Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, M. Abdou Labo, a présidé, dimanche dernier, la fête des éleveurs dénommée ''Hotoungo'' à Bangui, dans le département de Madaoua. Cette édition 2013 a été inscrite sous le thème central « les communautés pastorales face au changement climatique ».
Le Hotoungo est une fête traditionnelle qui regroupe les éleveurs venant de toutes les contrées du pays exposant leurs cultures, leurs traditions. C'est aussi l'occasion pour eux de présenter au public les plus beaux animaux, les plus belles races dressés pour la circonstance. Cette rencontre historique des éleveurs et leurs animaux permet, non seulement de raffermir les liens de solidarité, de cohésion et de fraternité entre les éleveurs mais aussi de perpétuer la culture pastorale caractérisée par l'attachement de l'éleveur à son animal.
Dans le discours qu'il a prononcé, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, M. Abdou Labo, a remercié, au nom du ministre de l'élevage empêché, les populations de Bangui pour l'accueil chaleureux qui lui a été réservé avant de leur transmettre les salutations fraternelles du Président de la République. Le ministre est par la suite revenu sur le thème qui est d'actualité, dira-t-il. Soulignant la pertinence du thème retenu pour cette édition, il a indiqué qu'aujourd'hui, plus personne n'ignore la problématique du changement climatique. « Beaucoup d'entre nous peuvent percevoir ses effets avec des températures de plus en plus élevées, une distribution et une répartition des précipitations de plus en plus variables et imprévisibles. Le changement climatique pourrait affecter les différents endroits, régions et groupes de populations de manières différentes. Nous nous devons donc nous convaincre que l'éleveur a surmonté des conditions naturelles difficiles pour s'assurer un moyen de subsistance durable. Nous devons également savoir que l'élevage pastoral est le résultat d'une longue adaptation des sociétés à leur milieu, nous devons aussi reconnaitre que les éleveurs sont les meilleurs protecteurs de l'environnement des terres arides, mais leur gestion de ces terres est menacée par des politiques peu appropriées et une farouche concurrence pour leurs ressources naturelles. Nous devons enfin relever sans nul doute que les populations pastorales vivent dans les environnements les plus fragiles et les plus hostiles d'Afrique. En vous souhaitant une bonne fête à vous toutes et à tous, je déclare ouvertes les manifestations de la 13ème édition du Hotoungo», a indiqué le ministre d'Etat Abdou Labo.
le préfet de Madaoua s'est appesanti sur le thème avant de rappeler quelques réalisations faites dans son département dans divers domaines notamment ceux de l'éducation, de la santé, de l'environnement, de la sécurité alimentaire et de l'hydraulique depuis l'installation des autorités de la 7ème République. « Le thème de cette édition : « les communautés pastorales face au changement climatique » est en parfaite adéquation avec le programme de la Renaissance du Niger où, la lutte contre le réchauffement climatique et la désertification fait partie des priorités du gouvernement. C'est un défi climatique majeur auquel nous devrons faire face. Le département de Madaoua en général et la commune de Bangui en particulier est une zone où se pratique l'agropastoralisme mais où, le besoin croissant de terre cause un véritable problème d'espaces pastoraux. J'ose espérer qu'une large sensibilisation sera menée autour de ce thème lors de ces présentes manifestations ».
Auparavant, le Secrétaire général adjoint de la région de Tahoua, M. Béka Mohamed, a remercié, au nom de la population de la région, le ministre de l'intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires religieuses qui, malgré son calendrier chargé, a bien voulu rehausser de sa présence l'éclat de cette fête. M. Béka Mohamed s'est également réjoui de l'accalmie qui a régné entre agriculteurs et éleveurs ces deux dernières années. « Il me plait de le relever et je m'en réjouis fortement qu'en cette année, notre région n'a enregistré aucun conflit majeur entre agriculteurs et éleveurs. Ce qui laisse prouver que la cohabitation entre les communautés se renforce de jour en jour. J'invite donc l'ensemble des communautés de la région à persévérer dans cette voie et à œuvrer résolument à la sauvegarde de la quiétude sociale en vue de la consolidation de l'unité nationale et de l'enracinement de la culture de la paix », a-t-il indiqué.
Auparavant le maire de la commune rurale de Bangui a présenté succinctement son entité, et le représentant des éleveurs a saisi l'opportunité pour faire une doléance relative à l'insuffisance des puits pastoraux, et le représentant des chefs traditionnels et celui des députés nationaux ont aussi pris la parole. La cérémonie a été marquée par un défilé des animaux et une visite guidée des stands d'exposition reflétant la culture du terroir.