A l’occasion de la commémoration de la 18ème édition de la Journée nationale de la Concorde, le président du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable(MPCR), M. Nouhou Arzika, a présidé, mercredi dernier, un meeting à la tribune officielle de Zinder.
On y notait la présence du Secrétaire général du gouvernement, M. Gandou Zakara, (en mission de travail dans la région dans le cadre des inspections des directions régionales des Archives), du Gouverneur de la région, M. Oumarou Saidou Issaka, et du Sultan du Damagaram, l’honorable Aboubacar Sanda, ainsi que d’un public venu nombreux. Dans son discours inaugural, le président du MPCR a déclaré que l’institution au Niger de la Journée nationale de la Concorde est une décision très salutaire, une occasion unique annuelle pour permettre à tous les citoyens de réfléchir ensemble sur les grandes préoccupations nationales relatives à la paix, à l’unité, à la fraternité, à l cohésion, à la solidarité et à la concorde nationale’’.
C’est, selon lui, « un moment idéal pour amener, chaque Nigérien à prendre conscience des enjeux de sa responsabilité citoyenne dans l’œuvre de construction de la nation dans un esprit de concorde nationale ». M. Nouhou Arzika, estime que les actions doivent être entreprises à tous les niveaux et par tous afin de contribuer à la consolidation de la paix, de l’unité et de la fraternité ainsi qu’à la promotion de la concorde nationale. Le MPCR, a indiqué Nouhou Arzika, entend apporter sa contribution citoyenne à l’œuvre de promotion de la concorde et de la citoyenneté responsable. Selon lui, les facteurs et les dé- terminants qui constituent les vraies sources des menaces à la concorde nationale doivent être appréhendés et cernés sans complaisance.
A ce titre il a cité, entre autres facteurs, la ‘’persistance de la mauvaise gouvernance, l’impunité, la répartition inéquitable des fruits de la croissance, le désœuvrement de la jeunesse, les injustices diverses, les frustrations multiples, l’exclusion systématique, les discriminations multiformes, le népotisme, le favoritisme etc. De tels facteurs, a-t-il prévenu, sont du genre à susciter des frustrations de tous genres. C’est pourquoi il invité les plus hautes autorités du Niger afin qu’elles assument pleinement leurs devoirs. Dans une brève intervention, le Sultan du Damagaram, l’honorable Aboubacar Sanda, a appelé les uns et les autres à la paix et à l’unité nationale.
Après ce meeting, le président du MPCR a tenu une conférence dans l’après-midi dans l’amphithéâtre de l’Université sur le thème ‘’Problématique de la paix sociale, de la fraternité, de la solidarité et de l’unité nationale’’. D’entrée de jeu, le conférencier a défini le concept de citoyenneté qui gravite autour de trois étapes majeures : la citoyenneté civile (qui correspond aux libertés fondamentales à savoir la liberté de pensée, la liberté d’opinion et la liberté d’expression) ; la citoyenneté politique (qui permet au citoyen d’accéder au droit de vote, à la Fonction Publique, d’être protégé par l’Etat sur le sol national et à l’étranger) ; la citoyenneté sociale (qui confère au citoyen le droit à la santé, les droits syndicaux, notamment.).
Le deuxième axe de son intervention a trait aux menaces à la concorde nationale. Parlant du secteur éducatif, le pré- sident du MPCR, il a appelé les uns et les autres à une réelle prise de conscience pour susciter des changements notables dans ce secteur. Il a ensuite évoqué d’autres questions relatives aux valeurs attachées à la citoyenneté qui se trouvent être la civilité, le civisme et la solidarité. S’agissant des questions minières, le président du MPCR s’est élevé contre les pratiques indécentes des sociétés minières : SOMAïR , COMINAK et AREVA qui, a-t-il dit, exploitent les mines de l’Aïr depuis 40 ans et qui s’abstiennent de construire leurs propres immeubles pour marquer leur pré- sence.
« La France exploite nos mines et les conditions de vie des populations nigériennes ne connaissent pas de changements extraordinaires car la majorité ne récolte que le vent et la poussière », a-t-il dit. ‘’Personne ne viendra construire le Niger à notre place. Si le Niger est classé dernier au plan de l’IDH, il nous appartient de provoquer les changements nécessaires pour améliorer les conditions de vie des populations en corrigeant toutes les insuffisances constatées, a-t-il précisé. Le président du MPCR a répondu à plusieurs questions relatives à l’exploitation du pétrole, à l’effort de guerre engagé par le Niger au Mali, aux causes du printemps arabe et des rébellions au Niger et au néocolonialisme occidental. M. Nouhou Arzika qu’accompagne une forte délégation, s’est rendu à la SORAZ pour constater les conditions de travail des Nigériens dans cette unité industrielle.