De nos jours, trouver un timbre fiscal de 200 francs CFA au niveau des différents points de vente de la capitale, dans les Agences de la Direction Générale des Impôts (DGI), les Commissariats et Hôtels de la place, relève d’une gymnastique épuisante qui ne dit pas son nom. Ces timbres ne sont plus disponibles depuis le mois de décembre 2022 dans les lieux indiqués ci-haut. Cet état de fait est peut-être la cause principale du report de plusieurs concours dont celui de recrutement direct de huit cent trente un agent à la fonction publique pour le compte du ministère des finances qui devait en principe se tenir le 28 janvier prochain.
Au niveau des banques, les juridictions et les commissariats de la ville, les gens se bousculent en longueur des journées, soit, pour des opérations bancaires, soit, pour établir ou légaliser leurs documents. Le mécontentement se lit sur les visages des citoyens en attente de ce précieux outil incontournable pour l’acceptation des dossiers de candidatures. Plus on se réveille, plus les nigériens doutent pour les jours à venir au regard de l’immensité de la rupture. Les spéculations vont bon train pendant que d’autres sourient opportunément.
Contre toute attente, cette pénurie de timbres n’a jamais fait l’objet d’une quelconque communication officielle émanant du Ministère des finances, encore moins de la Direction Générale des Impôts (DGI). Les revendeurs ambulants qui en disposent, ont trouvé l’occasion de tripler le prix dans le but de remplir leurs poches à l’image des pratiques peu orthodoxes de nos commerçants pendant le mois béni de ramadan.
On sait pertinemment que ces timbres sont indispensables dans la constitution des dossiers surtout les jeunes candidats aux différents examens et autres concours programmés. On sait également que ces timbres sont tellement sollicités dans les juridictions, les commissariats ou encore, pendant les opérations bancaires. Bref, de nos jours ils sont au four et au moulin de toute notre vie quotidienne. Mais qu’est ce qui peut expliquer cette rupture aux termes d’une année et au début d’une autre dans un pays composé majoritairement par de jeunes à la recherche d’emplois ?
Nous avons essayé d’en savoir un peu plus avec la direction en charge de la commande des timbres logée au ministère des finances et à la Direction Générale des Impôts mais nos appels téléphoniques sont restés sans suite. « On vous rappelle M. le journaliste », c’est tout ce que nous avons eu comme réponse depuis plus d’une semaine. Quoi qu’il en soit, cette rupture de timbres prouve à suffisance le dysfonctionnement des services concernés. Non seulement, elle fait perdre à l’État d’énormes revenus, mais aussi et surtout, entrainera le rejet systématique de beaucoup de dossiers des candidats aux concours et examens, si toutefois, elle perdure.
Néanmoins, il existe une complicité notoire entre certains agents des finances, secteur confondu et les revendeurs ambulants parmi lesquels, disposant curieusement d’un grand stock de timbres qu’ils revendent à leur convenance dans un pays qui se dit démocratique. On avait pensé que cette pratique était derrière nous, mais hélas. En effet, ils sont nombreux les acteurs de la finance qui injustement rachètent en bloc les timbres dans l’objectif de créer la rupture pour les revendre plutard chers à travers leurs complices (revendeurs) en contrepartie d’un pourcentage que nous ignorons encore. L’acte est tout simplement inhumain et condamnable devant Dieu et les hommes.
D’autres sources concordantes indiquent que le problème réside au niveau du fournisseur débordé et qui n’arrive plus à honorer le délai de livraison. A tort ou à raison, les citoyens nigériens ne devraient pas en manquer d’un jour de timbres au regard de son caractère central dans nos activités quotidiennes. Il y a certes, une défaillance du gouvernement dans cet état de faits. C’est pourquoi, des dispositions utiles et nécessaires, doivent être prises afin de permettre à chaque nigérien d’accéder sans frustration aucune à ces timbres très prisés ce dernier temps. Ensuite, il va falloir prendre des mesures correctives contre ces agents financiers qui occasionnent volontairement la rupture des timbres pour en tirer de gros profits contraire à notre loi fondamentale.
Salifou Hachimou