La Banque Mondiale a publié le 19 juin 2023 un rapport de mise à jour sur la situation économique du Niger. Ce rapport de 48 pages s’articule en deux chapitres dont le premier présente l’évolution économique et de la pauvreté observée dans le pays en 2022 ainsi que les perspectives de 2023 à 2025. Ce chapitre est suivi d’un résumé des analyses d’impact macroéconomique et de pauvreté pour le Niger dans le rapport CCDR du Sahel (2022). Le chapitre 2 quant à lui propose une analyse approfondie du potentiel du financement des risques de catastrophe et des instruments d’assurance pour réduire les impacts socio-économiques négatifs des chocs climatiques.
Dans ce rapport, la Banque Mondiale relève que l’économie du Niger s’est fortement redressée en 2022 après deux années marquées par une croissance terne , grâce à une bonne saison agricole et à une forte demande intérieure privée. Selon les estimations relayées dans cette note, la croissance économique a bondi à 11,5% en 2022, principalement sous l’effet de la forte reprise de l’agriculture grâce à une saison des pluies plus favorable que la moyenne et à l’expansion des terres irriguées.
Toutefois, le rapport dit que les mesures d’urgence et le faible dynamisme fiscal ont maintenu le deficit budgétaire à un niveau élevé. Les recettes fiscales auraient reculé à 9,5% du PIB, reflétant le faible dynamisme fiscal dû à l’ampleur des activités informelles, en particulier dans le secteur primaire.
Par contre, l’extrême pauvreté (2,15 dollars PPA, par jour) aurait diminué de 6,4 point de pourcentage entre 2021 et 2022, entrainant une baisse du nombre de pauvres de 13,5 à 12,3 millions ( après un pic de pauvreté à 53,3% en 2021 ). Aussi, le taux d’extrême pauvreté devrait continuer à baisser pour atteindre 45,2% en 2025 grâce à la poursuite des performances économiques .
Selon cette même note, la croissance devrait rester forte en 2023 et prendre encore plus d’ampleur à moyen terme avec le démarrage progressif de la production pétrolière à grande échelle. En effet note-on, pour 2023, la croissance du PIB devrait s’établir à 6,9% avant de presque doubler pour atteindre 12,5% en 2024 grâce à l’objectif ambitieux du gouvernement d’augmenter la production de pétrole. Le déficit budgétaire devrait également se réduire en 2023 à 5,3%.
Cependant, la note sur la situation économique du Niger, souligne que les perspectives de croissance sont soumises à un dégré élévé d’incertitudes et à de multiples risques de détérioration. Par ailleurs, l’augmentation du coût du financement sur le marché régional est un risque apparu au cours des 12 derniers mois, étant donné les besoins élevés de financements bruts du Niger.
Dans ce même rapport, la Banque Mondiale soutient que le Niger est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique, tout en affichant des taux de pauvreté parmi les plus élévés.
Aussi, les chocs climatiques affectent le secteur de l’élévage, qui est l’un des secteurs économiques les plus importants du Niger et l’un des plus importants de la rgion. Alors qu’il existe des intiatives de gestion de risques et de financement axés sur les agriculteurs, les éleveurs et les agropasteurs constituent un goupe souvent négligé qui est extremement vulnérable à l’impact des chocs climatiques.
Toutefois selon le rapport, le financement de l’assurance des risques de catastrophes (DRFI) sont des mécanismes qui visent à réduire les impacts socio-économiques négatifs des chocs climatiques. Environ 16% de la superficie du Niger est parfaitement adaptée à un système de financement et d’assurance des risques de catastrophes basé sur un indice (IBDRFI) pour les pasteurs, estime la même source.