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Accès à l’eau potable : Le calvaire des femmes de Tiss

Publié le samedi 24 juin 2023  |  aa.com.tr
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© Autre presse par DR
Eau et Assainissement : grâce à un financement allemand, l’UNICEF donne accès à l’eau potable à près de 5.000 personnes dans la commune de Tibiri (Région de Maradi)
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Le Niger est un pays sahélien à faibles ressources en eaux. Le problème d'accès à l'eau potable se pose avec acuité surtout en milieu rural où 64% de la population est privée d'eau salubre selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).

La ville de Zinder, deuxième ville du Niger en terme démographique, se caractérise par un taux d'accès à l'eau potable et à l'assainissement très faible. Ceci est d'ailleurs à la base du transfert de la capitale du Niger de Zinder à Niamey en 1926.

Dans les zones rurales, la situation est encore plus pressante, comme c'est le cas à Tiss. Dans ce village situé à quelques kilomètres de Zinder, l'approvisionnement en eau est un véritable parcours du combattant pour des centaines de femmes. Parce que ici, à l'image des autres villages de la région, les populations consomment l'eau des mares et des puits qui tarissent en période de soudure. Et c'est aux femmes de se lever au premier chant du coq pour chercher de l'eau dans la seule mare du village qui approvisionne les hommes et les animaux. Mais avec les premières pluies enregistrées, l'eau de la mare n'est plus accessible. Les habitants recourent aux puits pour s'approvisionner en eau. Une eau pas vraiment potable qu'ils consomment depuis des décennies.

Fatima Zahra, enceinte, est venu s'approvisionner en eau. Elle nous confie : "Nous avons un sérieux problème d'eau dans ce village, et ce, depuis sa création comme nous racontent les aînés. Souvent, on trouve des cadavres d'animaux domestiques dans la mare ou dans le puits. Ce qui fait que l'eau sent très mauvais et est de mauvaise qualité. C'est ce que nous consommons avec tous les risques sur la santé. Et pendant la saison de pluie, l'eau inonde les puits et nous sommes obligés de boire l'eau de la pluie. Nous implorons le gouvernement de nous venir en aide en nous créant des châteaux et des forages".

Sa voisine qui l'aide dans cette tâche, Nana Aïcha, appuie ses propos. L'eau est très argileuse, nous explique-t-elle. "Le problème est que l'eau est sale et argileuse. Dans le passé on nous a construit un puits mais depuis qu'il est tombé en panne, personne n'est venu réparer. D'ailleurs l'eau de la pompe n'est pas de bonne qualité non plus, on se forçait à boire quand bien même. Quand nous préparons la nourriture, ça sent mauvais, on mange des résidus du sable", regrette-t-elle.

Rachida, jeune maman, raconte elle aussi les souffrances qu'elle endure au quotidien. " voyez-vous je suis une jeune mariée et jeune maman. Je suis arrivée récemment dans ce village. Chaque jour je consacre une bonne partie de mon temps à faire des allers-retours entre le puits et ma maison. Pire encore, cette eau ne désaltère pas car elle est très mauvaise. Mais on n'a pas le choix", relève-t-elle.

Le problème d'eau qui affecte ce village, ne touche pas seulement les femmes. En effet, les enfants aussi ne sont pas épargnés. Chaque matin, les jeunes filles doivent parcourir une longue distance pour chercher de l'eau avant d'aller à l'école. D'autres ont abandonné pour se consacrer à l'école coranique et aux tâches ménagères.

"On m'a envoyé chercher de l'eau. Nous n'avons que des puits et la mare pour nous approvisionner. Quand on part à l'école ce sont nos mamans qui viennent chercher de l'eau. Moi je continue les études. Mais je lance un appel pour qu'on nous vienne en aide", nous raconte la petite Nana Faiza.

Daliba, elle, a fini par abandonner l'école. "Je suis venue chercher de l'eau. C'est ce que je fais tous les jours. Je ne vais plus à l'école. Mes parents m'ont poussé à décrocher pour me placer dans une école coranique et aider ma maman pour les tâches ménagères", regrette-t-elle.

Alors que les autorités actuelles du Niger font de l'éducation des jeunes filles, une de leur priorité, certaines difficultés comme celles-ci freinent l'atteinte de leurs objectifs. Malgré les initiatives pour les maintenir à l'école, des jeunes filles abandonnent en raison de la pauvreté et des difficultés d'accès au secteurs sociaux de base.
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