Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Dévolution monarchique du pouvoir d’État au Niger en cours : De père en fils, le Niger sous les bottes roses du Pnds Tarayya

Publié le dimanche 19 fevrier 2023  |  nigerdiaspora
Dévolution
© Autre presse par dr
Dévolution monarchique du pouvoir d’État au Niger en cours : De père en fils, le Niger sous les bottes roses du Pnds Tarayya
Comment


Le père, le fils et la mère ! À Niamey, le pouvoir est une affaire de familles régnantes. Exactement comme dans les monarchies. Ceux qui dirigent le Niger depuis plus d’une décennie semblent se fixer une éternité comme mandat. Après les 10 ans de pouvoir contestable d’Issoufou Mahamadou, réélu en 2016 à la suite d’un hold-up électoral contre un challenger maintenu en prison, c’est à Bazoum Mohamed qu’il a passé le témoin. Un épisode qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, Bazoum Mohamed ayant été fortement dénoncé comme étant un candidat qui ne répondait pas aux critères définis par la Constitution. Bazoum Mohamed va tout de même être porté à la tête de l’État à la suite d’élections controversées que l’opposition, non sans preuves, a qualifiées de vulgaire braquage d’urnes. Ce passage de témoin entre le parrain et le protégé a choqué les Nigériens. Pourtant, c’était l’arbre qui cachait la forêt. Depuis quelques années, une sorte de dévolution du pouvoir d’État de père en fils est en cours. Dans les coulisses du Pnds Tarayya, où se jouent les enjeux, les ténors du parti se livrent à une sorte de rituel pour le placement de leurs rejetons. À la tête de l’État et du parti. Un rituel qui respecte un ordre de préséance des pères.

La gestion opaque de ce pétrole est un secret de famille chez les Issoufou, servi avec dévouement par un homme-lige en la personne de Pierre Foumakoye Gado

Mahamane Sani Mahamadou dit Abba Issoufou semble ainsi trôner au-dessus du lot. D’abord conseiller spécial, puis directeur de Cabinet adjoint de son père, il est aujourd’hui, sous Bazoum Mohamed, ministre du Pétrole. Du temps du père, c’était Pierre Foumakoye Gado qui en était le régent. Un règne sans partage pendant 10 ans au cours duquel il ne rendait compte qu’à Issoufou Mahamadou. Par le biais de son fils, l’ancien chef de l’État reste, donc, le patron du pétrole nigérien dont la production va bientôt passer, après la construction du pipeline Niger-Bénin actuellement en chantier, de 20 000 barils par jour à 120 000 barils par jour. La gestion opaque de ce pétrole est un secret de famille chez les Issoufou, servi avec dévouement par un homme-lige en la personne de Pierre Foumakoye Gado. En 2012, le gouvernement d’Issoufou a contracté, à l’insu de l’Assemblée nationale, un prêt de 1000 milliards de francs FCFA auprès d’Eximbank de Chine. Selon des sources crédibles, ces 1000 milliards, frauduleusement, ont été contractés contre la production pétrolière dont le Niger ne tirerait plus que taxes et impôts. Les 1000 milliards ? Seuls Issoufou Mahamadou et Pierre Foumakoye Gado savent ce qu’ils en ont fait.

Les enfants prennent l’héritage de leurs pères

Vu et célébré comme un potentiel président dans la région natale de son père, Sani Issoufou n’est pas l’unique fils à papa du régime qui rêve de remplacer son père dans une fonction qui ne se transmet pas, en principe, de père en fils. Avec d’autres enfants de ténors du parti rose, il a fait son entrée dans le Comité exécutif national du Pnds Tarayya à l’occasion du 8ème congrès tenu à Niamey les 24 et 25 décembre 2022. Une montée en puissance qui les prépare à prendre en mains les rênes du parti…et de l’État. Idrissa Kané, le fils de Souleymane et d’Aïchatou Kané, ancienne ministre du Plan nommée par la suite ambassadrice du Niger en France, est, lui aussi, directeur général de Niger Poste.

