Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Crise politique : l’Algérie propose une transition civile de 6 mois comme piste de sortie

Publié le vendredi 1 septembre 2023  |  actuniger.com
Ahmed
© Autre presse par Dr
Ahmed Attaf, Ministre algérien des affaires étrangères
Comment


Dans le cadre de sa médiation sur la crise politique au Niger, l’Algérie vient de dévoiler un plan de sortie de crise, suite aux échanges engagés par les émissaires du président Abdelmajid Tebboune avec les nouvelles autorités militaires du Niger ainsi que des dirigeants ouest-africains. Décliné en six (6) axes, le plan dévoilé par le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, consiste pour l’essentiel en une transition civile de six (06) mois dirigée par une figure politique « consensuelle » et un dialogue national inclusif qui devrait aboutir aux arrangements nécessaires pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Un plan qui risque de ne pas faire les affaires tant de la Cédéao que du CNSP.

C’est en conférence de presse mardi dernier, que le ministre algérien des Affaires étrangères a dévoilé les grands axes du plan de médiation que propose son pays, sur instructions du Président Abdelmajid Tebboune. La semaine dernière, le chef de l’Etat algérien a envoyé des délégations de hauts diplomates à Niamey et dans plusieurs capitales ouest-africaines notamment Abuja, Cotonou et Accra, pour défendre la position du pays qui est contre tout recours à la force mais une solution politique comme sortie de crise au Niger.

Selon le chef de la diplomatie algérienne, le plan de médiation se décline en six axes dont le premier devrait affirmer la consolidation du principe de l’illégalité des changements anticonstitutionnels autrement dit, la condamnation du coup d’Etat. Le deuxième axe est la fixation d’un délai de six (6) mois pour parvenir à une « solution politique » qui devrait garantir « un retour au système constitutionnel et démocratique au Niger à travers la reprise de l’action politique dans le cadre de l’État de droit ».

Le troisième axe de la médiation algérienne au Niger est relatifs aux « arrangements politiques » de sortie de crise qui incluent avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion, à condition que la durée de ces arrangements n’excède pas six mois, et qu’ils soient sous la supervision d’une autorité civile exercée par une figure consensuelle et acceptée par toutes les couches de la classe politique au Niger pour déboucher sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays, a détaillé Ahmed Attaf.

Pour le quatrième axe, la médiation concerne les « garanties » afin d’assurer la durabilité de la solution politique et son acceptation par tous les acteurs de la crise et du processus de son règlement, a-t-il dit en ajoutant que le cinquième fait référence à une «approche participative» qui se fera dans trois directions : « en interne, avec toutes les parties concernées et actives au Niger, au niveau régional, avec les pays et les Etats membres de la Cédéao et au niveau international, avec des pays prêts à soutenir les efforts visant à trouver une sortie pacifique à la crise ». Enfin, le sixième et dernier axe est « l’organisation d’une conférence internationale sur le développement au Sahel », à laquelle se propose d’organiser Alger.

« L’Algérie s’efforcera d’organiser une conférence internationale sur le développement au Sahel dans le but d’encourager l’approche développement et de mobiliser les fonds nécessaires à la mise en œuvre des programmes de développement dans cette région qui a cruellement besoin d’infrastructures sociales et économiques, pour assurer la stabilité et la sécurité de manière durable », Ahmed Attaf, Ministre des Affaires étrangères

Médiation de bons offices

Le plan d’Alger pour une sortie de crise au Niger reste pour le moment une piste qui n’a encore eu aucune réaction ni du coté des autorités du Niger ni de celles de la Cédéao. A Niamey, le CNSP a déjà annoncé, à travers un message à la nation de son président de la Transition, le général Abdourahmane Tiani, une transition dont la durée ne saurait excéder trois (3) ans, et dont les fondements seront déterminés par un dialogue national inclusif d’une durée d’un mois.

Au niveau de la Cédéao, l’enjeu est tout autre. Il s’agit de ne pas laisser ce coup de trop et à Abuja, tout comme dans certaines capitales comme Cotonou, Accra, Abidjan ou Dakar, pas question encore de parler de transition, ce qui comme l’a d’ailleurs clairement affirmé l’ancien chef de diplomatie de Bazoum, Hassoumi Massaoudou, signifierait que « le fait accompli est consommé ».

La position de la Cédéao bénéficie du ferme soutien de la France et de l’UE, lesquelles ont fait part de leurs intentions d’appuyer toutes les options envisagées par l’organisation communautaire y compris la solution militaire. Ce à quoi s’oppose catégoriquement l’Algérie pour qui tout recours à la force pour restaurer l’ordre constitutionnel, constituerait une « menace à sa sécurité ».

A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires