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Coup d’Etat: pour Paris, Bazoum reste « le seul Président du Niger »

Publié le samedi 29 juillet 2023  |  Actu Niger
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© Présidence par DR
Le Président de la République S.E.M Mohamed Bazoum reçu, ce Jeudi 16 Février 2023, au Palais de l`Elysée, où il a eu une séance de travail en tête-à-tête avec son homologue français Emmanuel Macron.
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Dans un communiqué publié ce vendredi 28 juillet, peu après le discours officiel de prise de pouvoir par le chef de la junte militaire(CNSP), le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé que « la France ne reconnait pas les autorités issues du putsch mené par le général Tchiani ». Pour Paris, « le Président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu par le peuple du Niger, est le seul Président de la République du Niger ». L’ancienne puissance coloniale qui considère que la tentative de coup d’état au Niger n’est pas encore « définitive » a aussi « réitéré dans les termes les plus fermes les demandes claires de la communauté internationale appelant à la restauration sans délai de l’ordre constitutionnel et du pouvoir civil démocratiquement élu au Niger ».

Cette position de la France fait suite à la condamnation de principe qu’elle a exprimée dès les premiers instants de la tentative de coup d’état au Niger. Ce vendredi, le Président français a aussi condamné « avec la plus grande fermeté » le putsch contre le président Mohamed Bazoum. « Ce coup d'Etat est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région », a réagi Emmanuel Macron, depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée où il se trouve en visite. « Ce coup d'Etat est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région », a poursuivi le président français qui a aussi appelé à « la libération du président Mohamed Bazoum ».

Le Niger, un fidèle allié de la France au Sahel

Depuis le début des évènements en cours au Niger depuis mercredi dernier avec « la séquestration » par sa propre garde présidentielle du Président Bazoum et par la suite, de la prise de pouvoir par un groupe d’officiers réunis au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Paris a indiqué qu’elle ne considère pas comme « définitive » cette tentative de coup d’état dans le pays. Ce vendredi, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a d’ailleurs évoqué « des possibilités de sortie si les responsables de cette tentative entendent le message de la communauté internationale ». Selon la cheffe de la diplomatie française, «la Cédéao s'est expliquée avec la plus grande clarté», et «va tenir une réunion au sommet vraisemblablement dimanche» où «d'éventuelles sanctions pourraient être décidées» que la France soutiendra, a rapporté l’AFP.

Il faut dire que pour Paris, le Niger est un allié stratégique, le seul fidèle qui lui reste au Sahel central qui couvre la zone dite des trois frontières. La France dispose d’au moins 1.500 soldats dans le pays et sous le régime de la Renaissance, dirigé par Mahamadou Issoufou puis Bazoum Mohamed, les relations entre Paris et Niamey n’ont cessé de se renforcer au contraire de ce qui s’est passé au Mali et au Burkina, deux pays voisins du Niger.

Depuis l’intervention de l’armée sur la scène politique, c’est l’expectative sinon le désarroi pour l’ancienne puissance coloniale. A Niamey, des rumeurs certes infondées à l’heure actuelle ont ravivé d’ailleurs ces derniers jours, le sentiment anti-français en vogue au sein de l’opinion et que l’ancien régime a feint d’ignorer ou du moins de jauger à juste mesure. Ce qui est sûr, la crainte d’une intervention de la France, sous couvert de la Cédéao, continuent d’alimenter les discussions dans les salons et sont savamment amplifiés par les partisans du régime. Jeudi dernier, la junte militaire a dans un communiqué, appelé la France au respect de la décision de fermeture des frontières du Niger prise après le coup d’Etat intervenu hier 26 juillet 2023. Selon les nouvelles autorités militaires, l’armée française avait fait atterrir à l’aéroport international de Niamey un avion alors que les frontières terrestres et aériennes sont fermées depuis le 26 juillet à partir de 22 heures. « Il a été constaté que le partenaire français a passé outre pour faire atterrir un avion militaire du type A401 à l’aéroport international de Niamey, ce matin à 6h30 » a indiqué le communiqué du CNSP qui appelle la France « au respect strict du communiqué N°3 portant fermeture des frontières terrestres et aériennes du Niger jusqu’à nouvel ordre ».

Dans un autre communiqué, cette fois de l’Etat-major de l’Armée nigérienne, qui a apporté son soutien aux putschistes, le commandement militaire a mis en garde contre « toute intervention militaire extérieure, de quelle que provenance que ce soit, [qui] risquerait d'avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables pour nos populations et le chaos pour notre pays ». Ce vendredi également, le CNSP a dénoncé et mis en garde les manœuvres souterraines de certains pontes du régime déchu qui travaillerait en faveur d’une intervention militaire extérieure pour rétablir l’ancien président Bazoum et son régime. De quoi attiser la méfiance entre les nouvelles autorités militaires nigériennes et leurs homologues français. Ce qui est certain, les enjeux géopolitiques sont trop importants pour l’ancienne puissance coloniale pour qu’elle lâche facilement son fidèle allié sans tenter de le sauver. Mais au prix de quelle action risquée ?


A.Y.Barma
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