Dans un pays où le football est considéré comme l'une des passions nationales, il est triste de constater le déclin constant de cette discipline. Les responsables des clubs, les gros sponsors, les acteurs majeurs du football, et même certains membres du gouvernement sont tous complices de cette situation, qui tue à petit feu notre sport préféré. Depuis deux ans, un seul homme, le Colonel-major Djibrilla Hima Hamidou dit Pélé, dirige notre instance footballistique suprême avec une main de fer, imposant ses multiples bureaux volatiles, sans que personne ne puisse les remettre en question. Résultat : un cycle perpétuel de stagnation, un éternel recommencement.
Les conséquences de cette situation sont flagrantes. Notre équipe nationale A et les U23 viennent d'être éliminées prématurément de la course à la CAN 2023 et de la CAN U23 au Maroc, respectivement. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons appris avec amertume que les Eléphants U20 de la Côte d'Ivoire nous ont infligé une défaite cuisante de 4 buts à 1 lors de la Coupe UFOA le 10 juillet 2023. Cette série de résultats décevants démontre clairement que nous tournons en rond depuis plus d'une décennie. Malheureusement, une communication fallacieuse tente de nous convaincre du contraire en nous vendant une satisfaction illusoire, nous détournant ainsi de l'essentiel : les résultats sur le terrain.
Nous subissons des défaites écrasantes lors du CHAN face à l'Algérie, et pourtant, on met en avant notre qualification en demi-finale. Nous perdons 2-0 contre le Mali, mais on met l'accent sur le match nul contre l'Égypte. De plus, on tente désespérément de glorifier la construction des sièges des ligues, un projet qui traîne depuis plus de six ans, ainsi que celle d'un centre technique dont le Colonel-major Pélé n'est même pas l'initiateur et qui est sans cesse modifié. Tout cela est financé par l'État, aux dépens des supporters et des partisans du football.
La vérité est que l'équipe dirigée par le Colonel-major Pélé a transformé le football, qui devrait être un terreau propice pour le développement du capital humain, en un simple club d'amis. Au lieu de servir le football, on se sert de lui. Si nous avons gardé le silence jusqu'à présent pour préserver l'harmonie au sein de nos équipes engagées dans les compétitions continentales, nous affirmons aujourd'hui que trop c'est trop, et il est temps de réouvrir le débat.
Car tant que le Colonel-major Pélé et son équipe resteront en place, aucun progrès significatif ne pourra être accompli dans ce domaine qui est si cher au cœur des Nigériens. Il est essentiel de rappeler qu'au Niger, il n'y a pas d'homme providentiel.
Salifou Amadou Mayaki,
Sponsor de clubs,
Ancien Président de l'Entente FC,
Ancien membre du Bureau Exécutif de la FENIFOOT.