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Evaluation de l’action publique : avec l’appui de l’Unicef, la CAPEG renforce les capacités des acteurs sur le devoir de redevabilité

Publié le jeudi 19 janvier 2023  |  actuniger.com
UNICEF
© Autre presse par DR
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Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de l’action publique, la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) avec l’appui de l’UNICEF, organise une série d'ateliers régionaux d’appropriation du dispositif opérationnel d'appréciation de la performance de l’action publique. Après les maires en 2022, la « Cité des Djermakoye » a abrité les 17 et 18 janvier 2023, le premier atelier de renforcement des capacités des secrétaires généraux des gouvernorats, des conseils régionaux et des préfectures ainsi que les directeurs régionaux et départementaux en charge du développement communautaire des régions de Dosso, Niamey et Tillabéry avec comme principal objectif, contribuer à renforcer le mécanisme de redevabilité au niveau régional et local.

"Il faut rendre à César ce qui lui appartient !" a estimé le Coordonnateur de la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG), M. Abdoulaye Garba, pour qui, "la meilleure façon de garantir que l’Etat et les collectivités territoriales sont à l'œuvre pour le bien des populations, c’est d’être capable de traduire les performances de l’Etat avec des données fiables et de qualité". Ce qui, il faudrait le reconnaitre, n'a pas été toujours un acquis au Niger car même si des rapports sur la performance et le bilan des engagements du gouvernement élaborés sur la base des informations agrégées par les départements ministériels sont disponibles, le caractère agrégé des informations contenues dans ces rapports rend difficile leur compréhension par la population au niveau local. Cela entrave alors le dialogue entre les autorités et la population relativement à la mise en œuvre de l’action publique. C'est donc pour pallier à ces insuffisances que le CAPEG a entrepris un processus de mise en place d'un dispositif de suivi de l’action publique depuis les communes, reposant sur des indicateurs simples et faciles à calculer. Ce qui, selon la Cellule, va permettre de disposer d’une base de données dynamique et d’étendre les analyses de performance de l’action publique aux niveaux décentralisé et déconcentré.

C'est dans ce cadre et avec l'appui financier de l'UNICEF, la CAPEG a débuté, à partir du 17 janvier 2023, une série d’ateliers régionaux sur l’appropriation des outils, dont le premier a pris fin ce mercredi 18 janvier à Dosso. La rencontre qui a regroupé des participants venus des régions de Dosso, Niamey et Tillabéri est la suite logique d’un autre atelier organisé sur les mêmes sujets en 2022 par la CAPEG mais qui a ciblé en son temps, l’ensemble des maires du Niger.

Cette fois-ci, c’est les Secrétaires généraux des Ministères de l’Intérieur, du Plan, du Développement Communautaire, Conseillers à la présidence et à la primature, Secrétaires généraux des régions et départements, directeurs départementaux, cadres de l’Institut National de la Statistique (INS), bref, c’est toute la crème de l’administration publique du niveau central, déconcentré et décentralisé que la CAPEG a réunie pour partager le document des politiques publiques dans lequel sont répertoriés 105 indicateurs à renseigner en vue d’une bonne évaluation des réalisations faites par l’Etat au profit des populations.

La cérémonie d'ouverture de l'atelier a été présidée par le gouverneur de la région de Dosso M. Albachir Aboubacar en présence des conseillers spéciaux du président de la république et du premier ministre, des secrétaires généraux du ministère de l’intérieur et de la décentralisation, de celui du plan et de l’aménagement du territoire et du développement communautaire, du coordonnateur du CAPEG et de nombreux invités.

La redevabilité, une valeur fondamentale de la démocratie et de la bonne gouvernance

Dans son allocution d’ouverture, le gouverneur de la région de Dosso M. Albachir Aboubacar a souligné l’importance des documents des politiques publiques dont l’élaboration a pour finalité d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Dans un système démocratique, a rappelé le premier responsable de la région hôte de l’atelier, la redevabilité est une valeur fondamentale puisqu'elle traduit "les capacités des responsables investis de la gestion publique, de rendre compte à leurs mandants des actions et interventions qu’ils réalisent". C’est pourquoi, a poursuivi le gouverneur de Dosso, les autorités accordent une importance de choix au renforcement de la culture de résultats en instituant le mécanisme de suivi de la performance de l’action gouvernementale, ce qui a notamment conduit à la création de la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG). Après s'être appesanti sur les missions de la CAPEG, M. Albachir Aboubacar s'est félicité de son engagement dans la mise en place d’un dispositif de suivi de l’action publique à partir des communes, un dispositif qui repose sur des indicateurs simples et facilement calculables permettant de renforcer les mécanismes de redevabilité déjà existants et de faciliter la production et la remontée des informations. "La mise en place d'un tel dispositif cadre parfaitement avec les engagements du président de la république Mohamed Bazoum dans le programme de renaissance acte III et traduit dans la déclaration de politique générale du premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou", a indiqué le gouverneur de la région de Dosso qui a saisi l'occasion pour inviter les participants à s’approprier les outils et mécanismes permettant d’améliorer le suivi des résultats et la promotion de la redevabilité à partir du niveau local avant de les a exhorté à porter une attention particulière aux différentes communications et de participer activement aux échanges afin que les objectifs assignés à la présente rencontre soient atteints.

