Des manifestants qui voulaient apporter leur soutien à l’ancien du régime de Bazoum Mohamed ont été dispersés ce dimanche matin à Niamey par les forces de l’ordre qui ont procédé à l’interpellation de certains initiateurs de ce mouvement. La veille, dans un communiqué, le Comité exécutif du PNSD Tarayya, l’ancien parti au pouvoir, a réitéré son appel à toutes ses structures de « continuer à organiser chacune à son niveau, des actions de protestations permanentes dans tout le pays jusqu’à la libération du Président de la République et sa réinstallation dans ses fonctions constitutionnelles ». Les activités des partis politiques, pour rappel, ont été suspendues par le CNSP, jusqu’à nouvel ordre. Dans un communiqué, le RODADDHD de Laoual Sayabou, proche de l’ancien régime, a condamné et dénoncé « cette répression inédite » avant d’appeler à la libération de tous les manifestants « arrêtés arbitrairement à Niamey et à l’intérieur du pays ».
Aux premières heures de la journée de ce dimanche, des manifestants ont commencé à se regrouper vers le quartier « Francophonie », en plein centre-ville de Niamey. Ils portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans en faveur de l’ancien régime ainsi qu’en soutien à la Cédéao et à la Communauté internationale, qui ont imposé des sanctions contre le Niger à la suite du coup d’état du 26 juillet 2023 qui a mis fin au pouvoir du PNDS Tarayya dirigé par Bazoum Mohamed.
Très vite, les forces de l’ordre se sont transportées sur les lieux et ont dispersés les manifestants tout en procédant à l’interpellation de quelques initiateurs de la marche. Des contre-manifestants, soutenant le CNSP, ont aussi tenté de s’en prendre à certains manifestants pro-Bazoum.
Il y a quelques jours, c’est à Zinder, deuxième ville du pays, que les forces de l’ordre sont intervenus pour mettre fin une manifestation publique de lecture de déclaration en faveur de l’ancien régime, organisée par les responsables locaux de l’ancien parti au pouvoir, de 2011 à 2023. Vendredi dernier, c’est à Mainé-Soroa, dans la région de Diffa, que des manifestants pro-Bazoum ont été interpellés à la suite d’une déclaration qu’ils ont lue, en soutien au chef d’Etat déchu et pour un rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Selon une source sécuritaire que nous avons contactée, « les activités des partis politiques sont officiellement suspendues et jusqu’à nouvel ordre par les nouvelles autorités, force doit rester à la loi et aux textes en vigueur ».
Dans un communiqué rendu public hier samedi, le Comité exécutif national du PNSD Tarayya, a réitéré son appel à toutes ses structures de « continuer à organiser chacune à son niveau, des actions de protestations permanentes dans tout le pays jusqu’à la libération du Président de la République et sa réinstallation dans ses fonctions constitutionnelles ». Les activités des partis politiques, pour rappel, ont été suspendues par le CNSP, jusqu’à nouvel ordre.
Condamnation
Dans un communiqué publié ce dimanche, le RODADDHD, un réseau de défense des droits humains, proche de l’ancien régime a condamné et dénoncé « cette répression inédite ». Selon son président, Laoual Sayabou, ancien conseiller de Bazoum Mohamed, « les arrestations massives des citoyens à l’intérieur du pays et à Niamey est un signe évident des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». C’est pourquoi, le Réseau a demandé « la libération pure et simple de tous les détenus arbitrairement et rend responsable la junte militaire de tout ce qui leur arrive ». Il a aussi dénoncé, «la crispation absolue de l’espace civique aux citoyens libres et démocrates et constate avec regret la création des milices partisanes qui sèment la terreur et la désolation au sein des populations civiles dans la capitale Niamey ». Enfin, le RODADDHD a dit « exhorté toutes les voies de sorties jusqu’alors explorées par la communauté internationale et est convaincu que la raison prendra le dessus pourque le Président Mohamed Bazoum soit réinstallé dans ses fonctions ».