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Réponse du capitaine Traoré au général Tarka: "ces propos ne nous affectent pas. Nous travaillons bien ensemble avec les forces nigériennes"

Publié le samedi 6 mai 2023  |  actuniger.com
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© aNiamey.com par Dr
Le Général Mahamadou Abou Tarka, Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP)
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Le Président de la transition burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, a accordé un grand entretien aux journalistes sur des questions d'intérêt national, entretien qui a été diffusé dans la soirée du jeudi 4 mai 2023 sur la chaine publique RTB et plusieurs médias du pays. Interrogé sur la récente sortie médiatique du général Mahamadou Abou Tarka, Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la paix (HACP) lors de la célébration, le 24 avril dernier à Tchintabaraden, de la 28e édition de la fête de la Concorde national, le chef de l'Etat du Faso a déclaré qu'il s'agit d'un cas isolé. "Ce sont des cas isolés et ces propos ne nous affectent aucunement. Les combattants de l'armée nigérienne et nous, on se respecte, on travaille bien ensemble", a en substances déclaré le capitaine IB qui a saisi l'occasion pour faire le point sur la lutte contre le terrorisme que mène le Faso depuis son arrivée au pouvoir.

La réponse est à la mesure de ce que beaucoup, tant au Burkina qu'au Mali et au même au Niger, ont qualifié d’affront ! "Ce sont des cas isolés. Ces propos ne nous affectent aucunement. Je ne sais même pas s'il est un général de l'armée nigérienne. Les combattants de l'armée nigérienne et nous, on se respecte, on travaille bien ensemble. Donc, si quelqu'un est loin des combats et il raconte autre chose, ça n'engage que lui", a répondu le capitaine Ibrahim Traoré. Le Président de la Transition burkinabé réagissait à la question des journalistes sur les propos tenus le 24 avril dernier à Tchintabaraden à l'occasion de la célébration de l'édition 2023 de la Fête nationale de la Concorde par le général de brigade Mahamadou Abou Tarka, président de la Haute Autorité à la Consolidation de la paix (HACP). "Dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force, les juntes malienne et Burkinabé se sont isolées de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien. Ni miliaire, ni financier. Elles se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux", avait déploré l'officier supérieur nigérien avant de prévenir que "le réveil n’en sera que plus douloureux".

Jusque-là, aucune réaction officielle n'a été enregistrée du coté burkinabé ou malien bien que cette sortie médiatique ait suscité une vive polémique dans les trois pays voisins du Sahel central, situés ans la zone des trois frontières et au-delà. A travers cette réaction du chef de l'Etat burkinabé, on pouvait lire entre les lignes que bien qu'actuellement et au niveau politique, c'est à dire entre les régimes au pouvoir à Ouagadougou et Niamey, il n’y a pas véritablement de contacts officiels ou des initiatives pour des opérations conjointes comme c'est le cas depuis plusieurs longs mois avec Bamako, les relations ne sont pas définitivement rompues entre les 3 pays notamment au niveau militaire. Il faut dire que tout comme avec le Mali, les forces nigériennes et burkinabés ont, dans un passé certes pas récent, menées des opérations conjointes le long de leurs frontières communes. Des opérations comme «Taanli» 1 et 2, menées en 2021 et 2022 et qui ont donné des résultats satisfaisants avec même un état-major conjoint établi par les deux armées et basé à Djadja, près de Tillabéri.

Dans sa sortie médiatique, le chef de la junte burkinabé a par contre salué la qualité de la coopération entre le Mali et le Burkina dans la lutte contre le terrorisme. "Ça marche très bien, et nous arrivons à opérer ensemble. Nous avons des aéronefs qui rentrent au Mali, le renseignement aussi est là. Les aéronefs maliens rentrent également. Souvent, même quand ils sont fatigués, ils se reposent à Ouagadougou ou à Bobo. C'est devenu le même territoire. C'est le même ennemi qui bouge entre nous deux. Donc ça se passe très bien".

Le capitaine IB a saisi l'occasion pour faire le point sur la lutte contre le terrorisme tout en se félicitant des résultats enregistrés sur le terrain ces derniers temps par les Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que leurs supplétifs, les Volontaires pour la paix (VDP). "Aujourd'hui, nous sommes à l'introduction. Nous avons introduit la guerre. Des phases plus intenses viendront. Mais pour l'instant, ça a été introduit comme vous le constatez avec des opérations ça et là", a-t-il indiqué tout en soulignant que "la guerre n'est pas seulement aérienne. C'est tout un plan qui est là et pour chaque phase importante, vous allez sentir les changements. Aujourd'hui, certes, il y a beaucoup de frappes aériennes, mais au sol, les troupes progressent".

Selon le Président de la Transition, "le terrorisme, c'est une guerre d'infiltration. Depuis plusieurs opérations, il y a plusieurs zones terroristes où ils ne sont plus basés. Mais nous ne les considérons pas comme conquises. Il y a des zones aujourd'hui où il n'y a pas de terroristes, mais nous n'avons pas encore permis aux populations de repartir parce que nous attendons un certain niveau avant d'être sûr de les sécuriser. Il y a plusieurs zones aussi où des populations sont retournées. Mais il y a des zones aussi où des populations continuent de se déplacer. Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cela".

''Pas question de négocier avec les terroristes''

Bien qu'il réitéré son appel aux belligérants à déposer les armes et invité les communautés et les leaders religieux et locaux à faciliter l'accueil et la réintégration dans la société des repentis, le capitaine IB a exclu toute négociation avec les terroristes. ''Pas question de négocier avec les terroristes'' a-t-l martelé rappelant que, "nous n'avons pas choisi la guerre. Elle nous a été imposée et nous la ferons. La guerre n'est pas plus coûteuse que nos vies que nous perdons. Il faut donc la faire, c'est la seule option qui est là".

Le chef de l'Etat burkinabé a aussi saisi l'occasion pour dénoncer la gestion de cette crise sécuritaire par les régimes précédents tout en soulignant que la capacité de nuisance des Groupes armés terroristes (GAT) a été sous-estimée et c'est pour cette raison qu'actuellement, la priorité est à l'équipement des forces combattantes du pays bien qu'il déploré certains pays, sans les citer, qui ne facilitent pas la tâche. "Dans l'armée, vous allez peut-être trouver 4 à 5 soldats pour une kalachnikov. Lorsque les gens sont sur le terrain, la relève venait s'entasser à Fada et à Kaya pour attendre qu'ils ramènent les armes avant qu'ils repartent. Mais en quelques mois, nous avons résolu ce problème. Aujourd'hui, chaque soldat est en mesure d'avoir une kalachnikov, 4 chargeurs, un gilet et un casque.", a-t-il indiqué avant de rappeler aussi "qu'en 2020, les négociations pour tenir les élections ont été une humiliation pour l'armée. Des militaires ont été sommés de rester dans les casernes. Cela a rompu la confiance entre les populations et l'armée car les soldats n'allaient pas au contact de l'ennemi malgré les appels au secours. Grâce à l'argent reçu, des terroristes ont pu acquérir des matériels de télécommunication de pointe pour communiquer entre eux. Voila pourquoi, ils ont détruit les pilonnes des réseaux de téléphonies mobiles".

Dans cette seconde sortie médiatique du genre, le président de la transition burkinabé a aussi déclaré que "la question de la présence de la société militaire privée russe "Wagner" au Burkina est une invention pour tenter de déstabiliser le pays".

A.Y.Barma
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