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Crise au Niger : l’UE favorable à des sanctions ciblées mais frileuse sur l’intervention militaire de la Cédéao

Publié le samedi 2 septembre 2023  |  actuniger.com
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© Autre presse par DR
Crise au Niger : l’UE favorable à des sanctions ciblées mais frileuse sur l’intervention militaire de la Cédéao
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A l’issue du Sommet informel sur le Niger qu’ils ont tenu, hier jeudi 31 août 2023, à Tolède, en Espagne, les ministres des Affaires étrangères des vingt-sept (27) pays membres de l’Union européenne (UE) ont décidé d’un régime de sanctions ciblées contre les nouvelles autorités militaires du Niger mais allégées pour les populations. Toutefois, malgré le lobbying du Président de la Commission Omar Alieu Touray et l’ex-chef de la diplomatie nigérienne Hassoumi Massaoudou, ils ne se sont pas accordés sur le soutien à apporter à l’intervention militaire de la Cédéao pour rétablir l’ancien président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

A Paris, certains comme au journal ‘’Le Monde’’ y ont vu « un isolement de la France par les Vingt-Sept » ! Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé, jeudi 31 août, de mettre en place un cadre juridique permettant d’imposer des sanctions contre les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger, mais ils ont toutefois réservé leur jugement sur l’opportunité de soutenir une intervention militaire de la Cédéao pour rétablir le président déchu Bazoum Mohamed dans ses fonctions.

Les pays européens ont ainsi décidé de suspendre pour le Niger toutes les aides budgétaires, militaires ou sécuritaires, ainsi que celles qui ne bénéficient pas directement à la population. Les sanctions et les modalités de leur mise en œuvre seront déterminées dans les prochains jours ainsi que la date de leur entrée en vigueur mais pour l’essentiel, elles s’inscrivent dans le sillage de celles déjà adoptées par les chefs d’Etat de la Cédéao à savoir l’interdiction de voyage, le gel des avoirs ainsi que des transactions à l’encontre des membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ainsi que ceux du gouvernement de transition.

S’agissant justement de ces sanctions, l’UE s’est montrée d’ailleurs plus souple que la Cédéao puisqu’elles comprendraient des « exemptions pour motifs humanitaires ». C’est ce qu’a expliqué Josep F. Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de Sécurité, à l’issue de la réunion des chefs de la diplomatie à Tolède, en Espagne. « Nous ne souhaitons pas que ces sanctions constituent une punition supplémentaire pour le deuxième pays le plus pauvre au monde », a-t-il déclaré avant d’ajouter que l’UE va examiner minutieusement toutes les propositions de la Cédéao.

Le chef de la diplomatie européenne a indiqué que l’UE apporte son soutien à la Cédéao pour « des solutions africaines aux problèmes africains ».

Priorité à une solution diplomatique

« Nous avons exprimé notre plein soutien aux efforts de la Cédéao pour mettre un maximum de pression sur la junte nigérienne. On privilégie la solution diplomatique, personne ne souhaite une intervention militaire », a exprimé Josep Borrell qui a aussi rapporté que la situation au Gabon, où un coup d’Etat a eu lieu cette semaine, a été également discutée au cours de la rencontre informelle. « Les coups d’État militaire ne sont pas une solution. Au Niger, le président Bazoum était le seul président élu démocratiquement dans tout le Sahel », a-t-il dit avant de faire remarquer qu’au Gabon, il y a eu des élections qui ont suscitées « des vives inquiétudes de l’UE ».

Il faut noter qu’au cours de la rencontre, le Président de la Commission de l’UE, Omar Alieu Touray ainsi que le chef de la diplomatie sous l’ancien régime au Niger, Hassoumi Massaoudou, ont été entendus et ont plaidé en faveur d’un soutien de l’UE aux décisions prises par les Chefs d’Etat de l’organisation pour rétablir le président Bazoum Mohamed dans ses fonctions. « 𝗜𝗹𝘀 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝗲𝘅𝗽𝗹𝗶𝗾𝘂𝗲́ 𝗹𝗮 𝘀𝗶𝘁𝘂𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗮𝗶𝗻 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝗺𝗮𝗻𝗶𝗲̀𝗿𝗲 𝗱𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗮 𝗖𝗘𝗗𝗘𝗔𝗢 𝗲𝗻𝘃𝗶𝘀𝗮𝗴𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗼𝘀𝘀𝗶𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗱'𝘂𝗻 𝗱𝗲́𝗽𝗹𝗼𝗶𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗺𝗶𝗹𝗶𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗮𝗶𝗻 », a confirmé J. Borell.

Il faut dire qu’au sein de l’UE, les pays sont divisés sur le soutien à apporter à une intervention militaire au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel. Si la France a annoncé qu’elle apportera son soutien à toutes options diplomatique ou militaire décidées par l’organisation, dixit le Président Macron, le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, estime qu’une option militaire contre les putschistes serait un « désastre » qui déclencherait une série de crises notamment migratoire. A l’issue du Sommet informel, la ministre françaises des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a en tout cas pas fait de déclaration.

A.Y.B (actuniger.com)
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