Le classement annuel de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse dans 180 pays a été publié ce mercredi 03 mai 2023. Classé 59è en 2022, le Niger a régressé de deux rangs pour occuper la 61è position en 2023.
“Malgré une baisse encourageante du nombre d’atteintes à la liberté de la presse, le contexte régional, marqué par la lutte contre le terrorisme, a encore un impact significatif, tant sur la sécurité des journalistes que sur l’accès à l’information de la population.”, justifie l’Ong dans un rapport arrimé au classement.
Si le paysage médiatique du Niger est varié, l’’indépendance de l’information sur les chaînes publiques de télévision et radio “n’existe pas” et celle des chaînes privées “demeure rare”.
La liberté de la presse est entravée au mépris du cadre légal adopté en 2010 qui est censé encadrer le domaine . Au plan économique , “les médias publics bénéficient du soutien de l’État alors que les organes privés souffrent d’une grande précarité économique” “Cette précarité financière fragilise aussi les journalistes, exposés à la corruption. “
Le contexte socioculturel austère entrave egalement la liberté d’expression des journalistes sur des questions comme l’islam, la sexualité, l’accès aux contraceptifs et l’adultère.
En outre, “l'accès aux informations concernant le terrorisme ou les migrants se révèle très difficile.”
Au plan sécuritaire, les journalistes sont parfois victimes d’attaques et menaces, quant aux “sources” elles sont peu protégées “et la police nigérienne exerce systématiquement des pressions lors des interpellations afin que ces sources soient dévoilées.”