Depuis un certain temps, la ville de Niamey est confrontée à un manque de fruits. En effet, les fruits comme la banane, l’ananas, la pomme et autres sont importés à partir d’autres pays côtiers. Un casse-tête qui préoccupe les revendeurs qui ne savent plus comment s’y prendre vis-à-vis de ce problème résultant des sanctions de la CEDEAO. Aujourd’hui, la filière des fruits se trouve dans une situation de difficulté se traduisant par l’augmentation de prix de certaines variétés voire même leur rupture à des endroits de la ville. Les vendeurs ne font que se débrouiller car l’importation est suspendue.
M. Abdoul-Aziz est un revendeur de fruits à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Selon ses explications, c’est surtout les coûts du transport qui est à la base de cette situation, car dit-il, beaucoup de fruits vendus dans la ville de Niamey proviennent des pays comme la côte d’ivoire, le Benin, le Ghana, le Nigeria etc.
L’arrêt de l’importation est une des conséquences des sanctions imposées par l’organisation sous-régionale. « Ici à Niamey, nous sommes tous confrontés à cette situation car il n’y a pas de fruits dans la ville comme avant, on le constate chez les vendeurs où on ne fait que continuer la vente avec ce qu’on a à notre disposition. Même à Katako où on s’approvisionne, il n’y a presque rien », a-t-il souligné. M. Abdoul-Aziz a ensuite expliqué l’absence de la pomme qui même si elle existe, est en faible quantité ; et elle serait venue de Lagos en passant par Maradi et elle est vendue plus cher aujourd’hui. « L’orange, la mandarine ont tous augmenté de prix chez beaucoup de vendeurs. L’orange de 50 FCFA se vend maintenant à 100 FCFA voire 175 FCFA. Le carton de pomme et de mandarine augmentent parfois de 2000 FCFA ou de 3000 FCFA. Au port, le carton était vendu à 20000 FCFA ou 18000. Aujourd’hui, ça a monté à 22.000 FCFA et parfois plus », a-t-il confirmé.
Aussi, les détaillants achetaient le carton de la banane qui provient de Ghana ou de la Côte-d’Ivoire à 10.000 ou 10.500 FCFA. Le prix connait une hausse, soit 12.000 FCFA depuis l’année passée. D’après ce vendeur, le prix ne fait que remonter du jour au lendemain.
Abdoul Karim, un vendeur ambulant de banane au petit marché se plaint aussi de la situation parce qu’il n’arrive pas à écouler sa marchandise à temps à cause de la cherté. « Actuellement je n’ai pas la banane de Ghana ou de la Côte-d’Ivoire, j’ai celle du Nigeria. Il y a quelques temps, le kilo de banane Plantin se vend à 750 FCFA mais aujourd’hui, il se vend à 1250 FCFA ». a-t-il déclaré.
Alio, un vendeur de fruits au petit marché, explique la même situation qui se résume au manque d’importation mais dit ne pas augmenter les prix des fruits qui sont restés inchangés. Avant cette situation, l’étal de Alio était toujours plein de marchandises mais avec cette rupture, ses caisses ne font que se vider du jour au lendemain. « Il n’y a pas de fruits qui rentrent dans la ville ou disons au pays car les véhicules transporteurs ne viennent pas depuis un certain temps. Ce qui fait que même à Katako où nous achetons les fruits en gros, c’est presque vide en ces derniers. Il vaut mieux aller chez les vendeurs aux bords des routes ou bien chez les vendeurs ambulants » a-t-il conclu.