Les premières importantes pluies qui se sont abattues en début du weekend dans plusieurs zones de la région de Zinder ont occasionné les premières pertes en vie humaines. Dans la nuit du samedi, un véhicule avec à son bord quatre (04) personnes a été emporté par les eaux d'un Kori à quelques kilomètres de Damagaram Takaya (Région de Zinder). Parmi les victimes, un jeune agri-entrepreneur M. Boukar, dont le corps a été repêché ainsi que celui d'une seconde victime alors que les recherches se poursuivent encore ce lundi pour retrouver les deux (02) autres corps emportés par les eaux.
Selon les autorités locales et départementales, c'est aux environs de 22h, le samedi 3 juin dernier, alors que des pluies diluviennes continuaient à s'abattre dans la zone, que le tragique accident s'est produit, au niveau d'un Kori situé à 7 kms de Damagaram Takaya. Un véhicule 4x4 en provenance de Damagaram Takaya et à destination de Kazoe, avec à son bord quatre (04) personnes, a été emporté par les eaux du Kori.
D'après les mêmes sources, les recherches engagées aussitôt ont permis la découverte du véhicule dans le ravin ainsi que par la suite, de deux corps dont l'un à près d'un km et l'autre à plus de 2 kms des lieux du drame. Deux autres corps n'ont pas encore été retrouvés jusqu'à ce lundi 05 mai 2023 et selon les autorités, les recherches se poursuivent le long du cours du ravin pour les localiser.
L'une des victimes de ce tragique est un jeune agri-entrepreneur, Mamadou Boukar, très actif sur les réseaux sociaux et dont la disparition dans de circonstances assez douloureuses a profondément ému la toile nigérienne qui lui a rendu un vibrant hommage à travers divers témoignages assez édifiants sur sa personnalité. Son enterrement est d'ailleurs prévu ce lundi à Magaria où il menait une partie de ses activités notamment dans la production et la commercialisation de l'artemisia et autres produits bio-agricoles.
De fortes pluies ont été enregistrées dans d'autres localités de la zone durant la même période notamment à Zermou, où 130 mm ont été enregistrés samedi dernier avec d'importants dégâts matériels mais sans perte en vie humaine selon le maire de la commune.
Des risques d'inondations attendues encore cette année
Avec ces importantes pluies, la saison pluvieuse semble progressivement s'installer dans la région comme dans l'ensemble du pays. Pour cette campagne, les prévisions saisonnières de la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) font état d’une saison de pluie normale à tendance excédentaire sur la bande agropastorale du pays avec des quantités de pluies égales ou légèrement supérieures aux cumuls moyens de la période 1991-2020. Dans les prévisions d'ensemble qui ont été présentées en début du mois de mai dernier, le Directeur de la Météorologie nationale, M. Katialou Gayetia, a indiqué qu'au regard des cumuls de pluies globalement normaux à tendance excédentaires attendus sur la bande sahélo-soudanienne, des durées de séquences sèches longues à moyennes, des écoulements des cours d'eau excédentaire, "des risques hydrométéorologiques relatifs aux inondations, à la sécheresse, à la santé et au temps pourraient se produire sur le pays".
Ces dernières années, en raison de l'impact du changement climatique, les campagnes agricoles s'accompagnent au Niger par des cycles d'inondations engendrant d'importantes pertes matérielles et en vie humaine. En 2022, entre juin et octobre, les graves inondations ont fait 263.000 sinistrés ainsi que 192 morts dans tout le pays, dont 136 dans l'effondrement d'habitations et 56 par noyade selon les statistiques officielles de la Direction générale de la protection civile (DGPC).
Afin de prévenir les risques notamment pour ce qui est des noyades ou des accidents sur les routes en cas de pluie, le Centre Opérationnel de Veille, d’Alerte et de Conduite des Crises (COVACC) de la DGPC préconise à la population de faire davantage de vigilance et de veiller au respect des consignes en la matière notamment d'éviter de se baigner dans les cours d’eau et de traverser les Koris à pied ou en véhicule; de quitter les zones potentiellement inondables et d' éviter d’emprunter les ponts et les routes endommagées.