Le président de l’Alliance du Mouvement pour l’Emergence du Niger (AMEN-AMIN), Omar Hamidou Tchiana, alias Ladan, aura désormais fait sien ce proverbe corse : « Le courage ne se vend pas à l’auberge » ! A un moment où la démocratie nigérienne vit les heures les plus sombres de son histoire, le ‘’D’Artagnan’’ de Kollo a décidé d’enfourcher le cheval guerrier, l’épée à la main, pour défendre vaille que vaille cette citadelle démocratique assiégée contre les assauts meurtriers de cette horde de ‘’Barbares’’, sans foi, ni loi, On dit souvent que ceux qui naissent avec une cuillère en or à la bouche ne sont pas portés à l’héroïsme, mais bien souvent au conservatisme, mieux à la farniente. Mais, tel n’est pas le cas, manifestement, de ce rejeton de l’un des hommes les plus riches du Niger contemporain, El Hadj Hamidou Tchiana, connu également pour sa générosité légendaire. En dépit de cette naissance sous les ors, Ladan Tchiana n’a jamais recherché la facilité dans la vie, bien au contraire, il a épousé les idéaux nobles de la liberté et du courage pour construire sa personnalité. C’est sans doute cette particularité qui explique en grande partie les raisons pour lesquelles il n’était pas aux premières loges, au sein du MNSD-Nassara, un parti politique conservateur et surtout gérontocratique. Mais, lorsque la faillite des cadres historiques de ce parti était apparue au grand jour, avec le simulacre de congrès du 13 février 2009b de Zinder, pour évincer Hama Amadou de la présidence du MNSD-Nassara, Ladan Tchiana n’avait pas hésité, un seul instant, à s’illustrer et à s’exposer aux foudres du régime de Mamadou Tandja, pour rallier la cause de Hama Amadou. C’est certainement à cette époque que beaucoup de Nigériens avaient découvert cet intrépide Ladan Tchiana, prêt à tout pour défendre la légitimité que représentait, à cette époque, Hama Amadou. Ensuite, Il avait adopté cette posture non pas parce qu’il s’agissait de Hama Amadou, mais parce qu’il était tout simplement question de la vérité, rien que la vérité. Ensuite, il se fit brillamment remarquer à la CFDR dans la lutte contre le tazartché. Ce fut également cette même motivation qui avait été à l’origine de départ du Lumana/FA, en 2013, lorsque ce parti avait pris la décision de quitter l’alliance au pouvoir avec le PNDS/ Tarayya. A cette époque, Ladan Tchiana avait estimé que les motifs invoqués pour cette rupture n’étaient pas assez solides pour jeter le Niger dans une impasse politique et qu’il fallait respecter l’alliance et la parole donnée. Il était donc resté avec le PNDS-Tarayya jusqu’au terme du premier quinquennat. Au second mandat, lorsque les choses ne tournaient pas rond entre lui et Issoufou Mahamadou en raison des divergences sur le traitement de certains dossiers, il n’avait pas hésité, un seul instant, à claquer la porte.
Aujourd’hui, c’est l’expression de sa liberté que Ladan Tchiana entend faire comprendre au régime de la renaissance, son refus obstiné du suivisme politique et de la gamelle politique, qui sont, hélas, les instruments, mieux, les méthodes de gouvernance du PNDS-Tarayya et consorts. Au péril de sa vie (les menaces et autres intimidations sont légions contre lui), il a fait le pari de défendre la démocratie nigérienne contre ses fossoyeurs actuels. Ostracisé, pourchassé même dans ses intérêts économiques (éviction du capital de la SEEN), il tient toujours bon, dans la fierté et la dignité. Il ne dispose pas d’un contingent pléthorique de députés à l’Assemblée, mais sa voix, telle une voix de Stentor, déchire l’unanimisme ambiant au sein de l’Hémicycle. Progressivement, les Nigériens, épris de justice, ont commencé par l’adopter pour son courage politique et la noblesse de son âme.
Et c’est pendant qu’il a besoin du soutien des Nigériens que certains, à la solde certainement de l’autre aile du PNDS TARRAYA, lui reprochent de ne pas attaquer l’ancien Président Issoufou Mahamadou et lui conseillent de ménager le pouvoir en place ou de critiquer les deux. La politique n’est pas une affaire personnelle, on s’oppose à un pouvoir en place, mais pas à un “ has been”.
Enfin, celui qui accuse Ladan Tchiana de connivence avec Issoufou Mahamadou doit porter certainement des lunettes en bois, car si c’était le cas, comment subirait-il tant d’acharnement à travers son éviction de la gestion de l’eau et le blocage de sa candidature à la sixième Vice-présidence de l’Assemblée nationale. « A vaincre sans périls, on triomphe sans gloire », écrivit brillamment Corneille dans le ‘’CID’’ ! Courage Ladan Forever, car la vraie grandeur sort toujours de la difficulté !