Adoption du nouvel hymne national L’honorable Omar Hamidou Tchiana, dit Ladan, président du parti Amen Amin, a encore fait mouche à l’occasion de l’examen et l’adoption du nouvel hymne national ‘’l’Honneur de la Patrie’’ en remplacement de ‘’La Nigérienne’’ par l’Assemblée nationale.
Une initiative unilatérale prise par le régime des Renaissants, à l’entame du deuxième quinquennat de l’ancien président Issoufou qui a été placé sous le signe de la Renaissance culturelle.
Cette orientation politique, qui a même conduit, on se rappelle, à la création d’un super ministère de la Renaissance culturelle, visait -comme l’ont soutenue les gouvernants de l’époque- à cultiver chez les Nigériens les valeurs sociales positives comme le patriotisme, l’amour du travail bien fait, le sens du civisme, la probité morale, la cohésion et la justice sociale, la solidarité nationale, etc., et à combattre tous les comportements contre-productifs qui annihilent les efforts de développement de notre pays. C’est dans l’euphorie béate de la mise en oeuvre de ce chantier que quelques illuminés du système ont eu l’idée du changement aussi certains vers de ‘’La Nigérienne’’ au motif qu’ils reflètent un relent paternaliste vis-à-vis de l’ex-puissance colonisatrice.
D’autres, plus radicaux, ont considéré qu’il faille carrément le remplacer par un nouvel hymne au motif qu’il a été écrit par un Français et, finalement cette deuxième option qui a été retenue, donnant lieu à la mise en place d’un comité d’experts chargé de conduire le projet.
C’est le seul projet d’ailleurs qui a abouti après plusieurs années de travail à ce résultat qui fait aujourd’hui l’objet de vives critiques au sein de l’opinion. Pour le reste, l’on a assisté plutôt à une exacerbation de la culture des contre-valeurs comme la corruption, l’impunité, le népotisme, le clanisme, la promotion de la médiocrité, l’injustice criarde, etc., durant tout le deuxième quinquennat d’Issoufou.
Suite à l’adoption du nouvel hymne dénommé ‘’L’honneur de la patrie’’ par le parlement, le député Ladan Tchiana a justement articulé son violent réquisitoire contre le régime Bazoum, en se fondant sur la promotion de ces contre-valeurs par les Renaissants depuis plus d’une décennie aujourd’hui. Par courtoisie, il a d’abord salué les experts qui ont travaillé depuis 2019 sur le projet, non sans égratigner, un tantinet, le pouvoir à travers cette pique très suggestive : ‘’ Je félicite le doyen Boncano Maïga pour sa nationalité nigérienne, en espérant que Baba Alpha [Ndlr : notre confrère expulsé manu-militari en direction de Mali sur instruction de Bazoum, l’époque ministre de l’Intérieur] bénéficiera des mêmes droits pour avoir également servi le Niger’’.
Mais selon lui, le changement d’un hymne national est un projet qui concerne toute la nation. Il doit être compris et accepté de tous. ‘’En somme, changer d’hymne exige un consensus national’’, a martelé Ladan Tchiana, reconnaissant l’existence de ‘’vers’’ à relent paternaliste ‘’que nos compatriotes soucieux de leur dignité décrie depuis plusieurs années’’.
Déficit de crédibilité
Pour le député Tchiana, la crédibilité d’un tel projet dépend de la réunion d’un certain nombre de conditions. Alors qu’il s’agit d’une initiative à prendre nos distances avec l’ex-puissance colonisatrice, le président de Amen Amin dit constater avec amertume que le projet est bâti sur la devise de la France qui est ‘’liberté, égalité, fraternité’’.
Outre ce constat, il a avancé deux raisons fondamentales pertinentes qui militent contre l’élaboration de ce nouvel hymne national. ‘’La première raison est que la priorité des Nigériens relève du défi sécuritaire, de l’éducation et du développement et non d’un changement d’hymne qui ne vise qu’à satisfaire un ego surdimensionné’’.
La seconde raison, il ne s’agit nullement d’une initiative patriotique, il s’inscrit tout simplement dans une logique ‘’mégalomaniaque’’ au regard des innombrables actes anti-démocratiques et liberticides posés depuis plus d’une décennie par le régime du PNDS Tarayya.
‘’Comment osez-vous nous parler de liberté quand depuis 7 ans, Mohamed Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, a pris en otage le droit fondamental de manifestation des Nigériens ?’’, a interrogé Ladan. Et de poursuivre la série d’interrogation. ‘’Comment osez-vous nous parler d’égalité quand vous octroyez les marchés publics aux seuls militants du PNDS Tarayya et à leurs prête-noms à des montants surfacturés qui ruinent le Trésor National ?’’ ‘’Comment pouvez-vous nous parler de fraternité et de justice quand vous refugiez des voleurs du fonds du ministère de la Défense à l’Assemblée nationale pour les soustraire à la justice pendant que vous maintenez en prison des hommes politiques et des acteurs de la société civile dont le seul tort est d’être opposés à votre régime illégitime ?’’
‘’Comment pouvez-vous nous parler de l’honneur du Niger que vous avez tant galvaudé ? (…) ‘’Quel régime est plus soumis à l’ex-puissance coloniale comme le vôtre ? Quel régime a autant bradé nos ressources naturelles comme le vôtre ? Quel régime doit son existence à la bienveillance de l’ex-puissance coloniale sans le concours duquel, il n’aura pas duré ?’’, a vociféré le président de Amen Amin.
Non ! Pour lui, c’est tout simplement une façon de divertir les Nigériens qui ne passera pas. Pour réquisitoire, le député Ladan n’est pas allé du dos de la cuillère pour le rendre sévère. Car tous les griefs qu’il a énumérés contre le régime du PNDS Tarayya sont des faits avérés.
C’est n’est pas avec le changement d’un hymne qu’on développe chez les citoyens d’un même pays la fibre patriotique, les valeurs de paix, de justice et de cohésion sociale. Ces valeurs se cultivent à travers des actes de gouvernance concrets. Toute chose que la gestion des Renaissants a contribué à détruire dans notre pays au cours de ces 12 dernières années.