Des indicateurs de qualité comme repères pour l'Etat et les collectivités pour atteindre les objectifs de développement

En plantant le décor, le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation M. Saidou Halidou a indiqué que le travail qui est attendu des participants va permettre au gouvernement de se positionner au niveau local, lorsqu’il prendra connaissance, de ce qui est réellement fait sur le terrain par le niveau communal, central, régional par l’Etat et ses partenaires au développement. "L’Etat fait d’énormes réalisations au profit des populations mais par manque d’une bonne documentation, beaucoup de choses ne sont pas prises en compte et cela impacte beaucoup dans le classement du pays en matière d’Indice de Développement Humain (IDH)", a précisé le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur.

Son homologue du Ministère du Plan, à son tour, a abordé la question du Programme de développement économique et social (PDES 2022-2026). Il a rappelé que les 5 et 6décembre derniers, le Niger a organisé et réussit la table ronde de Paris, où le pays est parti chercher 19.000 milliards de F CFA et qu’il a fini par enregistrer des annonces de l’ordre de 40 milliards d’euros, soit plus de 150% du montant recherché. Il a ensuite mis l’accent sur les stratégies à développer dans le cadre de la vulgarisation du PDES parmi lesquelles, figurent : les ateliers qui comporteront des exposés ou présentations, des débats-discussions, des travaux de groupes et restitutions en plénière et la synthèse des recommandations.

Cheville ouvrière du développement à la base, le Ministère du Développement Communautaire et de l’Aménagement du territoire par la voix de son Secrétaire Général, M. Abdou Bacharou Souleymane a mis l’accent sur le maillage territorial de son département ministériel qui est aujourd’hui présent dans huit (8) régions, 63 départements et l’ensemble des 266 communes du Niger. En plus d’une telle représentation, le Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement communautaire élabore les Plans de Développement Régionaux (PDR) et les Plans de Développements Communaux (PDC), la planification, le suivi-évaluation, en un mot, tous les documents qui concourent à la planification, a affirmé M. Abdou Bacharou Souleymane. Le technicien a clos son propos en mettant en évidence la résilience du Niger qui selon lui, le pays fait aujourd’hui l’objet de convoitise des partenaires au développement.

Economie, Sécurité, Justice, Corruption, Gouvernance, Education, Santé, Agriculture, Elevage, Environnement, Assainissement, Hydraulique, Promotion de la Femme, Promotion de l’Enfant et Actions humanitaires constituent les différents secteurs dont les populations vont s’exprimer là-dessus, en déclinant leurs appréciations en termes de satisfaction. Dans une présentation claire, précise et concise, la CAPEG a montré et expliqué aux participants, la liste des 105 indicateurs à renseigner dans les 15 domaines ci-haut énumérés.

Après des échanges francs et sincères, des recommandations et suggestions ont été apportées afin d’enrichir le document, qui constitue désormais le repère pour les entités déconcentrées de l’Etat et même le gouvernement pour mesurer la perception des populations de toutes les actions de développement réalisées à leur égard. A l’issue de l’atelier, un délai de quatorze (14) jours a été accordé à ces entités pour qu’elles renseignent et renvoient le document à la portion centrale. Faisant preuve de leur volonté de s’approprier les outils, les participants des trois (3) régions ont déjà esquissés un canevas de travail dans le but de remettre leurs travaux à la date indiquée. « Dès notre retour, nous allons convoquer une réunion avec les différents acteurs au niveau départemental pour partager avec eux, les connaissances acquises et par la suite, nous allons nous lancer dans le travail », a laissé entendre M. AMMI Katcha, Secrétaire Général du département de Bankilaré.

Les ateliers régionaux d’appropriation des outils se poursuivront et toucheront les participants des régions de Tahoua, Agadez, Diffa Zinder et Maradi.

Ibrahim Moussa
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