Le père, Souleymane Kané, était conseiller à la présidence. Actuellement en France pour un suivi médical qu’impose son état de santé, des sources indiquent que la nomination de son épouse comme ambassadrice du Niger en France a été faite pour permettre à l’épouse d’être aux côtés de son mari. Le socialisme !

Katambé Abdoulkarim, le fils d’Issoufou Katambé, ancien ministre de la Défense nationale, est directeur général de l’Office national des produits pharmaceutiques du Niger (Onppc). Quant au fils de feus Abdoulaye et Kadidjato Diori, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, il est ambassadeur. D’abord en Italie, il a été par la suite muté en Côte d’Ivoire où on lui permet ainsi de retrouver son épouse, une cadre de la Banque africaine de développement (Bad) affectée par l’institution bancaire panafricaine dans la capitale ivoirienne.

De fait, l’épouse de l’ambassadeur n’est autre que la fille du ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, qui s’est fait le plaisir de permettre le regroupement familial de son gendre et de sa fille.

Récemment, le même Massoudou a nommé le fils de son épouse, directeur dans le ministère dont il a la charge.

Dirigé par les pères depuis trois décennies, le Pnds Tarayya est aujourd’hui, progressivement, la chose des fils.

La dévolution monarchique ne se fait pas qu’à travers les postes de nomination. Elle se fait également au sein du parti, manifestement dédié à un leadership gagné à l’avance de père en fils. Dirigé par les pères depuis trois décennies, le Pnds Tarayya est aujourd’hui, progressivement, la chose des fils. Depuis le 8ème congrès, le Pnds Tarayya est en passe d’être contrôlé par les rejetons des «propriétaires » du parti. Issoufou Mahamadou, Foumakoye Gado, Kalla Ankouraou et les autres l’ont décidé ainsi. Leur héritage ne sera pas légué à une génération de militants méritants qui auront servi les causes du parti, mais bien à leurs progénitures, déjà installées dans les startingblocks pour prendre les commandes du Pnds Tarayya et de l’État. Kalla Ankourao junior, Elhadj Ibrahim Kalla Ankaraou, est naturellement dans la galaxie. À la tête de l’Organisation des jeunes Tarayya de Maradi, il a fait son entrée dans la cour des grands.

Foumakoye Gado, qui préside aux destinées du Pnds Tarayya depuis décembre 2022, n’est pas en reste. Son rejeton, Adamou Foumakoye Gado, est en bonne place aussi parmi les héritiers du Pnds Tarayya. Tous les autres, vieux militants comme jeunes loups voulant émerger, font aujourd’hui la cour à ces nouveaux maîtres qui ont acquis leur statut et leur rang dans le parti par la naissance. Issoufou Mahamadou, Foumakoye Gado, Kalla Ankouraou, Hassoumi Massoudou peuvent dormir tranquilles, la relève est assurée. Leurs arrières, aussi.

Issoufou Mahamadou n’a laissé derrière lui qu’un pays en ruines, du sang et des larmes à ses compatriotes. Lorsqu’Issoufou Mahamadou accède au pouvoir en avril 2011, personne ne soupçonnait que le Niger entamait ainsi sa descente aux enfers. 10 ans après, le pays est méconnaissable. La corruption endémique, les détournements massifs des ressources publiques et aides alimentaires, le trafic de drogue et d’armes, la guerre, l’insécurité alimentaire, Issoufou Mahamadou n’a laissé derrière lui qu’un pays en ruines, du sang et des larmes à ses compatriotes. Les auteurs des détournements, chiffrés à des centaines de milliards de francs CFA, notamment dans le secteur de la défense, sont toujours hors de portée de la justice, protégés par un régime qui se bat, corps et âme, pour préserver et pérenniser cet ordre politique qui a ruiné le Niger. Un vrai désastre dont le Niger continuera, longtemps, de porter les stigmates. Rien que le vendredi 10 février 2023, une patrouille de l’armée est tombée dans une embuscade meurtrière. Officiellement, il y aurait eu dix morts. Des sources indiquent qu’il y en a eu plus. Le régime n’a même pas cru devoir décréter un deuil national. Le Président Bazoum a d’ailleurs pris l’avion pour aller à Bruxelles répondre à l’invitation du président du Conseil européen.

Laboukoye
Commentaires