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Au Niger : La justice est-elle la même pour tout le monde ?

Publié le vendredi 10 fevrier 2023  |  nigerdiaspora.net
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© Autre presse par DR
Symbole de la justice
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Alors que, durant les dix années du pouvoir du président Issoufou Mahamadou, la justice fut abondamment utilisée pour réduire les adversaires et régner en maître absolu, les pires criminels, détourneurs de fonds destinés à la lutte contre le péril terroriste, ne sont point inquiétés. C’est dans une sordide affaire de bébés que Issoufou Mahamadou arrivera à débarquer son allié, celui qui l’a soutenu au deuxième tour des élections de 2011 et qui lui a permis d’être confortablement élu, de la présidence de l’Assemblée nationale. Et cela au mépris de la loi. La levée de son immunité fut une grotesque affaire du bureau de l’Assemblée qui n’a pas un tel pouvoir et piloté par l’ancien premier vice-président de cette institution, Daouda Malan Marthé. Le rappel est nécessaire pour l’histoire. Dans la morbide envie de réduire son bienfaiteur, il parviendra, par une alchimie juridique, à l’envoyer en prison. Alors même que dans cette procédure, le droit est clair et limpide- le civil tient le pénal-, on trouvera des magistrats qui exauceront les désirs du président Issoufou en utilisant un droit qui n’est pas enseigné dans les écoles de magistratures. A l’approche des élections de 2016, tous les lieutenants de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, seront arrêtés, gardés en prison durant tout le processus électoral. En dépit de toutes ces manoeuvres, ces hommes seront élus députés de leur fief. Leur leader bien qu’étant aussi en prison se qualifiera pour le second tour de la présidentielle. Il ne pourra pas évidemment pas faire campagne pour ce deuxième tour. Cela n’a pas empêché la justice, la Cour Constitutionnelle, de valider les élections. Voilà les actes de ceux que l’on voudrait présenter comme des exemples dans le domaine du respect de la démocratie. Elle a été, durant les dix dernières années, malmenée. Raison pour laquelle certains n’ont que le passage de témoin de façon pacifique du pouvoir à vendre. Comme si le président Issoufou a inventé la roue. Ce n’est pas nouveau dans la sous-région. Au Bénin, il y a eu alternance entre Soglo et Kérékou qui a passé le témoin à Yayi Boni. Talon est venu après une alternance.

Un certain mieux semble se faire sentir. Le président Bazoum en a pris la décision. Ces derniers temps des criminels, des détourneurs de deniers publics ont, avec les récentes interpellations à la Douane et aux Impôts, la peur au ventre. Mais au Niger, les habitudes ont la vie dure. Tous les efforts du président de la République risquent d’être vains si les robes noires ne sont pas convaincues de la nécessité de sévir contre la corruption. Il faut qu’elles aillent, dans ces affaires, jusqu’au bout. Que tous ceux qui ont une responsabilité dans ces crimes soient punis chacun proportionnellement à ses fautes. Il faut aussi de la célérité dans la procédure. Il faut faire vite pour que le politique, les avocats, les partisans, les parents ne trouvent le temps de vouloir des arrangements et d’arrondir les angles. Il faut enfin que les magistrats aient le courage d’aller au fond et de dire le droit. Si l’on a été en mesure de déposer Abdoulaye Seydou pour complicité d’incendie sans avoir trouver le coupable, il faut avoir le courage de trouver les complices de Ibou Karadjé. Il est présumé coupable et il a des patrons. Il est incompréhensible qu’un agent subalterne de la plus prestigieuse des institutions, la Présidence de la République, puisse faire de tels dégâts, sur un temps relativement long, sans que sa hiérarchie ne mettent un holà. Si ses chefs hiérarchiques ne sont pas complices, ils ont fait preuve de négligence. Certaines négligences sont pires et font plus de dégâts que la complicité. Cela aussi doit être dit et puni. C’est pourquoi dans ces cas de détournements de la douane et des impôts et pour toutes les affaires à venir, il faut aussi traduire les complices à tous les niveaux. C’est seulement là que justice sera faite ; que les Nigériens accepteront que la lutte contre la corruption a réellement commencé et ; que la justice est rendue au nom du peuple comme le dit notre loi fondamentale.

Modibo.
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