contexte actuel.
Selon le communiqué publié à l'issue de la rencontre, qui intervient quelques mois après celle de Niamey, les ministres ont réitéré leur volonté de continuer à combattre ensemble le terrorisme dans toutes ses formes au sein du G5 Sahel. Ceci, "à travers la montée en puissance de la Force, le redimensionnement de son commandement et le renforcement des capacités du combat". Par ailleurs, les ministres ont renouvelé "leur souhait de voir le Mali, pays frère, réintégrer le G5 Sahel dans l'intérêt commun des pays membres". La réunion a également décidé de l'intensification des plaidoyers auprès de ses partenaires et organisations internationales pour accompagner la nouvelle montée en puissance de la Force Conjointe ainsi que le renouvellement de son mandat.
Un Etat-major de coordination (EMC) à Niamey et 14 bataillons bientôt en action
Les ministres de la défense et les chefs d’Etat-major des armées des quatre pays membres du G5 Sahel veulent ainsi mutualiser leurs efforts afin de lutter contre les attaques des groupes armés terroristes qui sévissent dans le Sahel, dans un nouvel contexte marqué par la fin de l’opération française Barkhane et le retrait du Mali de toutes les instances de l’organisation. Lors de la réunion, le ministres ont appelé les pays membres de l’organisation à s’acquitter de leurs contributions afin de permettre le fonctionnement normal et régulier des structures de la force conjointe du G5 Sahel. Les ministres de la Défense du G5 Sahel ont aussi recommandé "un soutien actif au Burkina Faso et l’ouverture d’un canal de coopération avec les autres pays et structures de sécurité voisines à l’espace du G5 Sahel". Il s'agit notamment de l'Initiative d'Accra qui regroupent plusieurs pays d'Afrique de l'ouest dont les pays côtiers qui font également et désormais face aux même menaces.
La réunion extraordinaire a été sanctionnée par une série de résolutions dont la mise en place d’un Etat-major de coordination (EMC) chargé d’assurer la coordination et le suivi des opérations bilatérales et multilatérales des pays membres de l’institution. L'Etat-major conjoint aura également pour mission de participer à la planification et à la conduite des opérations, servir d’interface entre le secrétariat exécutif et la FC G5 Sahel, entre autres. Le Commandement de l'Etat-major de coordination aura un effectif de 15 personnes et sera basé à Niamey au Niger, et sera assuré de manière tournante entre les Etats membres par ordre alphabétique des pays.
Face à l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’espace et suite au retrait du Mali et des forces françaises, les ministres ont par ailleurs décidé de l’augmentation du nombre de bataillons de la force conjointe à 14. Ainsi le Burkina Faso comptera désormais cinq (05) bataillons, la Mauritanie deux (02), cinq (05) bataillons pour le Niger et deux (02) autres bataillons pour le Tchad.